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Revue de presse internationale

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RFI

Panorama de la presse internationale sur les sujets d’actualité du jour, du lundi au vendredi à 07h15 TU et samedi 07h12 TU (Heure de Paris = TU+1 en hiver)

977 - À la Une: le mandat d'arrêt de la CPI contre Benyamin Netanyahu
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  • 977 - À la Une: le mandat d'arrêt de la CPI contre Benyamin Netanyahu

    « La Cour pénale internationale a émis hier des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant » explique Libération. « La CPI », ajoute le quotidien français, « estime qu’ils pourraient avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité à Gaza, depuis le 8 octobre 2023 ». « Netanyahu est-il désormais un fugitif ? », s’interroge de son côtéHaaretz. Pour le journal israélien, « les mandats d’arrêt de la CPI mettent à rude épreuve les relations diplomatiques et politiques d’Israël avec ses alliés, et modifient la manière dont le pays est perçu à l’échelle internationale (…) 124 États membres de la Cour pénale internationale - dont de nombreux alliés d’Israël comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni– seront désormais tenus d’arrêter Netanyahou et Gallant, s’ils entrent sur leur territoire. » Le JérusalemPost, lui, manifeste sa colère. Il estime que la CPI « met en péril sa réputation de crédibilité ». Cette décision », assure le journal,« sera perçue par les gens raisonnables du monde entier comme une farce, une plaisanterie, une erreur judiciaire. »

    Nouvelle doctrine russe

    À la Une également, le tir d’un missile intercontinental russe contre l’Ukraine. La Russie envoie « un message menaçant à l’Occident » titrele New York Times, qui précise que « ce missile à portée intermédiaire ne transporte pas d’armes nucléaires, mais fait partie d’un arsenal stratégique capable d’en transporter ». « La guerre en Ukraine a pris un caractère mondial », titre le Devoir, reprenant ainsi les propos de Vladimir Poutine, tenus alors que l’Ukraine avait un peu plus tôt frappé le territoire russe à l’aide de missiles d’une portée « de 300 km environ ».  « Selon la nouvelle doctrine russe sur l’emploi de l’arme nucléaire », ajoute le quotidien canadien, « la Russie peut désormais y recourir en cas d’attaque « massive » par un pays non nucléaire soutenu par une puissance nucléaire, référence claire à l’Ukraine et aux États-Unis. »

    Avertissement

    La presse européenne se montre particulièrement inquiète. En Allemagne, Die Welt appelle cela « jouer avec le bouton rouge », et précise « qu’après Moscou, Washington envisage désormais ouvertement une nouvelle doctrine nucléaire. »  « Poutine fait monter la tension », titre de son côtéle Soir, à Bruxelles. Alors qu’au Royaume-Uni, The Guardian reprend les propos du président ukrainien Volodymyr Zelensky, selon lequel « l’attaque de missile balistique russe est « une grave escalade ».  Enfin en France,le Mondeestime que le missile de moyenne portée tiré sur l’Ukraine, est « un avertissement de Vladimir Poutine aux occidentaux », mais aussi « une première dans l’histoire du nucléaire militaire », dans la mesure où les Russes « ont tiré sur un théâtre de guerre, un missile balistique de moyenne portée, conçu en principe exclusivement, pour transporter une tête nucléaire. »

    Fri, 22 Nov 2024
  • 976 - À la Une: la réforme de l’Etat selon Elon Musk…

    L’homme le plus riche du monde s’explique dans le Wall Street Journal. Elon Musk, désormais conseiller spécial de Donald Trump, détaille pour la première fois son projet « radical » de réforme de l’État fédéral américain, entre renvois massifs de fonctionnaires, suppressions de subventions et dérégulation. Pour lui, il s’agit d’un retour à la vraie démocratie : « la plupart des décisions d’application du gouvernement et des dépenses discrétionnaires ne sont pas prises par le président démocratiquement élu, ni même par ses représentants politiques, mais par des millions de fonctionnaires non élus et non nommés au sein des agences gouvernementales, qui se considèrent comme à l’abri des licenciements grâce aux protections de la fonction publique. Ce système est antidémocratique,affirmeElon Musk, et contraire à la vision des fondateurs. Elle impose aux contribuables des coûts directs et indirects considérables. Heureusement, nous avons une occasion historique de résoudre le problème. »

    Comment ? D’abord en réduisant les réglementations fédérales puis en licenciant les fonctionnaires chargés de les faire appliquer… Elon Musk n’a pour l’instant donné aucun chiffre…

    Trop ou pas assez ?

