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Journal d'Haïti et des Amériques

Journal d'Haïti et des Amériques

RFI

13h10-13h30 (TU) sur l'antenne Monde, Anne Cantener vous propose un rendez-vous d’information destiné aux Amériques, avec chaque jour, un dossier spécial Haïti. Haïti, avec quelque trois millions d’auditeurs, est le deuxième bassin d’audience de notre radio, après celui de l’Afrique francophone. Le pays compte six émetteurs pour diffuser RFI en modulation de fréquence. C’est pour cet auditoire que, chaque jour, RFI consacre un reportage, ou une interview, spécifiquement consacré à Haïti. 

448 - L’insécurité, dossier-clé de la campagne présidentielle en Uruguay
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  • 448 - L’insécurité, dossier-clé de la campagne présidentielle en Uruguay

    Yamandu Orsi, le candidat de la gauche uruguayenne, rêve de réussir l’alternance après avoir dominé le premier tour de scrutin. À quelques jours du deuxième tour, prévu dimanche (24 novembre 2024), il pourrait surfer sur l’incapacité de ses adversaires à faire baisser la criminalité.

    D’après les instituts de sondage, l’insécurité reste la principale préoccupation des électeurs uruguayens. Peut-être, indique notre correspondant régional Théo Conscience dans son dossier Amériques, parce que l’économie se porte bien : la pauvreté et les inégalités sociales se maintiennent à des niveaux inférieurs aux autres pays de la zone.

    En revanche, avec 11,2 homicides pour 100 000 habitants, l’Uruguay présente un taux d’homicide deux fois supérieur à la moyenne mondiale. L’Organisation mondiale de la santé parle d’un seuil « épidémique », de plus en plus difficile à contrôler, où la violence engendre la violence.

    La situation n’est pas nouvelle, elle a d’ailleurs déjà été déterminante lors de la dernière élection présidentielle. « La gauche a perdu la dernière élection principalement à cause de l’insécurité,rappelle le sociologue Emiliano Rojido, spécialiste de la criminalité et des politiques publiques. La droite elle-même est arrivée au pouvoir avec un discours de fermeté, de tolérance zéro vis-à-vis de la criminalité : les problèmes d’insécurité du pays allaient se résoudre avec de la volonté, de la détermination, et avec un soutien inconditionnel à la police ».

    Cette politique répressive annoncée par l’actuel gouvernement n’a donné que des résultats mitigés. Les agressions et les vols ont diminué de manière significative, mais le nombre d’homicides, notamment ceux liés au trafic de drogue et au crime organisé, est resté stable. Le gouvernement a pourtant tenu ses promesses : les peines de prison ont été durcies, le nombre de personnes incarcérées est passé de 11 000 à 16 000 en cinq ans, mais le taux de récidive, à hauteur de 70%, pose la question de l’efficacité de ce modèle, souligne Emiliano Rojido.

     « Le système pénitencier uruguayen est irrationnel. Nous avons l’un des taux d’emprisonnement les plus élevés du monde. En termes de quantités de détenus par rapport à la population, nous sommes dans le top 10. C’est une situation intenable qui génère des opportunités criminelles à l’intérieur de la prison, car avec autant de personnes privées de liberté, la réhabilitation est impossible. Et cette situation peut profiter aux organisations criminelles, comme cela a a été le cas dans plusieurs pays de la région. À Rosario (Argentine) ou en Équateur, la situation a dégénéré dans les prisons. Aujourd’hui, les prisons sont un facteur de risque et non de protection pour l’Uruguay en matière de sécurité publique »

    Pour beaucoup d’observateurs, il est probable que l’incapacité du gouvernement à faire baisser le nombre d’homicides profite à l’opposition de gauche incarnée par Yamandu Orsi. Et coûte l’élection au candidat de la coalition au pouvoir, Alvaro Delgado. Le sociologue Emiliano Rojido regrette que, d’un côté comme de l’autre de l’échiquier politique, le poids de l’insécurité dans la campagne n’ait pas permis de faire émerger de propositions novatrices.

