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Revue de presse internationale

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985 - A la Une: l’offensive surprise des rebelles islamistes dans le nord de la Syrie
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  • 985 - A la Une: l’offensive surprise des rebelles islamistes dans le nord de la Syrie

    Au Proche-Orient, alors que tous les yeux étaient tournés depuis des mois vers Gaza et le Liban, les rebelles syriens reviennent sur le devant de la scène…

    « Signe de l’extrême fragilité du pouvoir de Bachar el-Assad,pointe Le Figaro à Paris, après treize ans de guerre civile qu’il n’a réussi à gagner que grâce à l’appui de ses alliés iraniens, russes et du Hezbollah libanais, la ville d’Alep est tombée, après des années de calme, comme un château de cartes, en à peine quarante-huit heures, au cours d’une offensive éclair, lancée mercredi à la surprise générale par les rebelles islamistes, épaulés par leurs alliés à partir de la province voisine d’Idleb, frontalière de la Turquie. »

    En fait, relève le New York Times, « pendant des années, le président syrien Bachar al-Assad a pu repousser les combattants de l’opposition avec l’aide de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah. (Mais) aujourd’hui, ces alliés étant affaiblis ou centrés sur leurs propres conflits, les rebelles ont saisi l’occasion de modifier l’équilibre des forces. Les combattants rebelles ont passé des mois à s’entraîner et à se préparer à une offensive surprise, mais ils n’auraient eux-mêmes peut-être pas prédit la rapidité de leur progression. Samedi, ils ont déclaré avoir pris le contrôle d’Alep, l’une des plus grandes villes de Syrie, et ils contrôlent désormais une large portion de territoire dans l’ouest et le nord-ouest du pays. »

    Que peut-il se passer maintenant ?

    « Le terrain syrien est beaucoup trop instable pour se livrer à des pronostics,estimeL’Orient-Le Jourà Beyrouth.D’autres villes et régions peuvent tomber, mais il paraît précipité de prédire la chute du régime de Bachar el-Assad qui peut encore compter sur les bombardements russes, ainsi que sur la peur que suscitent les rebelles de l’Organisation de libération du Levant auprès des minorités ou des puissances occidentales et arabes. Qui est prêt à laisser un groupe djihadiste conquérir des pans entiers de la Syrie ? Le comportement du mouvement, y compris vis-à-vis de ses alliés qui ne partagent pas son idéologie, sera l’un des grands enjeux de ces prochaines semaines. Mais outre la capacité de la Russie à mater la rébellion ou bien à négocier avec la Turquie, l’autre clé de la survie du régime syrien semble être entre les mains du couple américano-israélien,pointe encoreL’Orient-Le Jour : comment perçoivent-ils respectivement les événements ? Sont-ils prêts à participer à l’affaiblissement voire à la chute de Bachar el-Assad pour sortir la Syrie du giron iranien ? Tout est très flou et tout le monde semble dépassé par les événements (…). »

    Dans l’immédiat, souligne Haaretz à Tel-Aviv, « la question cruciale sera de savoir si la Russie et l’Iran vont envoyer des renforts en Syrie afin d’aider Assad à reconquérir Alep et à repousser les rebelles. » Et « il faut maintenant attendre de voir si la Turquie s’impliquera et si les Kurdes du nord et les Druzes des districts du sud de la Syrie se joindront à l’attaque, établissant une “unité de fronts“ des rebelles et déclenchant l’insurrection civile dans diverses parties du pays. »

    Barnier : tombera, tombera pas ?

    A la Une également en France, cette question : le gouvernement Barnier va-t-il tomber aujourd’hui ? Toute la presse française s’interroge à l’instar de Libération : « le Premier ministre Michel Barnier va dégainer le désormais très fameux article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire adopter sans vote un texte, en l’occurrence le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. La gauche déposera illico une motion de censure. Le RN, encouragé par une base “dégagiste“, laisse entendre qu’il la votera. Ce qui ferait une majorité pour faire chuter le gouvernement de Michel Barnier. Mais il reste un peu de suspense,pointe le journal: la leader d’extrême droite Marine Le Pen continuait ce week-end à pousser son avantage pour obtenir d’ultimes concessions du Premier ministre. »

    En effet, rebondit Le Figaro, « la chute du gouvernement Barnier n’est pas “inéluctable“ si l’on en croit les propos dominicaux de Marine Le Pen. Le bourreau aurait-il la main qui tremble ? Associer sa voix à celle de la gauche de Jean-Luc Mélenchon pour censurer un gouvernement qui n’a rien d’effrayant, sans être extraordinaire, et qui compte un ministre de l’Intérieur déterminé à faire régner l’ordre, est-ce bien raisonnable ?,s’interroge le quotidien de droite. L’alliance des contraires a peut-être ses limites… »