    En tout cas, ce programme laisse pantois bien des observateurs… Die Welt à Berlin rappelle « qu’il n’y a pas plus de personnes travaillant pour le gouvernement fédéral aux États-Unis aujourd’hui qu’il n’y en avait à la fin des années 60. Et de nos jours, les fonctionnaires travaillent plus efficacement qu’avant. S’il y a un mécontentement légitime à l’égard de l’administration américaine, c’est peut-être aussi parce qu’elle manque de personnel, et non parce qu’il y en a trop. »

    En fait, poursuit Die Welt, « Donald Trump ne se soucie manifestement pas de l’efficacité des fonctionnaires, mais plutôt de leur loyauté. Son “Annexe F“, qu’il envisage de rétablir dès le premier jour de sa présidence, lui permettra de licencier tout employé fédéral qui ne lui est pas inconditionnellement loyal. »

    Allégeance…

    La loyauté : c’est d’ailleurs le critère déterminant de Donald Trump pour choisir ses collaborateurs… En effet, commente Libérationà Paris, « Donald Trump ne croit tellement plus en l’Etat, ni en la politique, qu’il peut se permettre de nommer de fieffés incompétents à la tête des administrations sans penser que cela nuira à l’organisation collective de son pays. (…)  La seule compétence qui vaille pour Trump, c’est la fidélité, l’allégeance indéfectible. » Et peu importe les casseroles de certains…

    En effet, relève le New York Times, « il n’y a pas si longtemps, les candidats à des postes gouvernementaux de haut niveau et même à certains postes plus obscurs devaient être irréprochables, au point qu’une question fiscale relativement mineure pouvait les faire dérailler. Mais les temps changent manifestement en ce qui concerne les nominations à l’aube de la deuxième administration Trump. »

    Le « vu à la télé »

    L’autre critère de recrutement décisif pour Donald Trump, c’est le « vu à la télé » : c’est ce que relève Le Monde.« Plus que les notes d’intention, les arguments stratégiques ou l’expérience dans le domaine concerné, Donald Trump veut des ambassadeurs personnels devant les caméras. Des personnes rompues à l’exercice des plateaux, qui défendront son administration sans états d’âme. Difficile de ne pas en voir une confirmation, dans le double choix annoncé hier : Mehmet Oz comme responsable du programme d’assurance-maladie, et Linda McMahon à la tête du département de l’éducation. » Tout deux, habitués des plateaux télévisés, n’ont aucune compétence dans les domaines dont ils auront la charge… « Le critère “vu à la télé“ s’est aussi appliqué dans d’autres choix stupéfiants,pointe encoreLe Monde, comme celui de Pete Hegseth, présentateur du week-end sur Fox News, pour diriger le Pentagone. Son simple statut de vétéran de l’armée ne lui offre aucune crédibilité à ce poste sensible, à la tête d’une administration gigantesque. »

    Business is business…

    Enfin, le quotidien Le Temps à Genève nous donne la solution d’un problème brûlant : quelle est l’origine de la montre en or que porte Donald Trump ? Une montre dont le prix serait de 100.000 dollars, le haut-de-gamme d’une collection de montres à son nom qui devrait lui rapporter plusieurs millions… Eh bien après enquête, Le Temps confirme : il s’agit bien d’une montre suisse, fabriquée dans le canton du Tessin. Son coût de production s’établirait entre 25.000 et 30.000 francs suisses… Soit trois fois moins que son prix de vente. Pour Trump, il n’y a jamais de petits profits…

    Thu, 21 Nov 2024
  • 975 - À la Une: Trump ou la stratégie du bulldozer

    Donald Trump voudrait tout renverser qu’il ne s’y prendrait pas autrement… L’équipe gouvernementale qu’il est en train de constituer le prouve… Et Le Figaro s’en amuserait presque si le sujet n’était pas si sérieux… « Ceux qui ont aimé le scénario du retour de Donald Trump vont adorer le casting,s’exclame le quotidien français. Un boutefeu en délicatesse avec le comité d’éthique parlementaire pour ministre de la Justice, un antivaccin en charge de la Santé, une admiratrice de Poutine et d’Assad à la direction du Renseignement, un expert de la fracturation hydraulique à l’Énergie, des animateurs de Fox News à la Défense et aux Transports, un évangélique apôtre de l’Israël biblique à l’ambassade de Jérusalem, une gouverneur ayant tué son chien pour la Sécurité intérieure… Sans oublier l’homme le plus riche du monde, bénéficiaire de contrats publics en milliards de dollars, pour administrer une potion amaigrissante à l’État fédéral».

