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Revue de presse Afrique

Revue de presse Afrique

RFI

Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Catherine Potet. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique.

859 - À la Une: Choguel Maïga renvoyé !
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  • 859 - À la Une: Choguel Maïga renvoyé !

    Un Premier ministre devrait-il dire ça ? C’est la question que nous nous posions hier dans cette même revue de presse. Eh bien, nous avons la réponse, c’est non… : quatre jours après avoir vertement critiqué la junte militaire, Choguel Maïga a été limogé hier (mercredi) soir.

    « Le Premier ministre éjecté de son fauteuil », s’exclame Malijet. « Dans un flash spécial diffusé sur la chaîne nationale, Alfousseini Diawara, secrétaire Général de la présidence, a annoncé la destitution du locataire de la primature, Choguel Kokalla Maïga, par un décret signé par le président de la transition, le Général Assimi Goita. Cette décision met fin aux fonctions du Premier ministre ainsi qu’aux membres de son gouvernement. »

    Pour Sahel Tribune, autre média malien, c’est logique : « Choguel Maïga a été au centre de controverses répétées ces derniers mois. Son discours devant les militants du M5-RFP, samedi dernier, jugé incendiaire par de nombreux observateurs, a exacerbé des tensions déjà palpables entre les différentes institutions et les acteurs politiques du pays. Ses propos, où il dénonçait des “dysfonctionnements institutionnels“ et appelait à une “vigilance face aux rivalités“, ont été perçus comme une tentative de division plutôt qu’un appel à l’unité. »

    Quelles suites ?

    Et maintenant ?, s’interroge Sahel Tribune : « qui prendra les rênes du gouvernement? Quelle sera la nouvelle orientation politique? Et surtout, comment cette décision impactera-t-elle la dynamique entre les forces civiles et militaires? Le limogeage complet du gouvernement pourrait marquer une réorganisation profonde du pouvoir exécutif,estime le site malien. Le prochain Premier ministre devra relever des défis colossaux : réconcilier une classe politique fragmentée, apaiser les tensions sociales, poursuivre la refondation des institutions, et maintenir le cap vers des élections démocratiques. »

    Afrik.com s’interroge également : « quel sort sera réservé à Choguel Maïga ? Quelle posture sera désormais la sienne sur l’échiquier politique malien ? Bien des analystes estiment que son acte est bien calculé pour lui assurer sa survie politique. Attendons de voir. »

    Jeune Afrique enchaîne : « plus isolé que jamais, Choguel Maïga a-t-il joué son va-tout en passant à l’offensive contre les généraux, à l’heure où plusieurs signaux laissent penser que des élections pourraient avoir lieu au Mali dans les mois à venir ? Il pourrait en tout cas tenter d’apparaître comme une alternative à la transition menée par les hauts gradés. »

    Aux oubliettes ?

    Pour L’Observateur Paalga au Burkina Faso, il n’est pas certain que l’ex-Premier ministre malien survive politiquement à son limogeage… « Choguel Maïga a eu beau jeu de faire feu sur les généraux pour se faire une nouvelle “virginité politique“, mais n’a-t-il pas contribué à pourrir la situation au temps d’IBK avec d’autres forces, comme le Haut Conseil islamique du Mali, avec à sa tête l’imam Dicko, chose qui avait amené les militaires à “prendre leurs responsabilités“ ? N’est-ce pas le même Maïga qui ne pouvait pas voir les soldats en peinture et qui a fini par se mettre à leur service, poussé sans doute par une certaine ambition dévorante? Pour ainsi dire, il était très mal placé pour cracher dans la soupe kaki après s’en être goulûment délecté pendant plus de trois ans. Et si son objectif était de se mettre en réserve de la République dans la perspective du “retour à une vie constitutionnelle normale“, il se berce d’illusions, car sauf tremblement de terre on ne voit pas trop comment le général Assimi Goïta va lâcher l’affaire. »

