La France, mon bled

Dès l’adolescence, les traditions et l’islam pèsent sur les jeunes femmes d’origine maghrébine.

Beaucoup d’entre elles font face à une forme de schizophrénie culturelle : bonnes filles respectueuses des traditions chez leurs parents, totalement émancipées à l’extérieur.

Un podcast de Latifa Mouaoued, réalisé par Jérémie Besset. 

Comment l’image positive de la beurette des années 1980 est-elle devenue infamante au fil des années ?

Pendant les Trente Glorieuses, de nombreux immigrés algériens venus travailler en France s’installent durablement avec leurs femmes et leurs enfants.

Le retour dans leur pays d’origine, l’Algérie, ne restera qu’un mythe. 

Mais dès la fin des années 1970, pour lutter contre le chômage, le gouvernement instaure les premiers dispositifs d’aide au retour, le fameux « million Stoléru ». Pour toutes ces jeunes Françaises embarquées dans cette aventure familiale, c’est un exil à l’envers. 

Un podcast de Latifa Mouaoued, réalisé par Jérémie Besset. 

Avec :

• Naïma Huber-Yahi, historienne, spécialiste de l’histoire culturelle des Maghrébins

En 1983, la première génération d’enfants maghrébins nés en France après la colonisation, surnommée la « génération beur », lance la Marche pour l’égalité et contre le racisme. 

Cette « seconde génération issue de l’immigration » fait irruption pour la première fois sur la scène médiatique et politique de manière positive. C’est un tournant dans l’histoire de l’immigration algérienne. 

La France découvre ces jeunes à la double culture qui demandent à être reconnus comme Français. 

Un podcast de Latifa Mouaoued, réalisé par Jérémie Besset.

Avec :

• Samia Chabani, sociologue et présidente de l’Association Ancrages à Marseille

• Salika Amara, présidente de l'Association filles et fils de la République et ancienne responsable du Collectif parisien de la marche

• Yamina Benchenni, présidente du Collectif du 1er juin à Marseille et ancienne responsable du Collectif marseillais de la marche

Pendant les dernières années de la guerre d’Algérie, l’immigration algérienne s'intensifie en métropole avec notamment l’arrivée des femmes et des enfants.

Ces femmes pensaient n’être que de passage en France mais elles ont eu des enfants et sont restées. Des enfants qui sont Français… Alors pourquoi, depuis 60 ans, sont-ils toujours renvoyés à leur différence ? 

Comment ces Françaises musulmanes d’Algérie, comme on les appelait à l’époque, ont-elles été accueillies ? Comment se sont-elles intégrées à la société française ? Comment ont-elles vécu cet exil ? Pourquoi ont-elles choisi de venir ou de rester en France ?  

Avec :

• Peggy Derder, historienne spécialiste de l’immigration algérienne en France

• Samia Chabani, sociologue et présidente de l’Association Ancrages à Marseille

• Salika Amara, présidente de l'Association filles et fils de la République

• Yamina Benchenni, présidente du Collectif du 1er juin à Marseille

Quelques jours avant les 60 ans de la signature des accords d’Évian qui ont mené l’Algérie vers l’indépendance, RFI donne la parole aux femmes qui ont vécu ou vivent encore cette histoire franco-algérienne, parfois douloureusement, toujours intensément.

Latifa Mouaoued, journaliste à RFI, née en France de parents algériens, est allée à la rencontre de femmes qui ont une histoire française et algérienne. Elles s’appellent Fatna, Aïcha, Rachida et Léa. Elles ont entre 20 et 87 ans. Pour les plus âgées d’entre elles, elles ont connu l’Algérie française, la guerre d’indépendance, l’exil, les bidonvilles, les préjugés, les mariages forcés, le poids des traditions et de la religion. Elles pensaient n’être que de passage en France, mais elles ont eu des enfants et sont restées. Des enfants français qui, dans les années 1980, ont traversé la France, de Marseille à Paris, à pied, pour demander à être reconnus comme citoyens français.