    Conclusion, pointeLe Figaro : « Donald Trump a formé un cabinet de combat qui ne se posera pas de questions philosophiques ou juridiques lorsqu’il s’agira de renverser les codes, d’écrémer les réglementations, de "libérer" les entreprises, d’appliquer un nationalisme tout-terrain à l’immigration, l’économie et l’international, de placer des fidèles ou de favoriser ses amis ».

    Méfiance envers les agences fédérales

    Qui plus est, souligne le Washington Post, « Donald Trump fait fi de toutes les règles de passation de pouvoir… Depuis sa victoire, il a en effet ignoré un grand nombre de règles et de pratiques destinées à effectuer une transition en douceur. (…) Trump n’a pas encore collaboré avec l’administration des services généraux, qui est chargée du travail complexe de transfert du contrôle de centaines d’agences gouvernementales. Il ne s’est pas engagé à respecter les règles d’éthique. Ses équipes de transition n’ont pas encore mis les pieds dans un seul bureau fédéral. Lors de ses appels récents avec des chefs d’État étrangers, Trump est passé en dehors du département d’État, de ses lignes sécurisées et de ses interprètes officiels. Alors que son équipe examine des centaines de nominations pour des postes clés, il a jusqu’à présent refusé de laisser le FBI vérifier les risques potentiels qu’elles présentaient pour la sécurité nationale. (…) À l'origine de cette approche sans précédent,pointe leWashington Post, il y a, selon son entourage, une méfiance et un ressentiment permanents à l’égard des agences fédérales. Donald Trump les accuse d’avoir bloqué son programme au cours de son premier mandat, d’avoir divulgué ses projets à la presse, d’avoir communiqué ses documents aux enquêteurs et d’avoir engagé des poursuites pénales contre lui ».

    Fluctuant et… tout puissant…

    Et puis il y a la personnalité même de Trump, fluctuante, imprévisible, souligne Le Temps à Genève : « ce qu’il dit un jour n’a parfois plus de valeur le lendemain. Et une opinion assénée à un moment peut être totalement infirmée un mois plus tard. La stabilité dans les convictions n’est à coup sûr pas le point fort de Donald Trump, qui change très souvent d’avis au gré des influences, de ses intérêts, voire de l’air du temps ».

    Reste que désormais, « Trump dispose des pleins pouvoirs comme presque aucun de ses prédécesseurs,relève le Corriere Della Serra à Rome, pratiquement sans les contrepoids fondamentaux d’une société démocratique. Majorité du vote populaire, majorité au Sénat, majorité à la Chambre, juges de la Cour constitutionnelle, médias (de Fox News à X), technologies (avec son grand sponsor Musk), etc. En pratique, une autarchie démocratiquement élue, la plus puissante du monde, s’ajoutera aux dictatures et aux autarchies qui influencent déjà la vie et les choix stratégiques mondiaux. Au minimum, de plus en plus de dépenses militaires et de moins en moins d’attention aux transactions énergétiques et à l’urgence climatique ».

    Et l’Europe ?

    Point positif, souligne le Corriere Della Serra, « cela pourrait être l’occasion pour l’Europe de construire une politique étrangère et des relations économiques et financières plus autonomes et moins conditionnées par la Maison Blanche ».

    À moins que les Orban et compagnie se sentent pousser des ailes…

    C’est du moins ce qu’avance l’historien Romain Huret dans les colonnes du Soir à Bruxelles : « Donald Trump a montré que la radicalité payait,affirme-t-il. Je pense que cela risque d’inspirer beaucoup d’hommes et de femmes politiques en Europe. On a assisté à ce qu’on appelle aux États-Unis un réalignement, une nouvelle coalition électorale qui a bien fonctionné et qui risque de durer longtemps ».

    Wed, 20 Nov 2024
  • 974 - À la Une: mille jours de guerre en Ukraine

    « Mille jours de guerre et la situation de l’Ukraine semble plus tragique, voire désespérée, que jamais »,soupire Le Soir à Bruxelles. « Mille jours d’une vie sans vie pour celles et ceux qui sont restés, sous les bombes, dans la peur, les pénuries, les combats, engagés dans une lutte à mort pour récupérer leur intégrité, préserver leur identité ou "simplement" survivre. Mille jours et mille nuits, poursuit le quotidien belge, à repousser l’envahisseur mètre par mètre, minute après minute. Les images en direct du champ de bataille nous ont ébranlés et pétrifiés, avec des gros plans sur des routes jonchées de cadavres de civils, des usines et des quartiers dévastés, des fosses communes. Mais cela, c’était au début. Depuis nous nous sommes habitués,pointe encore Le Soir, nous avons réappris à vivre aux côtés de ces voisins dont, soyons justes, nous ignorions beaucoup jusque-là ».