    Une page se tourne…

    Pour Ledjely en Guinée, l’avenir s’annonce en effet compliqué pour l’ex-Premier ministre : « les militaires laisseront-ils le très politique Maïga jouer de nouveau à l’opposant ? Les chances que la junte soit si indulgente sont très minces. D’ores et déjà, certains évoquent l’hypothèse de poursuites judiciaires contre Choguel Maïga. »

    Le mot de la fin pour le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou : « Choguel Maïga a-t-il oublié qu’il n’était que la vitrine civile policée d’un pouvoir militaire ? (…) Malgré les services rendus à la Transition, il a cru qu’il pouvait fixer l’agenda de celle-ci ! Le choc des timings a fait voler en éclat ce bel attelage civilo-militaire, en verve sur le plan diplomatique et en interne. On peut dire qu’une page se tourne (au Mali), la nouvelle est pleine d’incertitudes et de défis majeurs qui éloignent l’horizon des élections. »

    Thu, 21 Nov 2024
  • 858 - À la Une: Mali, un Premier ministre devrait-il dire ça?

    C’est la question que se posent nombre de Maliens depuis le week-end dernier… Depuis le discours, lors d’un meeting, de Choguel Maïga. C’était à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de la reprise de Kidal aux rebelles touaregs, un discours de deux heures au cours duquel le Premier ministre malien a vertement critiqué la gestion de la transition par les militaires au pouvoir à Bamako. Il a ainsi dénoncé l’opacité totale autour du calendrier électoral et a laissé entendre qu’il n’était pas consulté.

    Depuis, « la scène politique est en ébullition », s’exclame Maliweb. « Les mouvements proches des militaires exigent la démission de Choguel Maïga », pointe Le Républicain. « Le Premier ministre fait face à une pression accrue suite à ses critiques publiques envers les autorités de transition. Le Collectif pour la Défense des Militaires le qualifie de "traître" et exige sa démission dans les 72 heures pour "haute trahison". D’autres organisations, telles que l’Alliance pour la Refondation du Mali, dénoncent le discours du Premier ministre comme une tentative de "déstabilisation de la transition". Le mouvement Unis pour le Mali appelle les autorités à nommer un nouveau chef de gouvernement capable de rassembler ».

    Isolé, polarisé ?

    Alors quelle mouche a donc piqué Choguel Maïga ?

    Maliweb a recueilli l’avis de l’analyste politique, Cheick Oumar Konaté, qui fréquente le Premier ministre depuis trois décennies. D’après lui, « Choguel Maïga souffre depuis un an d’être isolé au sein du pouvoir. (…) Il veut obliger le président de la Transition à choisir : soit il le limoge, soit il lui restitue ses pouvoirs de Premier ministre». Et il aurait intérêt à le faire, estime-t-il, car « Choguel Maïga est l’un des rares hommes politiques maliens capables de tenir la dragée haute aux puissances occidentales qui entendent faire payer au Mali sa politique d’émancipation nationale ».

    Sahel Tribune,autre média malien, a une toute autre approche : « Choguel Maïga, dans son discours, évoque des "guéguerres sous fonds de sourde rivalité", laissant entendre que ces tensions freinent les avancées. Mais n’est-il pas lui-même une partie du problème ?,s’exclame le site malien. Son leadership, souvent marqué par des postures théâtrales et des déclarations tonitruantes, semble davantage orienté vers la polarisation que vers le rassemblement. Loin d’incarner une boussole pour la Transition, il devient parfois un élément de confusion, nourrissant le doute sur la capacité des institutions à travailler de concert ».

    Pari risqué…

    « Coup de blues ou de poker ? », s’interroge pour sa part Jeune Afrique. « Choguel Maïga a surtout voulu tester son envergure politique et évaluer ses chances de bien figurer à l’avenir,affirme le site panafricain. La fin de l’année dira si l’actuel chef du gouvernement a impressionné ceux qu’il critique, au point de retrouver un peu d’envergure politique, s’il devra passer pas un rétropédalage en forme de mea-culpa public pour se maintenir à son poste, ou bien s’il bouclera ses bagages en espérant rebondir dans une après-transition encore floue ».