     « Quand on écoute les propositions des partis politiques, il y a des divergences, mais elles sont minimes. L’accent est mis sur l’augmentation des effectifs, sur les moyens technologiques de la police et sur les peines de prison, c’est le dénominateur commun. Le budget alloué à la sécurité publique a été multiplié par quatre au cours des vingt dernières années et il y a une forme de désillusion de la part de la population, qui voit que les budgets augmentent et que les partis changent. Mais que les problèmes restent les mêmes. »

     

     

    Le retrait de Matt Gaetz, premier camouflet pour Donald Trump

    D’après le New York Times, c'est « un revers majeur »pour le président élu. Matt Gaetz, propulsé par Donald Trump au futur ministère de la Justice, a dû jeter l'éponge, visé par une enquête du comité d'éthique de la Chambre des représentants. Présumé innocent, mais soupçonné de relations sexuelles avec une jeune fille mineure, 17 ans à l'époque des faits, d’usage de drogues et de cadeaux douteux à ses proches, il n'aurait jamais passé le test du Sénat. La Chambre haute du Congrès américain a pour prérogative d’auditionner l'ensemble des membres du cabinet afin de valider leur prise de fonction.

    Handicapé par ses frasques putatives et incapable, avant même son audition, de convaincre un nombre suffisant de sénateurs républicains, Matt Gaetz s’est retiré de la course. Il laisse la place à Pam Bondi, une magistrate conservatrice de Floride, très vite désignée par Donald Trump pour le remplacer. « Ce que l’on doit entendre à Washington », nous dit le quotidien populaire USA Today, c’est un immense soupir de soulagement. Il est évident, y écrit Nicole Russell, même pour nous qui avons voté pour lui, que Trump a besoin de garde-fous, aussi bien dans son intérêt que dans celui de la Nation toute entière ».

    « C’était un test critique pour les institutions, ajoute le Washington Post dans une tribune au vitriol signée Ruth Marcus. Pour l’instant, le système a gagné. Gaetz, le provocateur professionnel, sous-qualifié et d’un tempérament inapte aux plus hautes fonctions judiciaires, n’aurait servi qu’à punir les ennemis de Donald Trump ». Mais attention, prévient Ruth Marcus, Pam Bondi, « c'est toujours mieux que Matt Gaetz, à condition que les Sénateurs soient très clairs avec elle : elle doit travailler pour les États-Unis, pas pour Donald Trump ».

    Matt Gaetz peut-il survivre à cette gifle ? Le journal politique de Washington D. C., The Hill, explore cinq de ses options. 1 : un autre rôle au sein de l'administration, à la Maison Blanche ou ailleurs, à un poste qui n'aurait pas pas besoin d'être validé par le Sénat. 2 : faire campagne pour devenir gouverneur de Floride. Le mandat du gouverneur actuel Ron DeSantis, prend fin en 2026, et l’on a déjà entendu dans le passé que Gaetz pourrait se mettre sur les rangs. Mais ce rapport explosif à propos de ses dérapages sexuels va le poursuivre pendant longtemps. 3. Pourquoi pas un retour à la Chambre des représentants ? Matt Gaetz en a démissionné, il pourrait tenter de se faire réélire lors d'une élection partielle, même si cela reviendrait pour lui à se glisser dans la gueule du loup. 4. Une carrière dans les médias et 5. Un siège au Sénat, pas impossible, mais très difficile, « parce qu'il est devenu toxique », résume un donateur du Parti républicain. 

    Face à Donald Trump, la ville de Los Angeles se veut à l’avant-garde de la défense des immigrés

    Plus de dix millions de sans-papiers résideraient clandestinement sur le sol américain et le candidat Trump a fait de l’expulsion de ces immigrés illégaux l’un des thèmes-phare de sa campagne. La célèbre mégalopole démocrate de Californie prend le contrepied du président-élu et vient de voter une mesure visant à protéger les migrants, quitte à désobéir à la future administration. Reportage de Loïc Pialat, notre correspondant dans l’ouest des États-Unis, à écouter dans son intégralité dans l’édition du jour. 

