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Reportage international

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RFI

Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro. 

1186 - COP29: l'Azerbaïdjan continue à vouloir verdir son image à l'international malgré des contradictions
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  • 1186 - COP29: l'Azerbaïdjan continue à vouloir verdir son image à l'international malgré des contradictions

    Clap de la fin pour la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan. Après les Émirats arabes unis, le sommet sur le climat de l’ONU s’est déroulé cette année encore dans un pays pour le moins controversé, critiqué pour son autoritarisme, l’arrestation de ses opposants, et surtout, l’exploitation de ses nombreux gisements pétrogaziers. Face à l’arrivée de milliers de journalistes, venus couvrir la COP29, le pays essaie de promouvoir une vitrine verte. À Bakou, un « green city tour» a été organisé pour les journalistes.

    De notre envoyée spéciale à Bakou,Jeanne Joulaud

    ► Un reportage à écouter en entier sur le podcast d'Accents d'Europe

    Thu, 21 Nov 2024
  • 1185 - Irak: le recensement est un nouveau péril pour les Yézidis déplacés par la guerre

    Les autorités ont instauré un couvre-feu mercredi 20 et jeudi 21 novembre 2024 en Irak, pour faciliter une opération historique de recensement de la population. Le premier d'une telle ampleur depuis 1987. Une entreprise particulièrement sensible, dans un pays ravagé par des années de guerres et de déplacements forcés de population. Pour la minorité yézidie de la montagne du Sinjar, qui a fui les persécutions de l’État islamique en 2014, et dont plusieurs centaines de milliers de ses membres vivent toujours dans des camps de déplacés au Kurdistan irakien, ce recensement soulève la crainte d’être à jamais séparés de leurs terres ancestrales.

    De notre envoyé spécial à Duhok,

    Dix années ont passé depuis le génocide des Yézidis par le groupe terroriste État islamique. Mais les milliers de tentes blanches du camp de Charia au Kurdistan irakien n’ont pas bougé. Comme Salim, 30 ans, ils sont plusieurs milliers de déplacés yézidis à subsister dans cet univers précaire de plastique et de poussière. À l’approche du recensement irakien, le jeune homme témoigne de sa confusion : « Concernant ce recensement, la population du camp est complètement négligée. On ne nous a rien expliqué, le système n’est pas clair. Nous ne savons pas comment répondre aux questions et comment elles pourront nous profiter, alors que tout ce que nous souhaitons c’est que nos droits soient respectés. Nous ne voulons ni plus, ni moins que cela. »

    Salim est inquiet. Il ne souhaite pas être recensé comme un déplacé au Kurdistan, mais comme un habitant du Sinjar : la région montagneuse et largement détruite par la guerre qu’il a dû fuir, mais où il souhaite retourner un jour. En effet, le décompte sera utilisé pour calculer les budgets alloués à chaque province d’Irak : « Le gouvernement va profiter de notre situation difficile pour exploiter les résultats du recensement et priver les Yézidis de leurs droits dans de nombreux domaines. La répartition du budget et le développement des projets publics, ainsi que la distribution des services, seront basés sur ces résultats. La reconstruction des écoles ou des hôpitaux du Sinjar en seront affectés. Pour moi, c’est la poursuite du génocide, toujours en cours au Sinjar. »

    Le Sinjar, un lointain espoir

    Dans son bureau du centre culturel Yézidi de la ville de Duhok, le docteur Faris Koti – figure respectée au sein de la communauté – ne cache pas son inquiétude quant à l’organisation du recensement dans ces conditions : « Notre principale préoccupation concerne le bouleversement démographique de la région. La population principale du Sinjar, ce sont les Yézidis, ils pourraient être remplacés par les Arabes tant que le peuple Yézidi n’y est pas retourné. Aujourd’hui, 250 000 personnes vivent toujours dans les camps de déplacés. Elles ne peuvent pas retourner au Sinjar, là d’où elles viennent. La situation est trop instable pour organiser un tel processus au Sinjar.»

    Les déplacés Yézidis sont en effet prisonniers des tensions politiques entre les gouvernements kurdes et irakiens, qui se rejettent la responsabilité de leur retour au Sinjar. Dans ces conditions, le recensement pourrait diminuer la voix déjà fragile des Yézidis au sein des institutions. « Cela aura aussi un effet sur l’attribution du nombre de sièges pour le Sinjar, poursuit le docteur Koti. La représentation des Yézidis au Parlement sera diminuée si elle est basée sur ces résultats.»

    Pour Layla, 27 ans, et elle aussi déplacée du Sinjar depuis 2014, les enjeux et les résultats de ce recensement risquent au fond de repousser encore un peu plus le retour des Yézidis dans leurs villages d’origine : « Je crois que le gouvernement va tirer parti du recensement contre les Yézidis parce qu’ils n’ont pas de solutions alternatives. La région a souffert de la guerre bien plus qu’aucune autre en Irak. Pourtant, aucun effort n’est déployé pour la reconstruire. Alors qu’à Mossoul, ou d’autres endroits détruits par Daech[l'acronyme en arabe du groupe terroriste État islamique, NDLR], les autorités développent des projets. Rien au Sinjar.»