    « Pari risqué pour Choguel Maïga », commente Ledjely en Guinée : « se sentant en mauvaise posture, le Premier ministre malien veut créer les circonstances de la régénération de son aura perdue auprès d’une certaine opinion publique malienne. Autrement dit, jouer le héros et défenseur des causes justes, en enfonçant les militaires et provoquer de ce fait son limogeage ».

    Mais cette stratégie est bien hasardeuse, pointe le site guinéen : « d’abord, parce que Choguel Maïga lui-même a aidé à réduire l’opposition malienne à sa plus simple expression. Ainsi, il n’y a plus grand-monde sur qui il pourrait compter dans la perspective de sa reconversion, de Premier ministre à opposant. Ensuite, parmi les opposants qui demeurent encore sur place, beaucoup pourraient ne pas lui pardonner justement le rôle nocif qu’il aura joué dans l’extinction du débat libre et de la contradiction dans le pays. Bref,conclut Ledjely, il pourrait bien perdre son poste et ne pas pouvoir, comme il l’espère, rebondir».

    Le site malien Bamada s’interroge également :« le Premier ministre pourrait-il redevenir une figure centrale de la politique malienne, ou cette sortie marquera-t-elle la fin de son influence ? Est-il en train de se préparer à un nouveau rôle dans la transition ? ».

    En tout cas, hier, Choguel Maïga était toujours en poste : il a présidé à la primature la réunion du conseil de cabinet avec les membres du gouvernement.

    Wed, 20 Nov 2024
  • 857 - À la Une: une nouvelle Constitution pour le Gabon

    Le référendum de samedi dernier a rendu son verdict : « le "Oui" sort grand vainqueur,s’exclame L’Union à Libreville, tout comme l’abstention. On leur demandait de dire si "Oui" ou "Non" ils adhéraient au projet de Constitution soumis à leur appréciation. Samedi, les électeurs gabonais ne se sont certes pas bousculés dans les centres de vote, mais selon les résultats officiels le "Oui" a tout ravi ou presque sur son chemin » : avec près de 92% des suffrages.

    Reste que, malgré ce score écrasant, « la défiance est apparue au grand jour,estime le site Gabon Review. À la faveur du référendum constitutionnel, les Gabonais l’ont exprimée. De façon solennelle. Selon les chiffres officiels, le taux de participation s’est élevé à 53,54 %, le "Oui" l’ayant emporté avec près de 92 % des suffrages exprimés. (…) La nouvelle Constitution aura donc été validée par moins de 50% des inscrits. Au-delà des querelles statistiques, une large frange du corps électoral a refusé de donner son imprimatur à ce texte, pourtant si essentiel. Loin des débats sur les méthodes de calcul, de nombreux compatriotes ont succombé au fatalisme, faisant le choix de rester chez eux, quitte à laisser d’autres décider pour eux et de leur avenir ».

    En tout cas, pointe Jeune Afrique, « une fois les résultats définitifs confirmés par la Cour constitutionnelle, la prochaine étape sera la tenue d’une élection présidentielle, prévue en août de l’année prochaine, pour mettre un terme à la transition. Le général Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils, mais il ne cache pas ses ambitions présidentielles. "Nous sommes là pour construire le pays et ce pays, on va le construire ensemble", a-t-il récemment déclaré ».

    Tous les pouvoirs ?

    Le Pays au Burkina est partagé… D’un côté, le journal souligne « l’avancée démocratique majeure que porte le texte : celle de la limitation des mandats présidentiels. Aux termes de la nouvelle Constitution, le président est, en effet, élu pour 7 ans renouvelables une seule fois». Mais d’un autre côté, pointeLe Pays, « le nouveau texte n’est pas sans soulever de vives inquiétudes. La nouvelle Constitution supprime le poste de Premier ministre ; ce qui, de facto, concentre tous les pouvoirs dans les mains du président même s’il est prévu un vice-président. On craint donc que le général Brice Oligui Nguema qui ne fait plus mystère de ses ambitions présidentielles, se soit taillé un costume sur mesure ». Bref, conclut le journal, « le balayeur est prêt, contrairement à ses promesses, à s’installer dans la maison après l’avoir balayée ».

