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Revue de presse Afrique

Revue de presse Afrique

RFI

Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Catherine Potet. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique.

736 - À la Une: la colère et l'inquiétude des avocats tunisiens
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  • 736 - À la Une: la colère et l'inquiétude des avocats tunisiens

    Les avocats se sont réunis ce jeudi 16 mai devant le Palais de justice de Tunis, pour une « mobilisation massive », annonce Webdo Tunisie, sous une photo montrant des centaines de personnes manifestant, avec parfois le poing levé. « Les avocats ont notamment manifesté contre les agressions  qui les ciblent sur fond d’assaut contre la Maison de l’Avocat après l’arrestation de Sonia Dahmani et Mehdi Zagrouba », précise le site d'information. Réalités Online publie également plusieurs photos, parlant de son côté de milliers de personnes manifestant devant le Palais de justice. « En réaction à la récente série d’arrestations ciblant les avocats en Tunisie, des milliers d’entre eux vêtus de leur robe ont organisé un sit-in devant le Palais de justice à Tunis», précise Realités Online.

    Rien de tel dans les journaux et les sites d'information plus conciliants avec le pouvoir. Le journal la Presse annonce ainsi que le chef de l'État Kaïs Saïed a reçu la ministre de la Justice, Leila Jaffal. Kaïs Saïed, selon lequel« il n'y a pas d'escalade avec les avocats ». Mais, ajoute le président tunisien : « Nul n'est au-dessus de la loi. Il a également déclaré, précise La Presse,« que ce qui s’est passé ces derniers jours n’est pas du tout lié au corps des avocats mais plutôt à ceux qui ont osé insulter leur patrie dans les médias et même l’humilier. » Faisant référence aux arrestations survenues dans les locaux de La Maison de l'Avocat, le président tunisien a également affirmé, nous dit La Presse, que «la Maison de l’avocat est située sur le sol tunisien et n’est soumise à aucun régime non territorial pour que quelqu’un s’y refugie et déclare qu’il a été pris d’assaut ».

    De son côté, Tunisie Numérique publie également la photo du chef de l'État tunisien, à son bureau, recevant la ministre de la Justice. Tunisie numérique reprend aussi les propos du chef de l'État qui a critiqué ceux qui, de l’intérieur, dénigrent leur propre pays et bénéficient parfois de la protection de forces extérieures. Reprenant ainsi, sans vraiment le dire, l'accusation classique « d'ingérence étrangère », dans les affaires intérieures d'un pays en proie à une crise interne.

    Sénégal : Ousmane Sonko et la présence militaire française

    Ousmane Sonko a fait plusieurs déclarations remarquées, à l'occasion de sa rencontre à Dakar avec Jean-Luc Mélenchon, le chef de La France insoumise, la gauche radicale française. Dakar Actu raconte ainsi que le premier ministre et président du Pastef, a soulevé « la question des bases militaires françaises au Sénégal. Quelles sont les raisons pour lesquelles la France multiplie ses bases militaires au Sénégal. Pourquoi cette faveur ?s’interroge le président du parti Pastef qui réitère la volonté du Sénégal de disposer de lui-même ses bases militaires ». Cependant, poursuit Dakar Actu, « Ousmane Sonko rappelle que cela ne remet aucunement, en cause les accords de défense que le Sénégal partage avec les autres pays avec qui il a signé des conventions ».

    « Le Sénégal revendique son indépendance stratégique », titre de son côté Sénéplus au-dessus d'une photo montrant l'épaule d'un militaire portant un écusson bleu blanc rouge, marqué « France ». « Soixante ans après les indépendances africaines, la question de la présence militaire étrangère reste un enjeu majeur pour de nombreux pays du continent, à l'instar du Sénégal. Comme l'a souligné Ousmane Sonko, cette présence soulève"des interrogations légitimes"sur la souveraineté et l'autonomie stratégique des États postcoloniaux. »

    Enfin, Sénéweb se fait l'écho d'une autre déclaration d'Ousmane Sonko, accusant le gouvernement français de ne pas avoir dénoncé ce qui se passait au Sénégal, durant, dit-il, « toute la période de persécution extrêmement violente contre tout un mouvement politique, ayant entraîné et causé la mort de plus d'une soixantaine de personnes, des milliers de blessés, plus de 1000 détenus politiques ». Le président français Emmanuel Macron, est lui, accusé « d'avoir reçu son homologue sénégalais (Macky Sall), au pire moment de la répression. »

