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Littérature sans frontières

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Parce que le livre ouvre sur le monde et que le monde se comprend par le livre, chaque semaine, le magazine littéraire de RFI reçoit un grand écrivain francophone ou étranger. Au sommaire, également, toute l’actualité de la littérature française et internationale : des reportages, des témoignages, des coups de cœur et un partenariat avec le magazine «Books» qui rend compte, chaque mois, des livres et des idées du monde entier. Réalisation : Apolline Verlon-Raizon. *** Diffusions : le vendredi à 13h30 TU vers toutes cibles ; 16h30 TU vers l'Afrique luso ; 20h30 TU vers l'Afrique haoussa ; et le lundi à 00h30 TU vers toutes cibles.

326 - Vera Bogdanova, écrire la jeunesse désenchantée en Russie
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  • 326 - Vera Bogdanova, écrire la jeunesse désenchantée en Russie

    Vera Bogdanova est née en 1986 à Moscou. Élevée par sa grand-mère, elle a suivi des études d’anglais et séjourné à New York avant de se lancer dans l’écriture de textes de science-fiction. En Russie, son premier roman dystopique paraît en 2021, suivi par «Saison toxique pour les fœtus», en 2022, publié récemment en français aux éditions Actes Sud. Vera Bogdanova vit entre Moscou et Bakou en Azerbaïdjan.

    Roman traduit du russe par Laurence Foulon.

    "Nous sommes en Russie, la datcha de la grand-mère est toujours le refuge des familles dont parlait Tolstoï, « qui sont malheureuses chacune à sa façon ». Ici les parents ont vu disparaître l’Union soviétique et ont droit, à la place d’un avenir radieux, au capitalisme sauvage et aux attentats terroristes.

    Tout commence en 1995, Jénia a onze ans, elle est en vacances chez sa grand-mère où vient aussi son cousin Ilia, qui en a treize. Cinq ans plus tard, ils boivent de l’alcool pour la première fois, se baladent à moto et sortent en boîte… Encore cinq ans et c’est le premier baiser, la certitude d’être faits l’un pour l’autre malgré tous les obstacles. Les temps ont changé, mais pas les mentalités, pas les parents. Il y a aussi Dacha, la petite sœur d’Ilia, mal-aimée par une mère à la beauté ravageuse « qui ne sait pas choisir les hommes » et qui, comme trop de femmes russes, sera victime de violences conjugales exacerbées par l’alcool.

    Portrait sans fard d’une époque, paru en 2022, ce roman aux multiples nuances de noir est devenu la référence de la génération Y." (Présentation des éditions Actes Sud)

    Fri, 15 Nov 2024
  • 325 - Le Goncourt pour Kamel Daoud et le Renaudot pour Gaël Faye, le continent africain récompensé

    Doublé historique, en cette année 2024, pour les auteurs du continent africain qui ont remporté les plus célèbres récompenses du milieu littéraire français : le prix Goncourt qui récompense «Houris», le troisième roman de Kamel Daoud et le prix Renaudot décerné à Gaël Faye pour «Jacaranda». Deux livres qui mettent en lumière les périodes sombres de l'Algérie et du Rwanda dans les années 90. Reportage à Paris au restaurant Drouant avec les lauréats, le jour de leur consécration.

    Kamel Daoud, né en1970 à Mesra, en Algérie, est un écrivain et journaliste algérien d’expression française. En 1994, Kamel Daoud commence sa carrière journalistique au Quotidien d’Oran, un journal francophone algérien. Parallèlement à sa carrière de journaliste, Kamel Daoud se lance dans l’écriture littéraire. Son premier roman, Meursault, contre-enquête (2013), est une réécriture du célèbre L’Étranger d’Albert Camus, vue du point de vue de l’Arabe anonyme tué par Meursault. Ce roman lui vaut le Prix Goncourt du premier roman en 2015, ainsi que le Prix François Mauriac et le Prix des Cinq continents de la Francophonie.

    En 2024, Kamel Daoud publie Houris, une œuvre qui explore les thèmes de la religion, de la liberté et de l’identité. Ce roman est salué par la critique pour sa profondeur et son originalité. Daoud continue de s’interroger sur les questions existentielles et sociétales, offrant à ses lecteurs une réflexion profonde sur le monde contemporain. Son roman remporte le prix Goncourt 2024, et est sélectionné en 2024 pour le Prix Goncourt des Lycéens.

    « Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l’histoire d’une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant. »

     

    Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d’indépendance, qu’elle n’a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu’elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix.

