Vacarme ‐ RTS Première

Alors que l’éducation numérique, inscrite au Plan d’Etude Romand depuis 2021, se déploie dans les cantons de manière disparate, le corps enseignant questionne la manière d’intégrer les écrans dans la pédagogie tout en développant une culture numérique et critique des élèves. L’établissement scolaire de Blonay-St Légier a mis en place en 2024 une large réflexion autour de l’usage du numérique, en classe, mais aussi avec les parents ou lors d’actions citoyennes. Reportages de Cécile Guérin Réalisation: Jean- Daniel Mottet Production: Laurence Difélix

Comment gérer l’usage des différents écrans en famille? Pour Claudia, mère de deux garçons de 12 et 9 ans, c’est une négociation quotidienne tant les contenus - jeux vidéo et réseaux sociaux - sont attractifs. Pour éviter la crise, elle a fait appel au coach Marc-André Muller. Et si on discutait ensemble des usages de chacun.e et des alternatives au tout numérique? Reportages de Cécile Guérin Réalisation: Jean- Daniel Mottet Production: Laurence Difélix

À l’Academy Noetic, à Fribourg, une dizaine de jeunes de 10 à 14 ans jouent à leur jeu vidéo préféré, encadrés par les coachs gamers et éducateurs Kevin Sanders et Joshua Blangiforti. L’occasion de développer un regard critique sur les achats intégrés proposés aux ados pour progresser dans la partie ou obtenir des personnages virtuels. Yasser Khazaal, psychiatre au CHUV et spécialiste des addictions sans substance, propose de conscientiser l’usage des écrans mobiles pour remettre du contrôle et prévenir un usage problématique pour les personnes vulnérables. Reportages de Cécile Guérin Réalisation: Jean- Daniel Mottet Production: Laurence Difélix

On n’apprend pas à parler devant un écran. Pourtant, les enfants de moins de trois ans sont exposés entre une et trois heures par jour à un écran de manière directe ou indirecte. À l’école des parents de Genève, lors de l’atelier "Parler pour grandir", les logopédistes Cynthia Rochat et Tessa Monnier encouragent les parents à développer la communication avec leur enfant pour acquérir les bases du langage. Car quand les parents sont sur leur smartphone, c’est toute l’interaction parents-enfants qui est perturbée. Reportages de Cécile Guérin Réalisation: Jean- Daniel Mottet Production: Laurence Difélix

L’automne venu, 30 000 personnes s’emparent d’un fusil et partent à la chasse au chevreuil, au cerf, au chamois ou au sanglier. Or la chasse, même parmi celles et ceux qui la consomment volontiers dans leur assiette, suscite des sentiments ambivalents, entre fascination et répulsion. Pour les un.es, elle évoque la nature, l’aventure au grand air, une forme d’authenticité, la nécessité de réguler la faune sauvage responsable de dégâts dans les pâturages et les forêts. Pour les autres, c’est une activité inutile et cruelle. Plutôt ancrée du côté des valeurs traditionnelles et conservatrices, la chasse manifeste des signes d’évolution. L’activité suscite l’intérêt d’une population plus féminine et plus jeune, appréciant l’idée d’une nourriture locale, traçable et saine. Production : Raphaële Bouchet Réalisation : Jonathan Haslebacher Les invité.es : Marylène Patou Mathis Préhistorienne, directrice de recherche au CNRS, rattachée au Muséum national d'histoire naturelle. & Kylian Henchoz Manitha Doctorant, assistant de recherche en anthropologie à l'Université de Lausanne. Sa thèse de doctorat porte sur les pratiques de chasse en montagne en Valais.

L’activité qu’on associe régulièrement à la chasse, c’est la pêche. Sur le lac, le long des rives ou en bord de rivière, il faut une patience exemplaire pour taquiner la truite. Guillaume Tripet ne rate l’ouverture de la pêche sous aucun prétexte. Cette année, il est descendu dans les gorges du Doubs avant le lever du soleil. Même passion chez Barbara Fontana, Jean-Philippe Perrinjaquet et Charles Kull, qui participent à un concours de pêche à la traîne, au large de Concise. (Première diffusion le 20 mars 2024, reportage: François Jeannet, réalisation: Yves Roulin, production: Laurence Difélix.)