    Fri, 17 May 2024
  • 735 - À la Une: grève de la faim d'Ali Bongo

    « L’ancien président gabonais et deux de ses fils, Jalil et Bilal, auraient lancé une grève de la faim. » Gabon Review emploie le conditionnel et donne la parole à l’avocat français d’Ali Bongo : « Cela fait neuf mois que cette famille est privée de sa liberté, que leur mère et leurs frères sont arrêtés et torturés, et qu’eux-mêmes ne jouissent d’aucun des droits fondamentaux qui sont reconnus à chacun. »

    Jeune Afrique résume : « L’ancien président gabonais proteste contre les conditions de détention de sa femme Sylvia et de leur fils aîné, Noureddin Bongo-Valentin. »

    Les Echos du Congo Brazzaville parlent d’un Ali Bongo« en détresse alors que son épouse et son fils ont été jetés au gnouf à Libreville ».

    Ses conseils ont déposé plainte en France pour «séquestration aggravée par des actes de torture et de barbarie», précise Jeune Afrique.

    Une procédure « qui vise précisément les militaires au pouvoir et certains de leurs hommes de main accusés de crimes graves», ajoute Gabon Review selon qui « Noureddin, fils aîné de l’ex-président gabonais, a subi à plusieurs reprises des actes de torture depuis son arrestation le 30 août dernier ».

    Ses avocats l’affirment : « En garde à vue puis en détention, il aurait été battu avec un marteau et un pied-de-biche, étranglé, fouetté ou encore électrocuté au taser. Sa mère, qui aurait été contrainte d’assister aux tortures, aurait elle-même été battue et étranglée», assurent les défenseurs d’Ali Bongo.

    Quant aux deux autres fils de l’ancien président, Actu Cameroun précise « Jalil et Bilal ont été assignés à résidence, privés de moyens de communication avec l’extérieur et également soumis à des actes de torture».

    Deuxième communication d’Ali Bongo depuis sa chute et le coup d'État du 30 août

    La première fois, c’était le 31 août, nous rappellent Les Echos du Congo Brazzaville. Il avait alors « lancé make noise, un appel visant à mobiliser la communauté internationale contre le coup d’État militaire qui lui avait ravi le pouvoir. L’appel n’avait pas été suivi ».

    « Au contraire !, renchérit le journal, la communauté internationale ne s’était pas engagée en sa faveur comme cela avait été le cas pour l’ancien Président du Niger, Mohamed Bazoum déposé aussi par des militaires », notent Les Echos.

    Et l’ancien président gabonais reste « privé de ses mouvements et de ses moyens de communication depuis sa résidence de la Sablière », précise Jeune Afrique.

    « Officiellement, il est libre de tous ses mouvements, y compris d’aller se soigner à l’étranger », renchérissent Les Echos du Congo Brazzaville.Mais selon le quotidien : « l’ancien chef de l’État exigerait la libération de ses proches avant de quitter le pays pour des soins hors du pays, selon sa famille. »

    Et Actu Camerounobserve le timing de ces accusations d’Ali Bongo, « alors que le président de la transition Brice Oligui Nguema s’apprête à effectuer un voyage en France ».

    Sommet sur la cuisson propre en Afrique

    « Encore des solutions contre le changement climatique ! », s’exclame Aujourd’hui au Faso qui constate qu’une dizaine de chefs d’État du continent ont fait le déplacement dans la capitale française.

    Le quotidien rappelle quelques chiffres : « 2,3 milliards de personnes utilisent toujours le bois, le charbon ou le kérosène pour la cuisson de cuisine. Et 3,7 millions de personnes perdent la vie en raison de ces différents modes de cette cuisson. [...] La plupart sont les femmes et des enfants », ajoute Aujourd’hui au Faso.

    « La question engage l’avenir de l’Afrique », a rappelé à Paris le président togolais. Dans les colonnes d’Ici Lomé, Faure Gnassimbé prône « la vulgarisation accrue de la cuisson par gaz liquéfié très efficace pour réduire les émissions de gaz à effets de serre, la cuisson électrique et les foyers améliorés et le financement des projets liés au crédit carbone ».