    À lire aussiAu Kurdistan irakien, les peshmergas s'alarment d'une autonomie kurde en péril

    Wed, 20 Nov 2024
  • 1184 - Europe du Nord: les Samis craignent pour leurs rennes menacés par le changement climatique

    Aux confins de l’Europe du Nord, dans la région arctique, le changement climatique met gravement en danger le mode de vie Sami, dernier peuple autochtone du continent. Leur présence sur les terres de Laponie remonte à des millénaires, mais aujourd’hui, leurs rennes, dont ils dépendent, sont grandement menacés.

    De notre correspondante à Stockholm,

    Les Samis ont plus de 300 mots pour décrire la neige qui, en ce mois de novembre, est fine, anormalement fine. Elle craque sous les pieds de Britta Unes qui va nourrir ses rennes. « Regarde là, tu vois le renne blessé ? L'hiver dernier, un lynx a tué cinq de mes rennes. Ces animaux sont toute ma vie. » 

    À cette période de l'année, il ne devrait pas faire aussi chaud. Et cela inquiète beaucoup Britta. « Quand il fait si chaud dehors, la neige fond et devient compacte. Mais il va refaire froid et cela va former une épaisse couche de glace au sol. Les rennes n'arriveront pas à creuser pour atteindre leur nourriture. Du coup,on doit leur donner à manger pour qu'ils puissent survivre. Mais ce sont des animaux sauvages. Ils sont censés être en liberté. Il y a trois ans. On a dû les enfermer dès le mois de novembre etles nourrir tout l'hiver. Et cela coûte beaucoup d'argent. » 

    Britta rentre se réchauffer près du feu. Dans son café fumant, elle tremble de la viande de renne séchée, une délicatesse samie, tout comme la crêpe de sang agrémentée de gras qui traîne sur le comptoir de la cuisine. Elle en découpe un morceau avant d'expliquer que le changement climatique impacte aussi grandement la migration des rennes. En décembre, ils sont censés traverser des lacs gelés pour atteindre la côte Est. Sauf que ces lacs gèlent de moins en moins, ou en tout cas de plus en plus tard. Cette année encore, Britta n'est pas certaine de pouvoir réaliser cette transhumance ancestrale.

    À lire aussiTerres rares en Laponie, les Samis face aux mines

    «Si les rennes disparaissent, ce sont toutes nos traditions qui disparaissent»

    « Les rennes vont là où ils trouvent à manger. Avec mes filles, on les emmène à un endroit à nous pour l'hiver. Mais des rennes d'un autre village Sami, débarquent et mangent tout sur notre terrain. Cela crée des conflits entre nous, car il n'y a pas assez de terre pour tout le monde. » 

    Les Samis font face à de nombreux autres défis. Les terres sur lesquelles ils élèvent leurs rennes sont continuellement grignotées par l'industrie minière, l'implantation de parcs éoliens ou la déforestation. « Sion additionne tous les acteurs, ça fait beaucoup de terres qui nous sont enlevées, des terres où nos reines ne peuvent pas manger les pauvres, nos pâturages ne cessent de diminuer.Mais à l'époque, nos rennes pouvaient trouver à manger dans les forêts ancestrales. Mais de nos jours, il y a très peu de forêts, de lichens. Ce sont de jeunes forêts où rien ne pousse. Si les rennes disparaissent, ce sont toutes nos traditions qui disparaissent avec eux. Ils sont tout pour nous, ils nous donnent tant à manger, des vêtements, tout s’utilise. C'est difficile en ce moment, mais on a toujours dû se battre pour exister. »

    À voir aussiÉlections européennes : le regard des Samis, peuple autochtone de la zone arctique

    Tue, 19 Nov 2024
  • 1183 - Une attaque russe d’une ampleur inédite contre le réseau énergétique de l'Ukraine sème la panique

    À Kiev comme dans le reste du pays, des millions d'Ukrainiens ont vécu une énième nuit d'angoisse dimanche 17 novembre, émaillée d'alertes aériennes et d'explosions. Car le pays a subi une attaque russe de grande ampleur sur l'ensemble du pays. La cible principale de ces attaques était le réseau énergétique du pays, déjà très fragile.

    De notre correspondante à Kiev,

    Pour la première fois depuis presque trois mois, la Russie a lancé une nouvelle fois un barrage de 120 missiles et 90 drones sur plusieurs régions ukrainiennes. Leurs cibles : les infrastructures énergétiques du pays, déjà fortement endommagées, comme l’explique Pavlo Bilodid, porte-parole de DTEK, plus grand fournisseur privé d'énergie en Ukraine.