     

    Après la sortie polémique d'Emmanuel Macron, la mise au point des autorités haïtiennes

    Filmé en marge du G20 à Rio, le président français s'est hasardé à déclarer que les membres du Conseil présidentiel de transition étaient « complètement cons » d'avoir révoqué le Premier ministre Garry Conille. Réaction immédiate à Port-au-Prince hier, (21 novembre 2024) avec la convocation de l'ambassadeur de France en Haïti. Dans leur communiqué, les autorités haïtiennes parlent de« propos inacceptables, d'un geste inamical, inapproprié et qui mérite d'être rectifié ».Sommé de s'expliquer au ministère des Affaires étrangères, Antoine Michon, le représentant français, a reconnu que les propos d'Emmanuel Macron étaient « malheureux » et il a promis que « la France resterait toujours aux côtés d'Haïti pour faire avancer la transition ».

    À Port-au-Prince, l’art malgré le chaos 

    La capitale haïtienne, déjà asphyxiée par les groupes armés, connaît une détérioration criante de sa situation sécuritaire depuis une quinzaine de jours. Des artistes tentent pourtant de résister et de poursuivre leur travail, à l’image des créateurs qui animent le Centre d’art de Port-au-Prince, l'un des lieux-phare de la culture haïtienne, à la fois galerie et école d’art. Dans notre édition du jour, Olivier Rogez s’entretient avec son directeur, Allenby Augustin.

     

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    En Martinique, un nouveau centre de soins vient d’ouvrir, centré sur les pathologies professionnelles et environnementales.

    Fri, 22 Nov 2024
  • 447 - « Ils sont complètement cons » : les propos d’Emmanuel Macron suscitent un tollé en Haïti

    La presse haïtienne réagit vivement aux déclarations du président français Emmanuel Macron, qui a critiqué le limogeage du Premier ministre Garry Conille par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Lors d’un échange avec un Haïtien à Rio de Janeiro, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre le président déclarant : « Ils sont complètement cons ».

     

    Déclarations du président français Emmanuel Macron.

    Le journal Gazette Haïti qualifie ces propos de « scandaleux », dénonçant leur caractère « déplacé » envers le CPT et, plus largement, envers les Haïtiens. Pour Vant Bèf Info, ces déclarations acerbes risquent de provoquer une forte réaction en Haïti, où les critiques étrangères sont souvent mal perçues. Cependant, le site souligne que cette intervention met en lumière les défis persistants de gouvernance et de stabilité dans le pays.

    Mise en garde contre un « génocide massif »

    Avec le directeur du Nouvelliste, Frantz Duval, nous évoquons, comme tous les jeudis, la Une du journal de Port-au-Prince. Le Nouvelliste publie une interview avec le Dr Jean William Pape, l’un des médecins les plus influents d’Haïti. Il plaide pour transformer la MMAS (Mission Multinationale d’Appui en Sécurité) en une mission onusienne de maintien de la paix. Face à l’aggravation de la crise sécuritaire et humanitaire, il appelle le Conseil de sécurité à intervenir pour rétablir la sécurité et éviter un « génocide massif ».

    Le journal aborde également la question du trafic d’armes. En Haïti, les gangs sont largement alimentés par des munitions provenant des États-Unis et de la République dominicaine. Une enquête récente révèle que 900 000 cartouches ont été détournées du stock de la police dominicaine par un gradé et ses complices. Le Nouvelliste interroge : quelles mesures concrètes peuvent stopper ce fléau et sauver des vies ?

    Nicaragua : Ortega renforce son emprise

    Mercredi (20 novembre 2024), le président Daniel Ortega a présenté une réforme constitutionnelle controversée. Selon le journal d’opposition La Prensa, cette réforme vise à accroître son contrôle sur les institutions et à désigner son épouse, Rosario Murillo, comme « coprésidente ».

    Le site Confidencial souligne que cette réforme légalise également la création de la « Police volontaire », un groupe armé impliqué dans la répression des manifestations de 2018, qui avaient fait plus de 300 morts. La Prensa qualifie Ortega de dictateur et dénonce une réforme entérinant des abus depuis son retour au pouvoir en 2007.

    États-Unis : renforcement des sanctions contre le Venezuela

    La Chambre des représentants a adopté une loi bipartisane, la « loi Bolivar », qui interdit au gouvernement américain de collaborer avec des entreprises liées au régime de Nicolás Maduro. Washington, qui considère Maduro comme illégitime, a reçu une réponse virulente du président vénézuélien. Ce dernier qualifie cette loi de « sale et criminelle ».