    Et en termes de financement, Aujourd’hui au Faso se fait l’écho des annonces faites hier à Paris : « 2,2 milliards par la Banque Africaine de Développement, la Norvège et l’Union européenne. »

    Objectif sur le continent, conclut le quotidien : « Doter 300 millions de personnes de combustibles propres, donc de lutter contre le réchauffement climatique. »

    Thu, 16 May 2024
  • 734 - À la Une: la visite de Jean-Luc Mélenchon au Sénégal

    Le leader de La France insoumise (LFI) répond à l’invitation du Premier ministre Ousmane Sonko, explique Senego. Objectif, rappelle le média en ligne : « Consolider les liens entre le Pastef et la gauche radicale française qui a ardemment soutenu le camp d’Ousmane Sonko, lors de sa longue bataille judiciaire avec les autorités. »

    Jean-Luc Mélenchon « devient le premier haut responsable politique français à être reçu par le nouveau pouvoir, six semaines après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle sénégalaise », rappelle le Monde Afrique pour qui le leader de LFI « poursuit son opération séduction en Afrique ».

    Et comme pour préparer ce voyage de quatre jours, le leader de La France insoumise publie une tribune dans plusieurs médias. Un texte intitulé « À l’écoute de la leçon sénégalaise » notamment relayé par Seneplus et Xibaaru. L’occasion pour lui de pointer à nouveau du doigt la persécution politique et judiciaire contre Ousmane Sonko, de parler de « scénario traditionnel qui a frappé au Brésil, en Mauritanie, aux Philippines, mais aussi en France contre lui et ses proches », assure Jean-Luc Mélenchon.

    Un scénario au cours duquel le Monde Afrique raconte comment le leader de La France insoumise a soutenu Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, notamment via une visioconférence en avril 2023, juste avant l’incarcération de celui qui est désormais président du Sénégal.

    « Sur la scène africaine, constate le quotidien, Jean-Luc Mélenchon cultive aussi sa différence avec le gouvernement français. » Pour autant, dit le ministre de la Communication, Alioune Sall au Monde Afrique : « Il n’y a aucun malaise vis-à-vis des autorités françaises. Nous distinguons nos relations privilégiées avec des partis amis et celles, séculaires, avec la France. »

    « Cette visite entre dans le cadre de la consolidation des liens existants entre deux formations politiques qui partagent la vision d’un monde juste et solidaire dans le respect de la souveraineté de chaque peuple », rappelle le Pastef cité par Senego.

    Une délégation en mode semi-institutionnel, semi-militant selon Jean-Luc Mélenchon

    Après avoir rencontré Ousmane Sonko, Senego parle pour la délégation LFI d’une « série d’activités dont une conférence publique avec les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar demain sur l’avenir des relations Afrique-Europe ».

    Une chose semble certaine à en croire Le Monde Afrique : « Jean-Luc Mélenchon, fort de sa rhétorique anti-impérialiste, laboure le terrain africain à la recherche d’alliés et de popularité. » Le Burkina Faso en 2021, « où il avait rendu hommage à la figure de proue du panafricanisme, Thomas Sankara ». Kinshasa, et la République démocratique du Congo en octobre dernier ou c’est « devant le mémorial honorant Patrice Lumumba, héros de l’indépendance congolaise assassiné en 1961, que le Français s’inclinait ».

    Et le député LFI Arnaud Le Gall précise la position de son parti : « On œuvre pour une diplomatie non alignée qui n’est ni la neutralité ni l’isolement et nous refusons l’enfermement dans l’entre-soi occidental. »

    Une question reste pour le moment sans réponse : Jean-Luc Mélenchon va rencontrer Ousmane Sonko. Mais selon Dakar, aucune rencontre n’est« au programme pour le moment »avec le nouveau président sénégalais, mais« elle n’aurait rien d’incongru », ajoute le Monde Afrique.

    La crise Bénin-Niger

    « Qui pour jouer la médiation ? », se demande La Nouvelle Tribune. Le quotidien béninois constate qu’il faut « rapidement trouver un interlocuteur majeur pour jouer le rôle de bons offices entre les deux parties. Si tant est qu’une médiation est encore possible, il n’y a pas grand monde qui se bouscule au portillon pour jouer ce rôle ».

    Mais l’Evènement précis a trouvé la perle : Moïse Kerekou. L’ambassadeur du bénin en Turquie « apporte sa contribution à la résolution de la crise », titre le quotidien. Il revient sur la polémique née de l’interdiction du pétrole nigérien. Le journal relaye sa réflexion sur l’origine de l’oléoduc Niger-Bénin et rappelle au passage de Moïse Kerekou est l’un des initiateurs du projet. Mais hormis le récit de la naissance de l’idée d’un oléoduc, pas vraiment de piste pour une sortie de crise entre le Bénin et le Niger. 