Antoine chasse le crocodile au Zimbabwe, le sanglier en Roumanie, le buffle en Afrique du Sud et l’élan au Canada. Une pratique utile et bienfaitrice, explique-t-il au beau milieu de son impressionnante salle des trophées. A Graffham, dans le sud-ouest de l’Angleterre, il possède aussi une maison et gère un domaine où l’on chasse sur invitation. Il y a convié Maxime, ami de longue date, pour une chasse au daim. Reportages de Mathieu Truffer Réalisation : Jonathan Haslebacher Production : Raphaële Bouchet

Au-dessus de Solalex, Frédéric Hofmann, chef de la section Chasse, pêche et espèces du Canton de Vaud, et Luc Jacquemettaz, inspecteur de la Police Faune-nature, organisent une journée de comptage des chamois, nécessaire pour réaliser les plans de tir des années à venir. De son côté, Jean Barth, porte-drapeau historique de l’initiative anti-chasse à Genève, estime que l’activité des chasseurs, «qui tuent par plaisir», reste inacceptable. Reportages de Mathieu Truffer Réalisation : Jonathan Haslebacher Production : Raphaële Bouchet

Environ 1500 femmes détiennent un permis de chasse en Suisse. Marie, 29 ans, a débuté sa formation. Elle a rendez-vous dans une forêt jurassienne avec Nicolas, président de la Fédération jurassienne, qui est aussi son «parrain de chasse». À Agiez, Nathalie reçoit trois amies. Chasseuses comme elle, elles ont dû faire leur place dans un monde masculin. À l’heure de l’apéro, les langues se délient. Reportages de Mathieu Truffer Réalisation : Jonathan Haslebacher Production : Raphaële Bouchet

Appuyer sur la détente et tuer un animal est un geste naturel et familier pour Bernard. Sur les hauteurs gruériennes de Pra Châtelain, Claire de Ribaupierre et Massimo Furlan répètent leur spectacle «Avec l’Animal», dans lequel Bernard, chasseur, interprète son propre rôle. À Chiboz, en Valais, la famille Ançay tient depuis trois générations Le Relais des Chasseurs. En septembre, chamois et marmottes sont dépecés en public, devant le restaurant. Reportages de Mathieu Truffer Réalisation : Jonathan Haslebacher Production : Raphaële Bouchet

On dit de la Suisse qu’elle est le pays du chocolat. Une réputation internationale due à quelques grandes découvertes helvétiques datant du XIXe siècle, qui ont permis de transformer le cacao en masse fondante et crémeuse. Depuis, notre chocolat s’exporte dans le monde entier. Mais malgré le mythe et les images d’Épinal, la Suisse n’est plus leader des ventes. Côté fabrication, très peu de chocolatières et chocolatiers suisses travaillent directement à partir des fèves de cacao. La chaîne de production est contrôlée par une poignée de multinationales qui importent massivement la matière première depuis la Côte d’Ivoire et le Ghana et la transforment en chocolat de couverture, prêt à être moulé en pralinés ou en tablettes. Des fèves dont le prix explose sur le marché mondial, ce qui ne profite pas aux producteurs de cacao ivoiriens soumis à des conditions de production et de traçabilité de plus en plus strictes. Production : Raphaële Bouchet Réalisation : Matthieu Ramsauer Les invités: Samy Manga Auteur de « Chocolaté», paru chez Ecosociété. & Régis Huguenin - Dumittan Docteur en histoire et conservateur du Musée international d'horlogerie (MIH) De 2007 à 2012, il a mené une recherche financée par le Fonds national suisse sur l'image de l'entreprise Suchard à travers sa production iconographique

Comme le cacao, le blé est une matière première soumise aux fluctuations du marché. Près de la moitié du négoce mondial est sous la responsabilité d’acteurs basés en Suisse. A Genève principalement, on trouve les succursales des plus grandes entreprises de négoce, les fameuses ABCD (ADM, Bunge, Cargill et Dreyfuss) qui cumulent à elles seules 80% des transactions mondiales. Une filière peu transparente qui soulève les critiques des ONG, dont l’association Public Eye. (Reportage: Rodolphe Bauchau, réalisation: Matthieu Ramsauer, production : Laurence Difélix, première diffusion 22 janvier 2023)

La saison du cacao bat son plein en Côte d’Ivoire. Pour la main-d’œuvre sur place, le travail s’avère long et pénible - de l’écabossage à la fermentation en passant par le brassage. Les fèves sont ensuite expédiées à Abidjan pour être vendues à un prix fixé par le Gouvernement ivoirien. Un prix quatre fois inférieur à celui auquel se négocie le cacao sur le marché mondial et qui ne permet pas aux producteurs de vivre dignement. Reportages de Maya Chollet Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Raphaële Bouchet

Dans la zone industrielle genevoise, Caroline Buechler et François-Xavier Mousin se sont lancé un défi: produire du chocolat de la fève de cacao jusqu’à la tablette. Un savoir-faire complexe qui s’est perdu, puisque la majorité des chocolateries de Suisse travaillent une masse de cacao préfabriquée par de grands industriels. Reportages de Maya Chollet Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Raphaële Bouchet