    Son histoire, elle ne peut la raconter qu’à la fille qu’elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l’a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être. (Présentation des éditions Gallimard)

    Auteur compositeur interprète, Gaël Faye est l’auteur du premier roman phénomène Petit pays (Grasset 2016, prix Goncourt des lycéens) ainsi que de plusieurs albums, de Pili pili sur un croissant au beurre (2013), à Mauve Jacaranda (2022). Il était la Révélation scène de l’année des Victoires de la musique 2018.

    Quels secrets cache l’ombre du jacaranda, l’arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.

    Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l’histoire terrible d’un pays qui s’essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l’humanité, paradoxale, aimante, vivante. (Présentation des éditions Grasset)

    Fri, 08 Nov 2024
  • 324 - Don Winslow tire sa révérence, publie son ultime roman et s'engage en politique

    À quelques jours des élections présidentielles aux États-Unis, je vous propose de réécouter le romancier américain Don Winslow, auteur à succès qui mène une croisade anti-Trump et qui a décidé d'arrêter d'écrire pour se consacrer à ce combat. Un entretien exceptionnel donc où, pour la dernière fois, il parle de ses livres. (Rediffusion)

    Don Winslow est l’auteur de vingt-deux best-sellers internationaux, dont Corruption, Savages adapté au cinéma par Oliver Stone, ou encore L'hiver de Frankie Machine. Sa trilogie de La griffe du chien, Cartel et La frontière est en cours d’adaptation série par la chaîne FX. Il vit aujourd’hui entre la Californie et le Rhode Island. À 70 ans, l'écrivain américain annonce se retirer de la vie littéraire avec son ultime roman La cité sous les cendres, un magnifique chant du cygne.

    « Danny Ryan est riche. Riche au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer. L’ancien docker, soldat de la mafia irlandaise et fugitif, est désormais un homme d’affaires respecté, un magnat des casinos de Las Vegas et un partenaire silencieux dans un groupe qui possède deux somptueux hôtels. Danny a tout : une splendide maison, un enfant qu’il adore, une femme dont il pourrait même tomber amoureux. La vie est belle. Mais Danny va trop loin.

    Lorsqu’il tente d’acheter un vieil hôtel sur un terrain de premier ordre avec l’intention de construire le complexe de ses rêves, il déclenche une guerre contre un propriétaire de casino rival avec de sombres relations. Pour sauver sa vie et ceux qu’il aime, Danny doit redevenir le combattant impitoyable qu’il était autrefois – et qu’il ne voulait plus jamais être.

    Après les deux premiers tomes de la trilogie explosive du maître du polar Don Winslow, voici le troisième volume aussi épique et ambitieux,La cité sous les cendres, livre annoncé comme le dernier dans la carrière de son brillant auteur. Un événement. »

    Présentation des éditions Harper Collins.

    Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean Esch.

    Fri, 01 Nov 2024
  • 323 - Thierry Clermont, balade littéraire à Vilnius en Lituanie

    Écrivain et journaliste, Thierry Clermont est l’auteur entre autres de «San Michele» (Le Seuil, 2014), prix Méditerranée essai, de «Barroco Bordello» (Le Seuil, 2020) et de «Long Island, Baby» (Stock, 2022). 
    À l'occasion de la publication de son nouveau livre «Vilna Tango» (Stock) qui parait en même temps que la saison de la Lituanie en France, je vous propose une rencontre sur place à Vilnius avec l'auteur à la découverte de la capitale balte.

    « Mais pourquoi donc la Lituanie ? Et pas, que sais-je, Terre-Neuve, Java ou bien l’Islande ? » « Peut-être tout simplement me rapprocher du coeur de l’Europe... Du coeur battant de son histoire. »

    En bouclant son tour des pays baltes, le narrateur découvre Vilnius, capitale baroque de la Lituanie, et tombe amoureux de ce pays marqué au fer rouge par la Shoah et un demi-siècle d’occupation soviétique. Au fil des pages et de ses pérégrinations, dans les rues blanchies par la neige de celle qu’on a appelée Vilna ou Wilno, le lecteur croise le courageux fantôme du « Rossignol du ghetto », une chanteuse juive exterminée par les SS, Romain Gary, le poète russe Joseph Brodsky, Leonard Cohen, une jeune artiste de street art ou encore des réfugiées ukrainiennes, et des souvenirs de lecture ainsi que des airs yiddish ravivent la mémoire de la « Jérusalem du Nord ».