    Malgré ces tensions, Maduro semble chercher un rapprochement diplomatique avec Donald Trump, le président élu. Selon Folha de São Paulo, ce revirement s’inscrit dans une stratégie visant à tirer parti de la propension de Trump à dialoguer avec des leaders autoritaires, comme Kim Jong-un ou Vladimir Poutine.

    Guatemala : préserver les forêts grâce aux communautés locales

    Au Guatemala, un système de foresterie communautaire, expérimenté depuis 25 ans dans la réserve de la biosphère maya, prouve que l’implication des populations locales peut protéger les écosystèmes. Treize communautés exploitent durablement la forêt tout en la protégeant, grâce à des accords conclus avec le gouvernement après la guerre civile.

    Ce modèle a permis de réduire quasiment à zéro le taux de déforestation dans cette région, contrairement aux parcs nationaux voisins, mal préservés par l’État. Un reportage signé Gwendolina Duval.

    Journal de la 1ere

    Une carte interactive pour connaître les taux de pesticides

    Adonis, une carte interactive développée par l’association Solagro, permet désormais de visualiser les taux de pesticides, non seulement en France métropolitaine, mais aussi en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique.

    Thu, 21 Nov 2024
  • 446 - En Haïti, l'ONG Médecins sans frontières suspend ses activités

    Après 30 ans de présence dans le pays, Médecins sans frontières (MSF) ne cache pas que c'est une tragédie pour les habitants soignés dans la capitale et notamment les enfants. L’ONG estime qu'elle n'a plus le choix à cause de la violence des gangs, mais aussi celle des forces de l'ordre.

    Dans la nuit du lundi 18 novembre au mardi 19 novembre 2024, de violents affrontements ont opposé des gangs à un groupe de policiers et d'habitants en plusieurs points de la capitale. Bilan : au moins 28 morts, identifiés comme des membres de la coalition « Vivre ensemble » dont les corps ont parfois été brûlés et laissés dans la rue. « Port-au-Prince s’est réveillée dans l’angoisse, les rues désertes et les quartiers bouclés » rapporte notre correspondant Peterson Luxama. Selon un porte-parole adjoint de la police nationale, les événements ont débuté vers deux heures du matin lorsque la police a intercepté un camion et un minibus qui montaient en direction de Pétion-Ville avec, à leur bord, des membres de groupes armés. Au moins dix d’entre eux ont été abattus, poursuit notre correspondant. Les forces de l’ordre ont récupéré des armes automatiques, des centaines de munitions et un drone. Depuis, des opérations de ratissage sont en cours et tous les axes routiers sont complètement bloqués. Dans la vallée de Bourdon, un agent de sécurité interrogé par Ayibopost raconte qu’après un assaut d’hommes armés, ces derniers ont été pris en chasse par la police et la population. Parmi les victimes, un enfant, « non armé », « envoyé en mission (…) selon ses dires ». D’après deux témoins interviewés, l'épilogue est tragique : « la foule tue l’enfant et met le feu à son cadavre », relate Ayibopost.

    À lire aussiHaïti: une trentaine de membres de gangs armés abattus dans les rues de Port-au-Prince

    En Bolivie, l’enfer des enfants cireurs de chaussures

    Ce 20 novembre 2024, c’est la Journée mondiale de l'enfance. Encore trop souvent, des mineurs sont contraints de travailler au lieu d’aller à l’école. En Bolivie, les jeunes peuvent être employés dès l’âge de 14 ans, mais l’État peine à vraiment les protéger. Beaucoup de cireurs de chaussures de la capitale La Paz exercent bien avant cet âge pour tenter d’aider leur famille. Ils sont stigmatisés, et jugés souvent sans avenir par les passants. Le visage couvert d’un passe-montagne, Ronald explique que c’est pour ne pas être reconnu. « Ce n'est pas que nous sommes mauvais, mais pour beaucoup ce n'est pas un travail digne », confie ce jeune-homme au micro de notre correspondante Camille Bouju.