    Contagion kaki ?

    Pour Ledjely en Guinée, le pouvoir kaki s’implante durablement sur le continent…

    « Au Gabon, on risque de passer d’un total de 55 ans de pouvoir civil – certes d’une seule famille – à un pouvoir militaire. Parce que cette nouvelle Constitution permet bien au général Clotaire Oligui Nguema de se porter candidat. (…) De même, en Guinée, même si le président de la Transition avait initialement promis qu’il n’entendait pas se porter candidat, les signaux qui sont aujourd’hui renvoyés à travers tous les mouvements de soutien qui évoluent sur le terrain donnent à croire que ces promesses ne prévalent plus. Or, là aussi, en l’absence d’une véritable opposition, le général Mamadi Doumbouya remportera la prochaine présidentielle. Et il en sera sans doute de même au Mali et au Burkina Faso,s’exclameLedjely. D’autant que dans ces deux pays, la crise sécuritaire servira de prétexte suffisant pour justifier que les présidents de Transition, présentés comme plus aptes faire face à un tel défi, demeurent encore en place. Dans une moindre mesure, les mêmes arguments prévaudront en faveur du général Abdourahamane Tiani, au Niger ».

    Et attention, prévient Ledjely : « la perspective(d’une contagion kaki sur le continent)est d’autant plus à redouter qu’au niveau mondial, le modèle démocratique inspiré de l’Occident est aujourd’hui ébranlé par l’émergence de leaders très peu enclins à se conformer aux principes qui faisaient office de standards depuis la Seconde guerre mondiale. Se sentant floué par les politiciens, dits de métier, le monde se tourne désormais vers des leaders dits forts et franc-parleurs. Quitte à ce qu’ils soient excentriques, populistes, autocrates ou complotistes. Or,soupire le site guinéen, en Afrique, des leaders qui cochent toutes ces cases, on en trouve plutôt dans les armées. Il y a donc quelques raisons de s’inquiéter ».

    Tue, 19 Nov 2024
  • 856 - À la Une: le Pastef «haut la main»

    C’est le grand titre du quotidien 24 Heures à Dakar. Le parti au pouvoir remporte donc largement les élections législatives qui avaient lieu hier. Les résultats provisoires sont attendus dans les heures qui viennent. Mais d’ores et déjà, les projections avancées par les médias sénégalais ne laissent place à aucun doute. Le Pastef va disposer d’une écrasante majorité. D’après le site d’information Dakar Actu, le parti présidentiel raflerait près de 80% des sièges à l’Assemblée, soit 131 députés sur 165. « Entre 126 et 132,avance pour sa part le site Seneweb. Arrive ensuite Takku Wallu, avec des estimations comprises entre 7 et 14 députés pour la coalition dirigée par Macky Sall. Jamm Ak Njarin d’Amadou Ba devrait avoir entre 5 et 8 députés. Et Samm Sa kaddu, qui regroupait une grande partie de l’opposition, n'aurait que 2 députés, alors que le reste des coalitions/partis devrait se contenter de deux autres places ».

    D’ailleurs, les partis d’opposition ont reconnu leur défaite…

    Un tournant…

    Commentaire de 24 Heures : « le Sénégal a une fois de plus démontré sa maturité démocratique (…). Le parti Pastef, dirigé par Ousmane Sonko, a remporté une victoire éclatante, marquant un tournant significatif dans l’histoire politique du pays. Ce qui est particulièrement remarquable, c’est la manière dont cette victoire a été saluée par les principaux adversaires politiques, témoignant d’un respect profond pour les valeurs démocratiques ».