Barry Callebaut, leader mondial de l’industrie du chocolat et du cacao, a son siège à Zurich. Dans ses locaux, un grand chef belge propose des ateliers à une clientèle professionnelle, issue de l’artisanat ou des grandes industries. À des milliers de kilomètres de là, en Côte d’Ivoire, la petite chocolaterie de la coopérative Camayé tente de se faire une place sur le marché en reprenant la main sur la chaîne de production du chocolat. Reportages de Maya Chollet Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Raphaële Bouchet

Qui a oublié le petit pain et la barre de chocolat des quatre-heures ou le gâteau au chocolat de sa grand-mère? A la Maison Cailler de Broc, propriété de Nestlé, les enfants apprennent dès 6 ans à travailler la matière et à l’apprécier. Pour l’historien de l’alimentation Dominik Flammer, le mythe du chocolat suisse s’est construit sur une quantité d’anecdotes et surtout sur une bonne dose de marketing. Reportages de Maya Chollet Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Raphaële Bouchet

Un tiers de la population suisse dit souffrir de troubles du sommeil, selon l’Office fédéral des statistiques. Derrière ce mal de notre temps se cachent souvent un mode de vie stressant, des exigences professionnelles, scolaires ou familiales, une surexposition aux écrans, des angoisses du quotidien et - dans certains cas - des traumatismes anciens. Insomnie, parasomnie, dépendance aux somnifères, comment les personnes concernées vivent-elles avec ces symptômes ? De l’adolescence au troisième âge, existe-t-il un seul modèle de bon sommeil ? Production :Laurence Difélix Réalisation : Didier Rossat Les invitées: Laurence Bayer Biologiste responsable au centre de médecine du sommeil des HUG rattachée au département de neurosciences fondamentales de l’Université de Genève. & Karine Crousaz Maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne. Spécialiste de l’histoire du sommeil.

Niki souffrait de cauchemars chroniques. Jusqu’à 7 par nuit. Quelques mois de thérapie cognitivo-comportementale avec le psychothérapeute Benjamin Putois lui ont permis de venir à bout de cette pathologie. L’idée est simple et efficace : rescénariser ses cauchemars pendant la journée pour les rendre joyeux et pour qu’ils s’intègrent peu à peu dans les nuits. (Reportage: Bastien Confino, réalisation: David Golan, production: Laurence Difélix, rediffusion du 15 novembre 2021).

À 19 ans, Sophia souffre de parasomnies depuis l’enfance : des crises de somnambulisme et des terreurs nocturnes lors desquelles la jeune femme hurle et appelle à l’aide. Toute la famille espère qu’une série de séances d’hypnose au CHUV l’aidera à réduire ces épisodes. Peut-on vaincre ses cris nocturnes et ses peurs enfouies ? Reportages : Arditë Shabani Réalisation : Didier Rossat Production : Laurence Difélix

À l’adolescence, le sommeil est chamboulé par des modifications naturelles du cerveau et des pressions externes. Clarence Chollet, députée au Grand Conseil neuchâtelois et Vincent Bonvin du Grand Conseil vaudois militent tous deux pour des horaires scolaires adaptés aux besoins de sommeil des jeunes. Au collège de la Fontenelle à Cernier dans le Val-de-Ruz (NE), les cours commencent à 8h15 depuis dix ans. Si les élèves sont content.es, la décision ne fait pas l’unanimité dans le corps enseignant. Reportages : Arditë Shabani Réalisation : Didier Rossat Production : Laurence Difélix

Les nuits en EMS se suivent et ne se ressemblent pas. Le personnel suit des routines précises pour favoriser le sommeil serein des pensionnaires. Pourquoi les personnes très âgées ont-elles des troubles du sommeil ? Comment les aider sans le recours systématique à des somnifères ? A la fondation Clémence de Lausanne, des résident.es partagent leur rapport au sommeil alors que dans un EMS à Lutry, c’est l’heure de la tournée de la veilleuse de nuit. Reportages : Arditë Shabani Réalisation : Didier Rossat Production : Laurence Difélix

Pour Hélène, 42 ans, les nuits blanches sont devenues si nombreuses qu’elle a dû s’arrêter de travailler. Son médecin l’a orientée vers le centre du sommeil au CHUV, où elle intègre un groupe de thérapie comportementale et cognitive de l'insomnie chronique. Qui sont les personnes les plus touchées par l’insomnie ? Quels sont les risques lorsque l’on ne dort pas assez ? Peut-on améliorer son sommeil sans changer radicalement de mode de vie ? Reportages : Arditë Shabani Réalisation : Didier Rossat Production : Laurence Difélix