    Côté béninois, Banouto observe que le président peut compter sur le soutien de certains de ses députés. En l’occurrence ceux du Bloc républicain. Le groupe parlementaire rappelle que « le Bénin passe pour un bouc émissaire de la situation que traverse le Niger. Aucune menace sécuritaire liée à la présence de troupes étrangères, n'explique l'attitude du Niger ».

    Wed, 15 May 2024
  • 733 - À la Une: montée de tension entre le Niger et le Bénin

    « Tension Bénin-Niger : ces imaginaires bases militaires françaises, titre Banouto. Paranoïa, désinformation, manipulation ou faux-fuyant ? La junte au pourvoir au Niger prétexte d’une fausse présence de bases militaires françaises pour maintenir fermées les frontières avec le Bénin », affirme le site en ligne.

    Au Burkina Faso, Wakatsera se fait l’écho de la réponse du porte-parole du gouvernement béninois au président de la transition nigérienne. Pour Wilfried Léandre Houngbédji :« Le général Tiani n’a qu’à envoyer tout ce qu’il a comme médias indépendants au Niger pour qu’on leur fasse visiter le Bénin, depuis Cotonou jusqu’à Malanville, en passant par tous les coins, les axes frontaliers et ils regarderont s’il y a une base. »

    L’accusation est grave, car comme le rappelle Banouto : « Certaines de ces supposées bases serviraient de terrain d’entrainement de terroristes qui iraient déstabiliser le Niger. » C’est tout du moins ce qu’affirme Niamey, qui conditionne la réouverture de sa frontière avec le Bénin à la fermeture de ces bases.

    « Nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin pour la bonne et simple raison que nos anciens amis, que sont les Français, sont revenus sur le territoire béninois après leur départ du Niger »,dit encore Ali Mahamane Zeine.

    Et Banouto relaye les propos du Premier ministre nigérien qui cite « Tourou, Kandi, Porga, Parc W, Madecali » comme des localités abritant ce que le pure player qualifie d’imaginaires bases militaires françaises.

    Mais comme le rappelle le porte-parole du gouvernement béninois, cité par Wakatsera : « Une base militaire, ce n’est pas une aiguille dans une botte de foin quand même. Le Niger peut déployer les moyens satellitaires qu’il veut, avec ses alliés militaires du moment, pour venir voir si on a une base ici. »

    Confusion ?

    « Au vu des localités énumérées par son Premier ministre, la junte nigérienne fait peut-être une confusion avec les bases opérationnelles avancées (Boa) et les postes avancés fortifiés (Paf) dont se dote l’armée béninoise dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme », précise un observateur au site en ligne.

    Et des voix s’élèvent pour une sortie de crise, comme celle de l’ancien ministre des Affaires étrangères béninois dont l’Evènement Précis relaye la réaction. Pour lui, « le Niger doit coopérer avec son voisin car les autorités béninoises ont déjà montré leur volonté de mettre leur territoire au service du pétrole nigérien ». Nassirou Bako Arifari enfonce le clou : « Il n’y a pas de base militaire française au Bénin. Nous appelons le Niger à coopérer pour une sortie de crise. »

    Et ces accusations ne datent pas d’hier rappelle Banouto. « Les fake news liées à la présence de bases militaires françaises au Bénin n’est pas nouvelle. Apparue depuis que les troupes françaises de la force Barkhane sont devenues indésirables au Sahel, cette infox a pris tellement de l’ampleur qu’elle a été déjà démentie plusieurs fois par les autorités béninoises et même françaises », conclut le média béninois.

    Visite du président rwandais en Afrique de l’Ouest

    « Renforcement de la coopération sud-sud, Paul Kagame montre la voie à suivre », titre Le Pays. Le média burkinabè observe que « le président rwandais semble engagé dans une véritable offensive diplomatique en Afrique » que le média en ligne qualifie même « d’opération de charme. Au Sénégal, il est le tout premier président à avoir rendu visite au nouveau président élu, Bassirou Diomaye Faye. »

    Mais Le Paysnote aussi que « la tournée de l’homme mince de Kigali ne manque pas de susciter des interrogations. Que recherche Paul Kagame à travers ses sorties ? Qu’est-ce qui le fait courir tant ? On le sait, la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo, dans laquelle il est accusé de soutenir les groupes rebelles qui sèment la terreur et la désolation chez son voisin, a contribué à isoler le président rwandais sur la scène internationale. Il est donc possible de penser que Kigali travaille à redorer son blason », conclut Le Pays.