    Triste tableau pour le Guardian à Londres : « mille jours après l’invasion russe, les troupes sont éclatées sur plusieurs fronts, Kiev est sous la menace constante des drones et des missiles, et les responsables ukrainiens se préparent au retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier. Des milliers de citoyens ukrainiens sont morts, plus de six millions se sont réfugiés à l'étranger et la population a diminué d’un quart depuis que Vladimir Poutine a ordonné l’invasion qui a déclenché le plus grand conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ».

    « Trop tard, trop peu… »

    Aujourd’hui mardi, « millième jour de l’invasion russe, en violation du droit international », rappelle Die Welt à Berlin : « mille jours de terreur face auxquels l’Occident a réagi souvent trop tard et avec trop d’hésitation ».

    Dernier exemple en date : l’autorisation donnée finalement par Joe Biden à Kiev d’utiliser des missiles à longue portée pouvant toucher le territoire russe. « Trop peu, trop tard ? », s’interroge Le Temps à Genève. « La réalité est que ces armes permettront simplement de freiner la campagne de terreur russe en cours : à l’entrée de l’hiver, Moscou pilonne en effet les capacités énergétiques pour geler les Ukrainiens. Plutôt qu’un avantage décisif, ces missiles signifient d’abord un rééquilibrage des forces,relève le quotidien suisse. Après l’élection de Donald Trump, qui envisage une capitulation ukrainienne au nom de la paix, la décision de Joe Biden est de nature à remonter quelque peu le moral des Ukrainiens alors que ceux-ci commémorent le millième jour de leur agression. Ils en ont le plus grand besoin, les forces russes – et désormais nord-coréennes – étant à l’offensive sur tout le front. Mais,s’interroge Le Temps, combien de temps agira ce soutien ? Et avec quel effet sur l’issue de la guerre ? ».

    Bonne conscience…

    Le Figaro à Paris enchaine : « la décision de Joe Biden d’autoriser les Ukrainiens à utiliser des missiles américains contre des cibles militaires en Russie risque de s’inscrire dans le "trop peu trop tard" et permet surtout aux Occidentaux de se donner bonne conscience ».

    Certes, relève le Süddeutsche Zeitungà Munich, « l’Occident a mis à la disposition de l’Ukraine des systèmes d’armement techniquement excellents. Mais pour obtenir des avantages vraiment décisifs, ils étaient trop peu nombreux. Dans une guerre d’usure, c’est la masse qui est déterminante. Cela pourrait à nouveau se vérifier aujourd’hui : la question décisive reste : combien de missiles l’Ukraine a-t-elle encore ? Jusqu’à présent, les États-Unis se sont montrés réticents à livrer de grandes quantités. Et la France et le Royaume-Uni sont sur le point d’épuiser leurs stocks de missiles Storm-Shadow et Scalp ».

    Inconnues…

    Enfin on revient au Soir à Bruxelles pour qui « la suite s’annonce terrible avec les inconnues liées à l’arrivée d’un Trump tout puissant, et une Europe très faible, trop lente et qui se disloque entre les coups de fil en solo d’un chancelier allemand aux abois, la perte de poids d’un président français démonétisé et les dissidences de ses Orbán revigorés. Le président polonais, Donald Tusk, qui se veut l’homme fort de l’Europe, tançait ce week-end Olaf Scholz : "Personne n’arrête Poutine avec des appels téléphoniques". Oui, mais avec quoi alors ?,s’interrogeLe Soir. Cela fait mille jours que personne n’a trouvé la réponse ».

    Tue, 19 Nov 2024
  • 973 - À la Une: des missiles longue portée pour l’Ukraine

    C’est le New York Times qui l’a annoncé le premier : « Biden autorise l’Ukraine à frapper la Russie avec des missiles américains à longue portée ».