    « C'était la dixième attaque cette année, et ils ont fait comme d'habitude, avec les mêmes méthodes : envoyer un grand nombre de missiles et de drones. Le but principal pour eux, c'est de truire notre capacité de génération électrique et nos sous-stations, ce qu'ils ont réussi dans certaines régions. »

    Au cours de ces frappes, deux employés d'Ukrenergo, le fournisseur public d'énergie, ont été tués à Odessa, alors que l'Ukrainepeinait déjà à reconstruire les infrastructures déjà endommagées par les attaques précédentes. « Depuis, nous avons beaucoup reconstruit, nous avons tout fait pour être prêts pour cet hiver, mais le niveau de destruction était déjà si élevé qu'il était impossible de tout restaurer», détaille le porte-parole de DTEK.

    « C'était quand même effrayant la nuit dernière »

    À Kiev, quelques heures après les frappes, les habitants tentent de reprendre une vie normale, malgré le danger permanent qui place au-dessus d'eux. « C'était quand même effrayant la nuit dernière, mais nous y sommes habitués, raconte cette habitante de Kiev. Je pense que nous vivons vraiment une époque terrible, parce que chaque jour beaucoup de gens meurent, des gens qui tentent simplement de vivre, qui rentrent simplement à la maison pour dîner ou se coucher normalement, être avec leur famille ou regarder un film, sortir, retrouver des amis. Mais malgré tout, nous comprenons que tôt ou tard tout finira et nous nous battrons pour cela. »

    À Mykolaïv, deux femmes sont mortes et sept personnes ont été blessées. Dans la région de Dnipropetrovsk, deux cheminots ont également été tués. Et dans la région occidentale de Lviv, une femme de 66 ans a également péri dans sa voiture sous les débris d'un missile abattu, alors que les Ukrainiens craignent que ces attaques ne soient que le prélude d'une nouvelle vague de destruction russe.

    À lire aussiUkraine: le président Zelensky dit vouloir la fin de la guerre en 2025 par «des moyens diplomatiques»

    Mon, 18 Nov 2024
  • 1182 - En Jordanie, autorités et scientifiques s'efforcent de protéger les coraux du golfe d'Aqaba

    Alors que la COP29 se poursuit à Bakou, en Azerbaïdjan, le changement climatique menace la survie des coraux. Dans les eaux du golfe d’Aqaba, au sud de la Jordanie, des efforts considérables sont déployés pour protéger ces écosystèmes fragiles. Ainsi, autorités jordaniennes et scientifiques s’unissent pour aider les coraux à résister aux défis environnementaux, tout en préservant la biodiversité marine essentielle à notre planète.

    De notre correspondant en Jordanie,

    La vie marine n’a pas échappé aux impacts du changement climatique. Alors que les colonies de corail marin font face à un risque d’extinction en raison des changements climatiques et de l’augmentation des températures de la planète, le corail dans les eaux du golfe d’Aqaba, au sud de la Jordanie, résiste à ces changements environnementaux rapides, grâce à l’aide des autorités gouvernementales spécialisées dans le secteur environnemental.

    « Le rôle du gouvernement était d’établir la réserve pour atteindre un équilibre entre les besoins humains et les besoins environnementaux,explique Nasser Al-Zawaidah, directeur de la réserve marine d’Aqaba. Nous avons donc mis en place un plan de zonage afin de créer des zones d’accès interdit, sauf sur demande spéciale, comme pour les bateaux ou les plongeurs. »

    À lire aussiJournée des océans : les coraux n’ont pas dit leur dernier mot

    La culture du corail

    Les autorités jordaniennes aident le corail à survivre et à se reproduire par le biais de campagnes de nettoyage des déchets laissés par les touristes et les navires, ainsi que par la création de colonies de corail en les cultivant dans diverses zones du golfe, avec l’aide d’un groupe de plongeurs spécialisés, dont Ahmed Najadat.

    « Nous faisons de la culture de corail. Nous retirons le corail qui est accroché aux déchets, le préparons et transférons les petites boutures, que nous plaçons dans des zones spécifiques sous l’eau pour leur croissance,relate le plongeur.Après deux ou trois ans, elles grandissent, puis nous les transférons dans leur habitat naturel. »

    En parallèle, Qusay Yanis, directeur des principaux laboratoires scientifiques d’Aqaba, confirme que des études et des tests sont menés sur le corail, tout au long de l’année. L’objectif est de s’assurer de sa capacité à survivre dans des conditions environnementales et humaines difficiles, et de comprendre les causes de sa mortalité. « Les tests en laboratoire nous montrent les bactéries et les champignons qui peuvent provoquer la mortalité du corail, en raison de l’arrivée d’organismes marins par les navires commerciaux et touristiques, qui se trouvent généralement près des colonies de corail »,précise-t-il.

    Les tests en laboratoire permettent d’identifier les bactéries et les champignons qui menacent la santé du corail. Ces agents pathogènes arrivent souvent via les navires commerciaux et les bateaux de croisière, qui circulent fréquemment dans cette région.

    À écouterBlanchissement massif des coraux : « On atteint une intensité jamais égalée »

    Sat, 16 Nov 2024
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