    Dernière étape de la visite d’Emmanuel Macron en Amérique latine. Le président français rencontre le président chilien Gabriel Boric, après ses escales en Argentine et au Brésil pour le sommet du G20. L’occasion de rappeler l’attachement commun au multilatéralisme, menacé avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. L’occasion aussi, espère la France, de relancer les relations avec l’Amérique latine. « La France est en train de perdre des places au profit de la Chine ou l’Allemagne (…) et il faudrait qu’elle propose des coopérations de longue durée, pas seulement de circonstances, car on a besoin de lithium [dont le Chili est le premier producteur mondial, [ndlr] », souligne Sébastien Velut, professeur de géographie à l'Institut des Hautes études de l'Amérique latine.

    À lire aussiLe G20 douche les attentes sur le climat et affiche ses divisions dans sa déclaration commune

    Los Angeles veut protéger ses immigrés

    Aux États-Unis, le compte à rebours a commencé avant la prise de poste de l'administration de Donald Trump, les villes démocrates se préparent. Au lendemain de la confirmation par Donald Trump « qu'il utiliserait l'armée pour aider à expulser les immigrants sans papiers », les dirigeants de la ville de Los Angeles adoptent une ordonnance dite de « sanctuaire » interdisant que les ressources de la ville soient utilisées pour mener à bien des contrôles fédéraux en matière d'immigration, rapporte le New-York Times. Cette loi n’empêchera pas le gouvernement fédéral de procéder à des expulsions massives à Los Angeles car « la ville doit se conformer à un mandat valide émis par un juge fédéral ou d’État » mais, selon le Los Angeles Times, l’enjeu est surtout « de signaler que la mairie soutient sa large population immigrée (…) environ 4,3 millions de personnes, dont 800 000 sont sans papiers », précise le quotidien local.

    À lire aussiÀ la Une: Trump ou la stratégie du bulldozer

    Journal de la 1ʳᵉ : Paulo Albin, une grande voix de la musique martiniquaise, s’est éteint

    Paulo Albin, c’est 50 ans de carrière et plusieurs tubes passés à la postérité. Retour sur sa carrière avec Audrey Govindin de Martinique la 1ère.

    En Guadeloupe, plus 6 % de voyageurs à l’aéroport Pôles Caraïbes au mois d'octobre. 128 340 passagers de plus que sur la même période. La raison : l'arrivée de nouvelles compagnies, mais avec des disparités selon les destinations, explique notre confrère Frank Aristide.

    ► Morceau musical : Where the wild things are, du Canadien Patrick Watson.

    Wed, 20 Nov 2024
  • 445 - Au Chili, la natalité en crise

    Avec un taux de fécondité de 1,17 enfant par femme, le Chili se classe parmi les pays les moins féconds du monde. En dix ans, le nombre de naissances sur le sol chilien a baissé de près d’un tiers, conséquence de l’autonomie grandissante des Chiliennes, pour qui être femme n’est plus obligatoirement synonyme d’être mère.

    Dans son dossier Amériques, notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné, relate les mouvements de fond qui ont mené à cette petite révolution de la natalité chilienne : autonomie reproductive, meilleur accès des femmes à l’éducation et au monde du travail, perception plus moderne de la famille et baisse massive des grossesses juvéniles.

    Extrait du témoignage de Florencia, rencontrée devant l’Université du Chili : « Moi, je respecte complètement la décision de ne pas être mère, parce que je crois qu’il y a bien plus de raisons de ne pas vouloir d’enfants plutôt que d’en vouloir. Je pense qu’une femme ne peut pas complètement se réaliser une fois qu’elle devient mère. Elle est reléguée socialement, que ce soit dans ses études, dans sa carrière ou même dans son rôle dans la société. Et je crois que la pression pour devenir mère, elle vient des générations précédentes. Car il y a cette conception que la femme naît pour être mère. Elle naît pour prendre soin des autres. Elle naît pour rester à la maison. »

    Les Chiliennes veulent étudier, développer leur carrière professionnelle, et sont très conscientes de la vulnérabilité de leurs aînées, qui n’avaient pas accès à l’enseignement supérieur, souligne Martina Yopo Diaz, sociologue à l’Université de Cambridge et professeure à l’Université Catholique du Chili : « Il y a un facteur en particulier qui a participé à l’émancipation des Chiliennes face à l’injonction de la maternité. Après le retour de la démocratie, dans les années 1990, le taux de participation des femmes a fortement augmenté dans l’enseignement supérieur. Et aujourd’hui, « être une femme » ce n’est plus nécessairement « être une mère ». Les femmes ont d’autres aspirations. Dans le passé, les Chiliennes n’étaient pas indépendantes financièrement et n’avaient pas fait d’études qui leur permettent d’accéder à cette indépendance. »

    Reportage de Naïla Derroisné à écouter dans son intégralité dans l’émission du jour.