    Thierry Clermont livre un récit de voyage empreint de poésie et lève le voile sur l’histoire d’un pays méconnu, alors que la menace russe se fait de plus en plus pressante à sa frontière. (Présentation des éditions Stock)

    Fri, 25 Oct 2024
  • 322 - Ananda Devi, au coeur des ténèbres, dans le ventre d'une prison

    Née à l’île Maurice, Ananda Devi est l’auteure d’une œuvre foisonnante récompensée par de nombreux prix et traduite en une douzaine de langues. Parmi ses livres les plus marquants : «Eve de ses décombres» (prix des Cinq Continents, prix RFO, 2006), «Le Sari vert» (prix Louis Guilloux, 2009), et «Le Rire des déesses» (prix Femina des lycéens, 2021). Elle a reçu le prix international de littérature Neustadt 2024 pour l’ensemble de son œuvre. Son nouveau livre intitulé «La nuit s'ajoute à la nuit, est le récit de sa nuit passée dans l'ancienne prison de Montluc à Lyon.

    "De quelle obscure impulsion ce texte, qui m’a hantée pendant de longs mois, s’est-il nourri ? Tout ce que je sais, c’est que j’ai été emportée, engloutie par le siècle d’histoire qui a traversé cette prison de Lyon, la prison de Montluc. Jean Moulin, Raymond Samuel, dit Aubrac, René Leynaud, André Devigny, les enfants d’Izieu y ont tous été emprisonnés. Puis de nombreux condamnés à mort algériens. Klaus Barbie, lui, y est incarcéré avant son procès en 1983. Ce n’est qu’en 2009 que l’aile des femmes, la dernière en activité, est définitivement fermée, en même temps que la prison.

    Toute la complexité de l’histoire semble s’être concentrée en un seul point, mais ses tentacules s’étendent bien plus loin. J’ai essayé de les suivre, de les démêler. De les pénétrer au cours d’une nuit blanche où je pensais aller à la rencontre des esprits de tant de résistants, et où j’ai fini par me rendre compte que le fantôme, en ces lieux, c’était moi." (Ananda Devi pour les éditions Stock)

    À LIRE ÉGALEMENT :

    "D’où m’est venu ce texte tourmenté, ces corps torturés, ces existences démantelées, ces âmes ravagées et cette omniprésence du mal autour de ma narratrice, Paule, qui tente de faire émerger sa voix parmi les tourbillons cherchant à l’attirer vers les ténèbres ? Forest-Side, décembre 1984, ai-je écrit à la fin. C’était il y a quarante ans. J’avais vingt-sept ans. Et je ne me souviens de rien, sauf de la première phrase, qui n’a jamais changé, et de la fin, dans les cris apocalyptiques des bulldozers. Entre, une vision semblable à celle de l’enfer de Bosch. Était-ce vraiment Port-Louis ? Non, bien sûr. Mais un étrange besoin de plonger ma plume dans le purin pour en extraire une écriture de l’excès, pour suivre une voie obscure, entamée des années plus tôt, et chercher, en tâtonnant, tout comme Paule, ma propre voix. Qui deviendrait celle d’Eve, vingt ans plus tard, claudiquant hors des mêmes décombres." Ananda Devi pour les éditions Project'îles

     

    "Quel est ce mystère d'écrire ? Qu'est-ce qui amène à l'écriture ? Quelle phrase, quel texte, peut marquer un.e auteur.e à ses débuts et pourquoi ? Quand est-ce qu'écrire devient une évidence ? Quelles influences ? Qui sont les auteur.es ou les textes qui ne quittent plus l'écrivain.e ? Dans cette collection, des auteur.es s'adressent librement et dans une forme qui leur est propre à quelqu'un qui est plein de doutes, mais qui veut écrire. Confronté parfois à des questions insolubles, il ou elle est en recherche de réponses, de pistes pour franchir le pas.

    Deux malles et une marmiteest un regard tendre et sans concession de la romancière et poétesse Ananda Devi. L'auteure crée un pont, un dialogue entre la jeune femme qu’elle a été et la romancière qu’elle est devenue. Un texte d’une grande générosité offert à ses lecteurs et à tous les passionnés des littératures indianocéanes. Il y a là des clés pour pénétrer une œuvre exigeante, riche, bouleversante.

    Récit confession,Deux malles et une marmitefait partie de ces textes qui vous éblouissent, vous changent et vous remplissent quand vous ressortez de la lecture. Sa langue taille des chemins dans la roche de l’existence comme une quête de lumière. La violence réservée aux êtres en quête de lumière nécessite un temps de pause pour se ramasser, se rassembler. C’est ce qui reste des êtres fracassés qui constitue la somme de ce récit. Sa chair est faite de corps blessés, meurtris qui, au tamis de l’écriture, retrouve une certaine sérénité." (Éditions Project'îles)

    Fri, 18 Oct 2024
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