    Il s’agit, précise le journal, « de contrer l’armée russe qui a lancé un grand assaut d’environ 50 000 soldats, avec des troupes nord-coréennes, sur les positions ukrainiennes retranchées à Koursk, dans le but de reprendre tout le territoire russe que les Ukrainiens occupent depuis en août. (…) Les Ukrainiens pourraient utiliser les missiles ATACMS pour frapper des concentrations de troupes russes et nord-coréennes (donc), des pièces d’équipement militaire essentielles, des nœuds logistiques, des dépôts de munitions et des lignes d’approvisionnement en territoire russe ».

    Les responsables américains interrogés par le New York Times affirment qu’ils ne « s’attendent pas à ce que ce changement modifie fondamentalement le cours de la guerre, mais ils ajoutent que l’un des objectifs de ce revirement est d’envoyer un message aux Nord-Coréens pour leur faire comprendre que leurs forces sont vulnérables et qu’ils ne doivent pas en envoyer davantage ».

    Commentaire du Mondeà Paris :« jusqu’à présent, le refus américain de permettre les frappes en profondeur s’expliquait par la crainte d’une escalade côté russe, Moscou n’ayant eu de cesse de brandir la menace d’une arme nucléaire. L’escalade a eu lieu pourtant sous une autre forme, si l’on en juge par la présence massive de soldats nord-coréens aux côtés de l’armée russe. Rarement,s’exclame Le Monde, aura-t-on vu une administration américaine se démentir elle-même avec une telle constance sur un grand sujet de sécurité internationale. Comme ce fut le cas avec d’autres équipements militaires, tels les chars ou les avions de chasse, elle cède donc après avoir trop retardé ce moment, au détriment de l’Ukraine».

    Avancées russes dans le Donbass

    Pendant ce temps, les Russes poursuivent leur avancée en territoire ukrainien, notamment dans le Donbass. C’est ce que relève Le Temps à Genève. « À l’est de l’Ukraine, la ville de Pokrovsk dans le viseur des Russes », titre le quotidien suisse. « Partir ou rester,pointe l’envoyé spécial du journal, l’insupportable dilemme des habitants de Pokrovsk, quatrième ville du Donbass sous contrôle ukrainien, dont les soldats russes se rapprochent. (…) Si la poussée de Moscou s’est intensifiée depuis le printemps dernier, les assauts, eux, ont redoublé dès le mois d’octobre. Selon l’avis des experts et les chiffres avancés par les services secrets des pays alliés de l’Ukraine, la Russie compte beaucoup plus de pertes que cette dernière. Pour mener son offensive, Moscou sacrifierait,préciseLe Temps, plus de 1000 hommes par jour, blessés et morts confondus. Avec, pour résultat, une progression dont la vitesse s’accélère. Dans la perspective de négociations sous la houlette du président élu Donald Trump, le Kremlin veut tirer le meilleur avantage possible de son avancée sur le terrain ».

    France : feu social…

    À la Une également, en France, la grogne qui s’installe et qui s’amplifie contre les mesures d’austérité que veut imposer le gouvernement…

    « Michel Barnier n’a qu’une crainte,relève Le Figaro : que, six ans après, une colère comparable à celle des “gilets jaunes“ gagne le pays. Partout, elle monte. Cheminots, fonctionnaires, pilotes d’avion et salariés du privé multiplient les préavis de grève. Le feu prend aussi dans les territoires. Les maires, tout comme les patrons de département et de région, n’acceptent pas l’effort de 5 milliards d’euros qui leur est demandé pour renflouer les caisses de l’État. Ils tiennent congrès ces jours-ci et n’entendent pas se laisser faire. Quant aux campagnes, elles sont en marche pour barrer les routes. Les agriculteurs attendent toujours que les promesses faites en début d’année soient tenues ».

    En effet, commente Libération, « les agriculteurs creusent le sillon » : « traité UE-Mercosur, revenus trop faibles, ras-le-bol administratif… Moins d’un an après leur dernière mobilisation et malgré les mesures déjà annoncées, les agriculteurs veulent à nouveau faire entendre leur malaise. (…) La deuxième saison de protestation paysanne, renforcée par l’opposition au Mercosur, s’annonce tout aussi dure sinon plus que la première».

    En effet, préciseLibération, « le calendrier d’adoption de ce traité de libre-échange entre l’Europe et cinq pays d’Amérique du Sud (dont le Brésil et l’Argentine) se resserre. Ce traité affole les filières bovines et de volailles notamment. La France dit vouloir s’y opposer, mais n’en a pas forcément les moyens. La perspective d’une adoption du Mercosur peut contribuer à un mouvement de grogne plus dur encore que son petit frère du début d’année ».

    Mon, 18 Nov 2024
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