     

    Haïti toujours sur le pied de guerre

    Inauguration hier (18 novembre 2024) d'une nouvelle base militaire dans le district de Port-au-Prince, la base Vertières, pensée comme un symbole du renforcement des Forces armées d'Haïti. En théorie, 2 000 nouveaux soldats doivent s'y installer, avec des infrastructures modernisées, capables, par exemple, d’accueillir et d’entretenir plusieurs hélicoptères.

    L’évènement s’est tenu en grande pompe en présence des plus hauts représentants de l'État (Conseil présidentiel de transition, Premier ministre, chef de la police) et le n°1 de l'armée haïtienne, le lieutenant-général Derby Guerrier, a sauté sur l'occasion pour réclamer davantage de moyens afin de lutter contre les groupes armés : « Nous devons nous atteler à mettre de côté nos rancœurs et nos intérêts pour nous mettre au service de la patrie bien-aimée. Excellences, a-t-il lancé aux responsables politiques présents dans l’assistance, permettez que l’armée qui souffre dans sa chair comme dans son âme, réclame de vous les moyens nécessaires lui permettant, à côté de notre police, de récupérer les zones de non-droit et de garantir la tranquillité et la paix pour les fils de notre Nation. »

    Ironie de l'histoire, relate Echo Haïti News, cette cérémonie solennelle a dû s'interrompre après des tirs sporadiques entendus aux abords de la nouvelle base, près de l'aéroport international de Port-au-Prince. Évacuation précipitée des invités qui a, conclut le média en ligne, « jeté une ombre sur cette journée historique ».

     

    La galère des Haïtiens de l'étranger

    On a beaucoup parlé des discours de Donald Trump pendant sa campagne, mais tout n’est pas rose de l’autre côté du miroir. Dans le Boston Globe, reportage à lire au Chili, un pays que les communautés haïtiennes ont longtemps considéré comme un refuge, par la grâce de sa politique migratoire bienveillante et de son économie prospère. Chiffre stupéfiant cité par le Boston Globe, entre 2012 et 2020, le nombre d'Haïtiens au Chili est passé de 2 000 à plus de 182 000. Et sont arrivés en parallèle des ressortissants vénézuéliens, péruviens et boliviens. On y lit dans la bouche d'un sénateur chilien que « le pays n'était pas prêt à ça », qu'il n'y a pas d'emploi, que les immigrants haïtiens se retrouvent marginalisés, réduits aux petits boulots de vendeurs de rue, chassés par la police et logés dans des camps de fortune. Et pour conclure, qu’entre relents de racisme et pression politique, le Chili d'avant n'est plus comme avant.

     

    Nominations Trump, la valse continue à Washington

    La liste des nommés s'allonge, les polémiques aussi. Deux piliers de l'administration Trump sont pointés du doigt dans des affaires de mœurs : Matt Gaetz, le futur patron de la justice américaine, accusé de relations sexuelles avec une mineure et Pete Hegseth, nommé à la Défense. Ce dernier reconnaît s'être fendu d'un gros chèque pour acheter le silence d'une femme qui avait porté plainte contre lui.

    Gaetz et Hegseth restent présumés innocents et nient toute infraction pénale. Mais vont-ils survivre à la vague #metoo aussi facilement que Trump lui a survécu ? C’est ce que se demande le Boston Globe. Et la réponse est dans la question, écrit Joan Vennochi dans sa tribune, « l'époque où les hommes étaient enfin tenus responsables de leurs transgressions sexuelles a déjà l'air si vieux et si loin, c'est presque un mirage » lorsque l’on sait que la majorité des femmes blanches a voté pour lui.