    Tue, 14 May 2024
  • 732 - À la Une: Mahamat Idriss Deby donné vainqueur de l'élection présidentielle au Tchad

    Les résultats officiels et encore provisoires donnent Mahamat Idriss Déby vainqueur avec plus de 61 % des suffrages. Victoire « à laquelle de nombreux analystes politiques s'attendaient », commente Journal du Tchad, qui ne cache pas sa satisfaction, évoquant « une victoire bien méritée au premier tour, sans recourir à un deuxième tour » (...) Et le journal ajoute : « le pays va enfin bénéficier d'une stabilité politique et d'un gouvernement unifié, indépendant dans ses décisions et sa souveraineté, sans avoir besoin de recourir à une autre étape qui pourrait mettre à mal la stabilité du pays et le plonger dans une autre crise de pressions internationales et problèmes internes ».   Le Journal du Tchadqui conclut son analyse tout à la gloire du président Mahamat Idriss Deby par ces mots : « Il convient de noter que le Tchad sera le premier pays de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel à mettre fin à un régime militaire grâce à des élections transparentes et démocratiques ».

    De son côté, Tchad Infos met à la Une, une photo de Mahamat Idriss Déby serrant la main de Pahimi Padacké Albert, l'ancien premier ministre arrivé 3ᵉ de l'élection, et venu, nous dit-on, « féliciter le vainqueur ». Photo que l'on retrouve également à la Une deTchadVision, qui ajoute : « À la fin d’une cérémonie de réjouissance réunissant ses partisans à N’Djamena, la sécurité a demandé aux uns et aux autres de se disperser ». TchadVision qui cite également les premiers mots du vainqueur :« Au vu de cette large victoire, je suis désormais le président élu de tous les Tchadiens », a déclaré Mahamat Idriss Déby.

    Les commentaires de la presse burkinabé

    61,03 %, c'est un « coup de massue », estime Wakatsera qui poursuit : « Si ces chiffres sont confirmés par le Conseil constitutionnel, le président de la transition qui se sera fait une virginité par les urnes, rangera juste son treillis dans les placards de l’armée, contre le boubou blanc de président du Tchad, qu’il étrennait depuis un bout de temps, comme s’il connaissait l’avenir ». Wakatseraqui ne manque pas de commenter la défaite du Premier ministre Succès Masra…  « Surprise, Masra auquel le succès a échappé, crie à la confiscation de sa victoire, alors que son prédécesseur à la tête du gouvernement, Pahimi Padacké, celui-là même qui avait prévu« un match amical »entre le président de la transition et son Premier ministre, n’a point attendu le verdict final du Conseil constitutionnel, pour féliciter le vainqueur ».

    Toujours au Burkina, Le Pays annonce la fin d'un « faux suspense », et laisse entendre que le résultat n'est peut-être pas celui que l'on croit. « Annoncés pour le 21 mai prochain, soit deux semaines après le déroulement du scrutin, les résultats de la présidentielle au Tchad ont été rendus publics le 9 mai ». « Pourquoi » se demande le Pays, « pourquoi un tel revirement qui semble en avoir surpris plus d’un ? Même si l’Autorité nationale de gestion des élections n’a pas jugé utile de se justifier, tout porte à croire qu’elle a subi des pressions. Car, depuis la fermeture des bureaux de vote, et alors même que la compilation était en cours, des bruits couraient sur les réseaux sociaux, donnant le Premier ministre Succès Masra vainqueur dès le premier tour », assure Le Pays.

    L'élection au Tchad vue du Sénégal

     Walfnet se fait l'écho des protestations du Premier ministre Succès Masra, crédité d'un peu plus de 18 %, des suffrages et qui « revendique la victoire dès le premier tour, une victoire éclatante et sans tache », dit-il. « Mais, ce n'est pas tout, poursuit Walfnet, Succès Masra avait également affirmé (avant la publication des résultats) que le camp du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l’Etat, il y a trois ans par l’armée, allait annoncer que ce dernier avait “remporté” la présidentielle et tenter ainsi de « voler sa victoire au peuple ». « Tchadiens, mobilisez-vous pacifiquement, dans le calme […] pour prouver votre victoire », avait lancé Succès Masra, « avant l’heure de l’annonce officielle des résultats », nous dit Walfnet.

    Fri, 10 May 2024
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