    Mon, 02 Dec 2024
  • 984 - À la Une: les forces jihadistes et rebelles sont entrées dans Alep

    Une avancée inattendue dont se fait l’écho L’Orient-Le Jour. Le journal francophone libanais raconte que le groupe Whatsapp du réseau de militants du Media Center d’Alep, « longtemps resté en veille », est « sorti de sa torpeur ». « Les forces djihadistes et rebelles du groupe Hay’at Tahrir al Cham sont entrées à Alep, qui n’avait plus connu de scènes de combat depuis 2020 ». « Les images de combattants armés, arrivant de manière triomphale dans les grandes artères de la deuxième ville de Syrie, ont rapidement circulé. Des images de portraits du président syrien Bachar el-Assad, arrachés, ont fait le tour des réseaux sociaux », poursuit L’Orient-Le Jour. « Nous avons quitté Alep en bus, et nous revenons sur des chars », s'exclame Mustapha Dahnon, journaliste à Idleb. Interrogé, l’économiste Karam Shaar, qui vit en exil, fait toutefois part de ses craintes. « J’ai des sentiments très mitigés », dit-il, « parce que j’aurais aimé que d’autres groupes libèrent ma ville, parce que les violations commises par les autorités de facto dans le nord-ouest de la Syrie, que ce soit sous Hay’at Tahrir al-Cham ou l’Armée nationale syrienne, sont très préoccupantes. »  « Néanmoins », concède-t-il, « je ne peux pas cacher que je suis vraiment heureux ». 

    Claque inattendue

    À la Une également, l’annonce du Tchad et du Sénégal, qui prévoient le départ des troupes françaises basées sur leur territoire. « En Afrique, la retraite contrainte de l’armée française continue », titre le Monde, qui ajoute : « l’annonce du Tchad rompant l’accord de défense avec Paris, puis celle du Sénégal, déclarant envisager le départ des soldats français, actent l’échec d’Emmanuel Macron à redéfinir la posture militaire de l’ancienne puissance coloniale sur le continent ». Concernant le Tchad, le quotidien français parle de « claque inattendue pour Paris ».  «Pour l’armée française », poursuit Le Monde, « la déflagration tchadienne est d’autant plus désastreuse qu’elle intervient quelques heures après un premier revers infligé par un autre partenaire africain historique : le Sénégal. »

    Nouvelles déconvenues, donc, après celles enregistrées au Mali, au Burkina Faso et au Niger, qui avaient déjà conduit à une « posture de réalisme », selon une « source sécuritaire » française. « En clair », précise Le Monde, « à une approche moins intransigeante sur la nature des régimes au pouvoir, jugée intenable dans la durée ».  En guise de conclusion, Le Monde cite une « source officielle ivoirienne », selon laquelle les Français « auraient dû prendre l’initiative de partir au lieu de se faire chasser comme ça ». « Il est évident que, d’ici dix ou quinze ans, il n’y aura plus un seul soldat français en Afrique. Parce que la France ne le peut plus budgétairement et parce que la jeunesse africaine ne le supporte plus. » …Dix ou quinze ans : un délai qui sera peut-être difficile à tenir….

    Vous pouvez être fiers

    Enfin, les journaux français s’enflamment pour Notre Dame. « Macron à Notre Dame : quoi de nef ? interroge Libération, avec comme toujours, un brin d’humour. Le président de la République a déambulé pendant deux heures, hier, dans la cathédrale, restaurée et méconnaissable, manière de la présenter au public, avant sa réouverture le 7 décembre »,précise le quotidien, qui a noté la réaction d’Emmanuel Macron : « c’est sublime »a dit le président, « sourire béat aux lèvres, dès son entrée dans les lieux ». « Des éloges »,nous dit Le Parisien, destinées« aux quelque 1300 personnes ayant œuvré à la résurrection de la cathédrale »,principalement des artisans. « Vous avez réussi ce qu’on pensait impossible »,leur a dit le président, « merci à tous, vous pouvez être fiers ».

    Ils sont« les artisans du miracle »,s’exclame de son côté Le Figaro, qui remarque aussi que« cette longue déambulation »,a permis à Emmanuel Macron, de« se mettre au centre d’un événement retransmis en direct en France, mais aussi à l’étranger ».Mais Le Figaro n'y voit pas malice, estimant que « la figure célébrée en ce vendredi n'était pas Macron, mais bien Notre Dame ».