    Sombres prédictions qui semblent se confirmer puisque la Chambre des représentants ne veut rien rendre public de l’affaire impliquant Matt Gaetz, qui doit prendre le portefeuille de la Justice. On sait que le comité d'éthique de la Chambre a pondu un rapport sur ses agissements, on ne sait pas exactement ce qu'il y a dedans, mais on sait qu'il y est question de sexe, de drogue et de cadeaux à ses proches. On sait aussi que ce n'est pas près de sortir, puisque Mike Johnson, le speaker républicain, ne veut pas selon ses mots, « ouvrir la boîte de Pandore ». Ruth Marcus dans le Washington Post y voit un positionnement d’une « faiblesse pathétique », d'autant plus que Matt Gaetz a visiblement fait des pieds et des mains pour retarder la procédure. Et a démissionné le plus vite possible, le jour même de sa nomination à la Justice, sachant très bien que le comité d'éthique ne publierait rien s'il n'était plus membre de la Chambre. Le Post rappelle qu’avant de prendre ses fonctions, Gaetz va pourtant devoir être auditionné par le Sénat, l’autre chambre du Congrès, qui va le passer à la moulinette. Comment les sénateurs peuvent-ils se prononcer si l'enquête de la Chambre ne sort pas ? « Le Sénat n'aura qu'une seule option, refuser de confirmer la nomination de Matt Gaetz, ce qu'il devrait faire dans tous les cas ».

     

    Au Venezuela, le spectre de la catastrophe monétaire

    Depuis des années, les Vénézuéliens ont connu l’hyperinflation – jusqu’à 130 000% - et les dévaluations successives de la monnaie officielle, le bolivar. Rare parenthèse : le cours du bolivar était resté stable depuis la fin de l’année 2023, 36 bolivars pour un dollar. Mais ces derniers mois, depuis le scrutin présidentiel, il s’est remis à baisser. Il faut compter cette semaine 45 bolivars pour un dollar sur le marché officiel. Et il en va de même sur le marché parallèle, celui du dollar, où son prix augmente de façon exponentielle (53 bolivars pour un dollar). Le pays vit actuellement avec les deux monnaies, on achète et on paie en bolivars ou en dollars. Et le spectre des catastrophes monétaires passées pèse encore et toujours sur le Venezuela, rapporte notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle. Reportage à écouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

     

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Une épidémie de dengue se propage en ce moment en Guadeloupe.

    Tue, 19 Nov 2024
  • 444 - Les Haïtiens de nouveau contraints de fuir les gangs à Port-au-Prince

    À Port-au-Prince, la violence des gangs plonge les quartiers de Solino, Nazon et Christ-Roi dans le chaos. Des milliers de familles fuient, abandonnant tout. Face à l’impuissance de l’État, les citoyens, accablés, réclament une intervention internationale urgente.

    Depuis plusieurs jours, les quartiers de Solino, Nazon et Christ-Roi à Port-au-Prince sont livrés à la terreur des gangs armés, notamment ceux de la coalition «VIV ANSANM». Les habitants fuient par milliers, emportant le strict minimum dans une atmosphère de panique générale. Témoignages après témoignages, des familles décrivent au micro de notre correspondant Peterson Luxama leur désespoir et leur sentiment d’abandon. «Je ne sais pas pour combien de temps la police va continuer à nous pousser à partir», s’indigne une mère de famille, dénonçant l’inaction des autorités face aux pillages et aux meurtres.

    Pour les jeunes comme Jeantel Lainé, étudiant en droit, cette réalité dépasse l’imaginable. «Jamais je n’aurais pensé vivre une telle situation», confie-t-il. Comme lui, Émilie, étudiante à l’Université d’État d’Haïti, dénonce l’impact de cette crise sur les institutions : «Les écoles, universités et hôpitaux sont paralysés. Le pays est aux mains des bandits.» L’absence de réponse étatique laisse les citoyens dans une profonde désillusion, tandis que les prix des produits de première nécessité s’envolent, aggravant une crise déjà insoutenable.