    Et le quotidien dakarois de se féliciter de la victoire du parti présidentiel : « seul le Pastef sort la tête de l'eau et reste dans la dynamique des Présidentielles. Parce que non seulement la cohérence était au rendez-vous sous la houlette d’Ousmane Sonko, la continuité aussi, et les promesses enfin. Ce n’est pas rien face au néant qu’il y avait en face. Àforce vouloir répondre au leader de Pastef sur un terrain que ce dernier maîtrise à merveille, beaucoup de candidats se sont fourvoyés ».

    L’essai de la présidentielle transformé

    Pourquoi un tel score ? « Cette tendance, qui vient confirmer les résultats de la présidentielle, était prévisible », pointe WalfQuotidien.

    Walf qui a interrogé plusieurs spécialistes :« enseignant-chercheur à la faculté de droit de l’Ucad, Serigne Thiam estime que cela s’explique d’abord par le fait qu’entre la dernière présidentielle et les législatives anticipées, l’esprit de vote des Sénégalais qui avaient donné la victoire à ce pouvoir n’a pas trop changé. Autre enseignant-chercheur, Daouda Ngom estime que ces tendances favorables à Pastef sont constitutives d’une matérialisation d’un discours de “rupture au sommet de l’État“. Selon lui, les électeurs ont exprimé leur souhait de se départir définitivement d’un système et de donner plein pouvoir au régime actuel. “C’est une question de continuité et de confiance renouvelée“, affirme-t-il. Pour sa part, le spécialiste des médias, Ibrahima Bakhoum pointe la pléthore de listes : “quand on a 41 listes avec des bulletins qui se ressemblent, dit-il, l’électeur est complètement déboussolé. Certains sont restés chez eux. C’est un scrutin qui n’a pas atteint le niveau qu’on aurait pu être en droit d’attendre, mais qui a été beaucoup plus calme que ce que l’on craignait“ ».

    Moins d’un électeur sur deux s’est déplacé…

    En effet, la participation est en berne. Un peu de moins de 50%... WalfQuotidien nous explique pourquoi : « d’abord, il y a cette proximité entre les deux élections de mars et novembre. La lassitude faisant son effet, il y a, dans toutes les démocraties, une tendance à se détourner des urnes pour vaquer à ses occupations élémentaires. Ensuite, il y a que, depuis 2012, cette campagne de novembre 2024 a battu tous les records de violences, autant verbales que physiques. (…) Il s’y ajoute que 41 listes pour un corps électoral d’un peu plus de 7 millions d’inscrits cela faisait un peu trop. »

    Alors, préconise WalfQuotidien, « pour mieux réenchanter le peuple et offrir une plus grande légitimité aux gouvernants, un certain nombre de correctifs s’imposent, notamment l’instauration d’un bulletin unique, le maintien de la caution et l’espacement des scrutins, à défaut d’un couplage. Le décalage des élections, outre le coût inhérent à l’organisation, donne au citoyen l’impression d’une campagne électorale permanente si ce n’est d’une routine qui, comme tout le monde le sait, tue l’envie. Et partant, tue la démocratie ».

    Mon, 18 Nov 2024
  • 855 - À la Une: un match retour au Sénégal

    Dernier jour de campagne avant les élections législatives anticipées de dimanche... Une « 2e mi-temps », dit Wakat Séra, entre le Premier ministre Ousmane Sonko, tête de liste du Pastef, et l'ancien président Macky Sall, qui défend la coalition d'opposition Takku Wallu. « Il compte donner la preuve, écrit le site d'informations burkinabè,qu’après le pouvoir, il y a encore le pouvoir. Sans avoir quitté le Maroc, le prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye rassemble large autour de lui, pour faire garder à l’opposition la propriété de l’Assemblée nationale. » « Entre Macky Sall et Ousmane Sonko, qui gagnera cette nouvelle confrontation ? » s'interrogeWakat Séra. « Les deux capitaines ont gardé les mêmes maillots », mais « l’opposition est devenue le pouvoir, et le pouvoir est devenu l’opposition. Seul l’arbitre, en l’occurrence le peuple, est resté le même. »