    Sat, 30 Nov 2024
  • 983 - À la Une: le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban

    « Pourquoi le Hezbollah estime ne pas avoir perdu cette guerre », titrel’Orient-le Jour… « Les images des habitants de la banlieue de Beyrouth, du Sud et de la Bekaa sur les routes quelques instants après le début de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à l’aube de jeudi, sont, pour le Hezbollah, la plus grande victoire », assure le quotidien francophone libanais, qui poursuit : « l’attachement que lui porte son environnement populaire, en dépit de toutes les pressions et pertes dont il fait l’objet, constitue un flagrant échec pour les Israéliens ». Affirmation toutefois nuancée par cette précision : « certains considèrent qu’il s’agit d’une défaite pour le Hezbollah, voire pour le Liban, en raison de l’ampleur des destructions ».

    Autre point de vue, celui de Haaretz : pour le quotidien israélien « l’Iran et le Hezbollah ont perdu, mais Israël n’a pas gagné ». En effet, explique le journal, « le paysage stratégique et l’équilibre des forces au Moyen-Orient ont été redessinés, en grande partie en faveur d’Israël et aux dépens de l’Iran ». Mais « les Israéliens recherchent la sécurité, ils ne l’auront certainement pas tant que la question palestinienne ne sera pas résolue ».

    Espoir pour les otages ?

    Le Jerusalem Post livre, lui aussi, son analyse sur la question. Selon le quotidien, le cessez-le-feu au Liban influe sur la situation à Gaza. Le journal, affirme ainsi que « les responsables du Hamas se disent prêts à négocier la libération des otages ». L’un d’entre eux, Sami Abu Zuhri, ayant déclaré que « le Hamas apprécie le droit du Liban à parvenir à un accord qui protège son peuple » et qu’il espère « qu’il ouvrira la voie à un accord qui mettra fin à la guerre génocidaire contre le peuple de Gaza ».

    De son côté, le Times a rencontré des Israéliens en colère… Ce sont « les habitants déplacés » du nord du pays, qui « craignent de rentrer chez eux », explique le Times, « ils craignent que l’accord avec Israël ne les rendent vulnérables, et que le Hezbollah renaisse ». Le quotidien britannique a rencontré Rachel. « Cet accord ne nous apporte aucune sécurité », dit-elle. « Nous sommes si proches du Liban. Je n’arrête pas d’imaginer que le 7 octobre nous arrivera à nous aussi. C’est une question de chance si cela n’est pas déjà arrivé ».

    Côté libanais, le New York Times a interrogé des habitants qui rentrent chez eux, à Balbeek. « Ils rentrent dans les décombres et le chagrin », comme en témoigne Taflah, une femme de 79 ans qui « balaie les débris de la façade de sa maison, l’une des rares encore debout » et qui déclare : « j’ai pleuré toute la journée ».

    Torturé devant la caméra

    Dans la presse internationale également ce matin, la mort de Prince Johnson, ancien chef de guerre au Libéria…« Il buvait de la bière pendant que ses hommes coupaient les oreilles du président », explique die Welt, à Berlin, qui précise : « Johnson est devenu tristement célèbre » depuis cet épisode. C’était en 1990. « Johnson, alors âgé de 38 ans, dirigeait un groupe rebelle qui a envahi Monrovia, capturé l’ancien président Samuel Doe et l’a torturé devant la caméra ». « Après la guerre », poursuit die Welt, « Johnson a été élu sénateur du district de Nimba ». Et le pays a « interdit la vente de la tristement célèbre vidéo de torture de Samuel Doe, qui fut pendant longtemps disponible sur les étals de rue ».

    Les mérites de l'aspirine

    Enfin, un espoir dans la recherche contre le cancer. Espoir venu d’Espagne, grâce à une découverte que nous détailleEl Païs. Deux jeunes scientifiques espagnols de 28 et 29 ans, « ont découvert, grâce à des expériences sur des rongeurs, une voie prometteuse pour améliorer l’immunothérapie : certains anti-inflammatoires comme l’aspirine ». Ainsi « des souris génétiquement modifiées pour développer des tumeurs ressemblant à celles des humains, et qui sont traitées par immunothérapie et anti-inflammatoires, vivent en général beaucoup plus longtemps ». Mieux : certaines d’entre elles sont même guéries !  