Sur les quelques 30 000 Yéniches de Suisse, 3000 environ pratiquent encore le nomadisme durant les mois d’été. Un mode de vie communautaire, en plein air et proche de la nature, pratiqué traditionnellement par cette communauté qui souffre toujours de stigmatisation. Souvent confondus avec les gens du voyages étrangers, les Yéniches se révèlent pourtant plus suisses que jamais ! Mais comment intégrer le nomadisme aux exigences de la modernité ? Au rythme du monde du travail ? A l’évolution des mœurs du reste de la société? Comment résoudre les problèmes concrets d’emplacement et de voisinage ? Immersion entre coups de fusil, moteurs de poids lourds, coups de gueule du voisinage et vociférations municipales. Production :Laurence Difélix Réalisation : Rodolphe Bauchau et Jonathan Haslebacher Les invité.es: Aude Morisod Ancienne coordinatrice de l'Aumônerie catholique des gens du voyage. & Christophe Gros Ethnologue.

La guerre en Ukraine a mis la traite des êtres humains sous le feu de lʹactualité médiatique. Certaines Ukrainiennes contraintes à lʹexil seraient la proie de personnes qui les exploiteraient dans la prostitution ou le travail domestique, prévenait Europol en mars dernier. Mais la traite, en Suisse, ne concerne pas que les personnes réfugiées. On la trouve dans de nombreux secteurs : hôtellerie, ambassades, chantiers, salons de massage, nettoyage. Ses victimes, souvent sans-papiers, restent encore invisibles. La Suisse a ratifié la Convention du Conseil de lʹEurope en 2012 et sʹest dotée dʹun arsenal légal pour lutter contre cette forme dʹesclavage moderne. Pourtant, les condamnations sont rares et, sur le terrain, associations, syndicats et ONG se battent pour une meilleure prise en charge des victimes et davantage dʹattention au phénomène. 5 reportages de Raphaële Bouchet Réalisation: Didier Rossat Production: Laurence Difélix Invité.es: Marie Saulnier Bloch Secrétaire spécialisée dans le domaine de la migration chez Unia & Claire Potaux-Vesy Cheffe suppléante du bureau de l'Organisation internationale pour les migrations à Berne

Plusieurs places de transit existent en Suisse romande pour accueillir les nomades européens: à Villeneuve, à Martigny ou à Vaulruz. À la Vue-des-Alpes dans le canton de Neuchâtel, la place est provisoire depuis plus de vingt ans. La police visite régulièrement les lieux et les relations avec les communautés itinérantes ne sont pas toujours cordiales. Les problèmes de salubrité ou de non-respect des règles sont fréquents. Pourtant, les gens du voyage font des efforts, mais sous certaines conditions. (Rediffusion du 30 août 2018, reportage: Valérie Kernen, réalisation: Bruno Séribat, production: Véronique Marti)

Les Yéniches sont une minorité suisse reconnue par la Confédération. Pourtant, cet appui peine à se refléter dans le regard de la population. Souvent confondus avec les gens du voyage étrangers, les membres de la communauté Yéniche, si fiers de leur passeport à croix blanche, se trouvent encore trop souvent victimes de discrimination. Reportages : Alexandre Lachavanne Réalisation : Rodolphe Bauchau et Jonathan Haslebacher Production : Laurence Difélix

Trouver des terrains pour accueillir les Yéniches, voilà un casse-tête qui donne des sueurs froides aux autorités communales de Suisse romande. Difficile en effet de concilier la présence de caravanes avec un voisinage frileux, voire carrément hostile. Les Yéniches se retrouvent placés sur des terrains pollués, coincés entre des routes ou à côté de stands de tirs. Coups de feu et vociférations garanties. Reportages : Alexandre Lachavanne Réalisation : Rodolphe Bauchau et Jonathan Haslebacher Production : Laurence Difélix

La vie nomade induit une répartition des tâches extrêmement précise entre les hommes et les femmes. Une organisation sociale qui évoque les années 1950 : Madame s’occupe du ménage et des enfants, pendant que Monsieur part travailler pour ramener le pain du jour. Et personne n’a l’air de s’en plaindre. Reportages : Alexandre Lachavanne Réalisation : Rodolphe Bauchau et Jonathan Haslebacher Production : Laurence Difélix

Près de 150 caravanes de Yéniches parcourent les routes de Suisse romande chaque année du mois de mars au mois d’octobre. Si ces semi-nomades aiment rouler, ils peinent par contre à trouver des places où s’installer. Petite virée un soir d’été avec une quinzaine de convois pour occuper de force un terrain communal dans l’Ouest lausannois. Reportages : Alexandre Lachavanne Réalisation : Rodolphe Bauchau et Jonathan Haslebacher Production : Laurence Difélix