    « Au-delà des ambitions entièrement politiques, il se joue derrière ces législatives, des destins personnels avec en toile de fond, des instincts revanchards », analyse Le Pays, toujours depuis Ouagadougou. « Pour le duo Ousmane Sonko-Diomaye Faye, il s’agit de faire rendre gorge à l’ancien chef de l’État, Macky Sall, qui lui a rendu la vie dure », rappelle le quotidien burkinabè. Et pour l'ex-président, « qui n’a certainement pas encore digéré d’avoir été éconduit du palais présidentiel, estime Le Pays, il s’agit d’abord de se mettre à l’abri de tout tracas judiciaire ».

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    Les violences de la campagne ont relégué les débats au second plan

    « Quatre coalitions tenteront d'engranger le maximum de députés », résume le quotidien burkinabè, avec un « match dans le match pour deux d'entre elles ». « Pour Takku Wallu et les autres, il s'agira d'imposer une cohabitation et un Sénégal quasi ingouvernable pour le Pastef », analyse Aujourd'huiau Faso, qui précise que « la commission électorale autonome s'est dit prête pour le grand jour » : « Les défis logistiques et organisationnels ont été quasiment relevés ; les urnes, isoloirs et le personnel sont aussi fin prêts ». Reste donc à attendre l'issue de ces élections, après une campagne qui « s'est transformée en un théâtre de tensions où la violence a éclipsé les débats d'idées », regrette Seneplus. « Pourtant, beaucoup de citoyens espéraient assister à des débats prometteurs », assure le site internet sénégalais, en précisant que « les enjeux abordés dans les rares moments de débat avaient une importance capitale. La dette publique, le déficit budgétaire, la fiscalité et la gestion des ressources minières et énergétiques sont autant de questions qui méritent un examen approfondi. » Mais « les promesses de changements radicaux, portées par chaque camp, ont été éclipsées par des stratégies de dénigrement et des attaques personnelles », ajoute encore Seneplus, qui garde donc « un goût amer » de cette campagne.

    « Quelles que soient les motivations de ces violences, poursuit Le Pays, elles sont indignes du Sénégal qui était resté jusque-là présenté comme un phare démocratique sur le continent. La classe politique n’a pas le droit de vendanger l’héritage patiemment bâti par les pères fondateurs », prévient Le Pays, qui conclue que, « pour toutes ces raisons, le Sénégal ne doit pas décevoir ».

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    Dérive autoritaire au Bénin ?

    Comme le rapporte La Nouvelle tribune, l'ONG assure que la détention de ce professeur de droit est « arbitraire ». Amnesty International se fonde sur la conclusion, qui vient d'être rendue publique, du groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies. Il estime que Joël Aïvo a été « incarcéré en raison de sa mobilisation et de son engagement politique en faveur de la démocratie », rapporte Le Monde Afrique. Le journal français rappelle que ce « constitutionnaliste a été condamné, en décembre 2021, à dix ans de réclusion criminelle et à près de 68 000 euros d’amende pour "blanchiment de capitaux" et "atteinte à la sûreté de l’État" ». Mais « pour de nombreuses ONG internationales, cette condamnation, ajouteLe Monde Afrique, illustre la dérive autoritaire depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon ». Le quotidien précise d'ailleurs que « le jour même » où l'avis du groupe de travail sur la détention arbitraire a été rendu sur le cas de Joël Aïvo, « Louis-Philippe Houndégnon, l'ancien directeur général de la police nationale, a été interpellé par un commando armé à son domicile ». « Ces dernières semaines, précise Le Monde Afrique, d’anciens proches du président ont également été arrêtés et incarcérés à la prison de Cotonou ».

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    Fri, 15 Nov 2024
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