    Fri, 29 Nov 2024
  • 982 - À la Une: une trêve bien fragile au Liban et aucune avancée pour Gaza

    « On ne peut que se réjouir,pointe Libération à Paris, qu’après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah le bruit des armes s’arrête enfin, au grand soulagement des Libanais. (…) Les plus grandes incertitudes demeurent néanmoins »,soupire le journal qui s’interroge : « comment les autorités libanaises vont-elles pouvoir, sans président et avec un gouvernement de transition‚ garantir cet accord ? L’armée libanaise a-t-elle les moyens de surveiller le sud du Liban ? Pourquoi la force de l’ONU serait-elle plus efficace dans le maintien de ce cessez-le-feu qu’elle ne l’était avant la guerre ? Et puis…,s’interroge encore le quotidien français, il ne manquerait pas quelque chose d’important dans ce début d’accord de paix ? Les Palestiniens, une fois de plus, sont les lésés de l’histoire,relève Libération. Car pendant ce temps à Gaza, l’arrivée du froid et de la pluie rend les conditions de vie plus inhumaines encore ».

    « Netanyahou n’a aucune envie de jouer le rôle d’un artisan de la paix »

    En effet renchérit le Guardian à Londres, n’oublions pas Gaza… « Dans une région au bord du gouffre, tout règlement durable doit passer par Gaza et impliquer la création de conditions réalistes pour un État palestinien viable », affirme le quotidien britannique. Reste tempère-t-il, que« Benyamin Netanyahu n’a aucune envie de jouer le rôle d’un artisan de la paix, alors qu’il tente d’éviter un procès pour corruption et une élection qui pourrait tourner à son désavantage. Son intérêt réside plutôt dans la perpétuation d’un sentiment d’urgence nationale et dans la complaisance envers les membres d’extrême droite de son cabinet qui pourraient le faire tomber et qui rêvent de nouvelles colonies dans une bande de Gaza déchirée et ethniquement nettoyée ».

    « L’accord de cessez-le-feu au Liban tracera-t-il la voie à un deal à Gaza ? », s’interroge en écho L’Orient-Le Jour à Beyrouth. Non, répond le quotidien libanais. « Depuis plusieurs mois, de nombreux observateurs font valoir que Benyamin Netanyahu cherche à repousser l’heure des comptes après la débâcle politico-sécuritaire du 7-Octobre, la perspective d’élections législatives anticipées ou encore les affaires judiciaires le visant».

    Et L’Orient-Le Jour de citer l’ancien directeur de Human Rights Watch, Kenneth Roth : « le Hezbollah représente (pour Israël) une menace plus grande que le Hamas. Mais,poursuit-il, Netanyahu a besoin d’une guerre sans fin à Gaza (malgré les morts et les souffrances massives de civils) pour conserver le pouvoir et éviter la prison pour corruption ».

    Divergences importantes…

    « Même avec un cessez-le-feu au Liban, un accord sur Gaza semble lointain », affirme également le Washington Post. « Des divergences importantes subsistent entre Israël et le Hamas sur des questions clés,pointe le quotidien américain,notamment la forme du retrait des forces israéliennes de Gaza et le rôle à long terme, le cas échéant, que le Hamas pourrait jouer dans l’enclave, qu’il a gouvernée pendant plus de 15 ans. (…) Dans les prochains jours, des représentants des États-Unis vont "faire un nouvel effort avec la Turquie, l’Égypte, le Qatar, Israël et d’autres pays pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza", a annoncé hier le président Joe Biden. Mais,rappelle lePost, toutes les tentatives précédentes des États-Unis pour parvenir à une cessation durable des hostilités à Gaza ont échoué ».

    Un avenir incertain…

    Aucune avancée à prévoir donc sur Gaza, aucune garantie d’une paix durable au Liban… En effet, relève El Pais à Madrid, « les aspects flous de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban laissent présager un avenir incertain ». Notamment le fait qu’Israël se réserve le droit de reprendre les hostilités à tout moment, si elle estime que le Hezbollah ne se conforme pas à l’accord…

    Ce qui fait dire à Haaretz à Tel Aviv que « l’accord entre Israël et le Hezbollah est un hiatus précaire, pas un cessez-le-feu permanent. Ne faisons pas semblant,s’exclame le quotidien israélien d’opposition,c’est une accalmie temporaire tant pour Israël que pour le Hezbollah - et si ce cessez-le-feu a été conclu pour que Netanyahou puisse prolonger une guerre futile à Gaza, il n’y a guère de raisons de se réjouir ».