    Des organisations de défense des droits humains, à l’instar de Défenseur Plus, tirent la sonnette d’alarme. «Les droits fondamentaux, dont celui à la vie et à la libre circulation, sont bafoués quotidiennement», déclare Antonald Mortimé, appelant la communauté internationale à intervenir avec une force onusienne pour soutenir la police haïtienne. La montée des violences, couplée à un État défaillant, pousse Port-au-Prince dans une spirale de désespoir et d’instabilité.

     

    Début du G20 à Rio de Janeiro : un sommet sous tensions internationales

    Le G20 s'est ouvert aujourd'hui (18 novembre 2024) à Rio de Janeiro, au Brésil, dans un climat marqué par des tensions géopolitiques et des désaccords profonds. Pour le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, ce sommet constitue une opportunité de projeter le leadership de son pays sur la scène internationale.

    Selon Hervé Théry, géographe spécialiste du Brésil à l’Université de São Paulo, Lula avait prévu d'utiliser cette réunion pour mettre en avant des initiatives ambitieuses, notamment la lutte contre la faim et la pauvreté. Mais ces objectifs sont fragilisés par plusieurs obstacles majeurs : « l’élection de Donald Trump, celle de Javier Milei en Argentine, et les divisions persistantes sur les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient », souligne le quotidien O Estado de S. Paulo.

    Les négociations pour une déclaration finale s'avèrent ardues. D'après O Globo, les discussions se sont poursuivies jusque tard dans la nuit, sans parvenir à un consensus. Pour l'heure, aucun mot sur Israël, la Russie ou même le terme « guerre » ne figure dans les documents provisoires.

    Le Brésil propose néanmoins une mesure forte : taxer les grandes fortunes à hauteur de 2% au niveau mondial pour financer la lutte contre la pauvreté. Une initiative que l’Argentine rejette catégoriquement. Par ailleurs, certains diplomates redoutent que le président argentin, Javier Milei, perçu comme un allié du président américain élu, Donald Trump, ne complique encore davantage la situation.

     

    Trump et ses nominations controversées : une administration sous les projecteurs

    Alors que Donald Trump prépare son retour à la Maison Blanche, les nominations pour son administration suscitent déjà la polémique. Selon The New Yorker, les choix du président élu reflètent avant tout sa propre personnalité et ses combats politiques.

    Matt Gaetz, choisi pour diriger le ministère de la Justice, est accusé d’actes controversés, notamment de relations avec une mineure et de consommation de drogues. Trump y voit, selon l’article, « un homme injustement jugé, à son image ».

    Robert F. Kennedy Jr., connu pour ses positions antivax, sera nommé ministre de la Santé. Sa nomination semble conforter les doutes de Trump envers la science, notamment pendant la pandémie de Covid-19.

    Pete Hegseth, pressenti pour prendre la tête du Pentagone, est un critique des généraux « woke » et un défenseur des criminels de guerre. Il incarne, selon Trump, une revanche contre l’establishment militaire qui avait remis en cause ses capacités présidentielles.

    Ruben Gallego : premier sénateur latino élu de l’Arizona

    Ruben Gallego, démocrate, est devenu le premier sénateur latino élu de l’Arizona, un État qui avait pourtant soutenu Donald Trump lors de l’élection présidentielle du 5 novembre.

    Comment a-t-il réussi cet exploit ? En ciblant les hommes latinos, un groupe qui avait largement délaissé Kamala Harris. Dans une interview au WashingtonPost, Ruben Gallego explique : « Les Latinos partagent les mêmes préoccupations que les autres électeurs : l’économie et l’immigration. Mais les démocrates n’ont pas compris les priorités des hommes latinos. Personne ne mesurera jamais le stress émotionnel d’un homme latino incapable de joindre les deux bouts. Cela touche à son identité. » En se connectant à ces réalités, Gallego a su rallier une base souvent négligée, ce qui lui a permis de se faire élire.

     

    Journal de la 1re : le protocole sur la baisse des prix sous le feu des critiques

    Le protocole sur la baisse des prix, signé le 16 octobre 2024 entre l’État, la collectivité territoriale de la Martinique et les grossistes, est désormais au centre de vives contestations. Alors qu’il avait pour ambition de répondre à la crise du pouvoir d’achat, il est aujourd’hui attaqué de toutes parts.

    Mon, 18 Nov 2024
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