    Thu, 28 Nov 2024
  • 981 - À la Une: le cessez-le-feu au Liban

    Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur ce matin au Liban, après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l’armée israélienne et le mouvement libanais armé soutenu par l’Iran. Toutefois, bien des questions restent en suspens…

    C’est un immense soulagement. Mais le chemin vers la paix au Liban est encore long, souligne L’Orient-Le Jour à Beyrouth : « Pour indiscutablement salutaire que soit le coup d’arrêt enfin donné au massacre, il est loin de régler la question libanaise. (…) Doivent maintenant s’activer toutes les bonnes volontés. Par son ampleur même, la catastrophe qui s’est abattue sur le Liban commande absolument des révisions déchirantes. Plus que jamais, le Hezbollah se trouve sommé par les événements de se prouver plus libanais que persan, s’exclame le quotidien beyrouthin ;il nous le doit à tous et pas seulement à la communauté chiite, particulièrement éprouvée par ses paris foireux et pratiquement laissée à l’abandon. De même, les autres composantes sont-elles tenues d’œuvrer intelligemment à reconstituer un puzzle libanais qu’ont bousculé les ingérences étrangères. Tous ces morts ne doivent pas être tombés pour rien. »

    Un espoir de paix globale ?

    Haaretz à Tel Aviv se réjouit : « Nous devons nous féliciter du calme qui est sur le point de s’installer sur le front nord et qui permettra aux habitants situés le long de la frontière de rentrer chez eux et de commencer à reconstruire. »

    Toutefois, estime le quotidien d’opposition israélien, « le gouvernement doit considérer la fin des combats dans le nord comme une étape importante sur la voie de la fin de tous les combats - dans le sud également(c'est-à-dire à Gaza). Israël doit profiter de la perte par le Hamas du soutien actif du Hezbollah pour conclure un accord de cessez-le-feu et un accord sur les otages, ce qui permettra de sauver la vie des otages qui ont survécu. C’est l’impératif moral le plus élevé de l’État d’Israël. Il est temps d’agir. »

    À lire aussiCessez-le-feu au Liban: le Hamas «prêt» lui aussi à une trêve à Gaza (responsable à l'AFP)

    Pour le chercheur David Khalfa, interrogé par Le Figaro à Paris, « l’espoir des Israéliens, c’est que le Hamas(à Gaza), qui se trouverait isolé, assouplisse lui aussi sa position concernant un cessez-le-feu. Mais rien ne dit que cela survienne. Jusqu’à présent, la position du Hamas a toujours été la même : il conditionne la libération d’otages au retrait total des forces de sécurité israéliennes. »

    La sécurité pour les Israéliens du nord…

    Le Jerusalem Post, proche du pouvoir, reste méfiant : « Cet accord est un pari, mais la guerre l’est tout autant. La trêve offre une chance de se rééquilibrer, de faire pression sur le Hamas(à Gaza)et de s’assurer le soutien de la communauté internationale, autant d’éléments cruciaux à long terme. Israël a besoin de cet accord, mais il doit aussi se rappeler que les habitants du nord ne sont pas des dommages collatéraux dans une grande stratégie. Ils sont le cœur de la nation et leur sécurité doit rester la priorité absolue. En diplomatie, la confiance se mérite, elle ne se présume pas. Si cet accord doit être plus qu’une pause dans la tempête, il doit déboucher sur une sécurité réelle et durable pour ceux qui ont payé le prix le plus lourd. »

    La sécurité aussi pour les Libanais et… les Gazaouis ?

    En tout cas, « la diplomatie obtient enfin une victoire », lance le Washington Post. « Ce cessez-le-feu au Liban va donner à ce pays brisé sa première chance depuis des décennies de retrouver une véritable souveraineté sur son territoire et pourrait ouvrir la voie à des gains diplomatiques plus larges dans la région. (…) Il s’agit aussi,pointe lePost, d’un succès précieux pour la diplomatie américaine après une année de tentatives infructueuses pour parvenir à une trêve à Gaza. »

    En effet, rien ne bouge à Gaza, souligne Le Temps à Genève. Pour le quotidien suisse, « il y a fort à parier que Nétanyahou aura fait des promesses sur Gaza à la frange la plus extrémiste de son gouvernement pour atténuer sa colère face à la trêve au Liban. La trêve risque ainsi d’aggraver encore, si c’est possible, le sort des Gazaouis, dont le territoire redevient le dernier grand front d’Israël. Ce, alors que près de 45 000 Palestiniens sont morts et plus de 100 000 blessés depuis le début de la guerre – et alors que l’hiver va être “horrible“, a prédit l’UNRWA, les survivants ne disposant pas des “choses les plus basiques depuis treize mois : ni nourriture, ni eau, ni abri“. »

    À lire aussiL'Irak salue la trêve au Liban et réclame des «mesures urgentes» pour stopper la guerre à Gaza

    Wed, 27 Nov 2024
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