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Revue de presse Afrique

Revue de presse Afrique

RFI

Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Catherine Potet. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique.

854 - À la Une: au Soudan, la guerre oubliée…
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  • 854 - À la Une: au Soudan, la guerre oubliée…

    « C’est sans doute le conflit le plus dévastateur du moment, mais il passe largement sous les radars de la diplomatie, des médias et des protestations populaires », relève Le Monde Afrique. Il s’agit de la guerre civile au Soudan. Une guerre qui a « probablement causé la mort de plus de 150 000 civils du fait des bombardements et des massacres, de la famine et des épidémies qui s’ensuivent. Elle a obligé 13 millions de personnes, soit près d’un habitant sur quatre, à fuir de chez elles. (…) Depuis dix-huit mois, les FSA, les forces armées du Soudan, dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les FSR, les milices paramilitaires des Forces de soutien rapide, menées par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit "Hemetti", ont entraîné le pays de 49 millions d’habitants dans une spirale de violence dont personne n’entrevoit le dénouement. »

    « Cela doit cesser ! »

    Et Le Monde Afrique de hausser le ton : ce « long cauchemar des Soudanais, ponctué de bombardements aériens, de massacres, de viols, d’épidémies, de deuils, sur fond de crise humanitaire, doit cesser. Cela suppose de bloquer le flux continu d’armes qui alimente les protagonistes et de reprendre le chemin de la médiation, abandonné en octobre. Mais les pressions internationales qui, seules, peuvent ramener le Soudan sur la voie de la paix exigent elles-mêmes que les opinions publiques cessent d’accepter que ce pays soit abandonné à son sort. Il est courant de citer l’Ukraine et le Proche-Orient comme les deux guerres en cours les plus préoccupantes. La moindre des choses serait de ne pas oublier celle qui ravage le Soudan. »

    L’ONU impuissante ?

    Justement, pour la première fois depuis le début de la guerre au Soudan il y a plus d’un an et demi, un groupe d’experts du Conseil de sécurité des Nations unies est à Port-Soudan. Une visite de trois jours qui « vise à examiner la situation sur le terrain. » 

    Ça n’est pas trop tôt !, s’exclame Le Pays au Burkina Faso. « Plus de dix-huit mois ! C’est le temps qu’il aura fallu aux Nations unies pour envoyer une délégation d’experts au Soudan où la guerre fait rage (…). » Qui plus est, pointe le quotidien ouagalais, « rien ne garantit que cette visite des experts onusiens (…) permettra de faire bouger les lignes dans le sens de la désescalade tant espérée. Autant dire que c’est une mission pour se donner bonne conscience. Car, en trois jours, on ne voit pas ce que ces experts peuvent poser comme actes concrets sur le terrain pour changer la donne. On est d’autant plus poussé au pessimisme,soupire encoreLe Pays, que l’objectif de cette mission est de rencontrer les instances nationales chargées de l’application d’une vieille décision de l’ONU, en l’occurrence la décision 1591 de 2005 portant embargo sur les armes à l’encontre de personnes ou d’entités non-étatiques au Darfour, comme les Janjawid. Une situation qui en dit long sur le fonctionnement de l’organisation mondiale qui fonde pourtant les espoirs des plus faibles. C’est pourquoi,conclut le quotidien burkinabé, au-delà de cette mission, on attend de voir comment l’ONU pourra se sortir du bourbier soudanais. »

    Un consensus ?

    Certes, constate le site Afrik.com, « la délégation onusienne entend examiner de près les défis actuels à l’application de cette résolution. »Mais« non sans dialoguer avec les responsables de la sécurité soudanaise et les organisations locales. En incitant les acteurs locaux à trouver un consensus, l’ONU espère promouvoir une désescalade des tensions et la mise en place de mesures de stabilisation. Le Conseil de sécurité envisage de présenter un rapport détaillé à l’issue de cette mission de terrain, qui servira de base pour de futures décisions. Selon plusieurs sources diplomatiques,relève encoreAfrik.com, ce rapport pourrait recommander des ajustements à la résolution 1591, notamment en matière de sanctions ciblées et d’embargos sur les armes, pour mieux répondre aux nouvelles réalités du conflit. »

    « La résolution doit venir des Africains ! »

    Enfin, on revient au Monde Afrique qui publie, outre son éditorial, toute une série de reportages consacrés à cette guerre civile dévastatrice. Et cet entretien avec Mo Ibrahim. Le milliardaire anglo-soudanais estime que le Conseil de sécurité de l’ONU devrait s’impliquer davantage dans la guerre civile au Soudan. « L’Afrique, dit-il, doit demander aux Nations unies l’envoi d’une force internationale pour protéger les Soudanais. Le Conseil de sécurité doit adopter une résolution très claire, qui doit permettre d’assécher les sources d’approvisionnement en armes et en financement des deux camps, à travers par exemple un nouvel embargo sur les armes. Une résolution qui permette aussi d’établir des zones protégées. (…) Le Conseil de sécurité est polarisé entre l’Occident et la Russie, et parfois la Chine,constate Mo Ibrahim. La solution doit donc venir des membres africains du Conseil. Si l’idée d’une résolution vient du continent, ni les États-Unis, ni la Chine, ni la Russie n’opposeront leur veto. »

    Thu, 14 Nov 2024
  • 853 - À la Une: une fin de campagne électorale sous haute tension au Sénégal…

    À quelques jours des législatives de dimanche, les incidents se sont multipliés en début de semaine, entre militants du Pastef, le parti du Premier ministre Ousmane Sonko, et ceux de l’opposition, notamment du parti Samm Sa Kaddu de Barthélemy Dias.

    Lundi, relève le site d’information Senego, « une manifestation politique à Saint-Louis a dégénéré en violences, entraînant des blessés parmi les participants. »

    « Plusieurs arrestations ont été effectuées, par la suite,précise Walf Quotidien, dans les rangs des militants de l’inter-coalition Samm Sa Kaddu/Takku-Wallu et ceux du parti Pastef. » Des armes ont été saisies.

    Et du côté du pouvoir, le ton est monté… avant de redescendre…

    « Après des déclarations virulentes appelant à la "vengeance proportionnelle" contre les agressions subies par son parti Pastef, le chef du gouvernement Ousmane Sonko a finalement exhorté hier, ses militants à la retenue,relève le site Seneplus. "N’attaquez personne, ne frappez personne, ne provoquez personne. Désactivez tout mais qu’on reste vigilant", a déclaré le Premier ministre dans la soirée. Des propos qui contrastent avec sa dernière sortie où il affirmait que "Barthélémy Dias et sa coalition ne devaient plus battre campagne dans ce pays". »

    Œil pour œil, dent pour dent…

    Reste que la sortie plutôt musclée du Premier ministre sénégalais a frappé les esprits dans la presse sénégalaise et dans la presse de la sous-région…

    « Force est de reconnaître que nos "héros" semblent marcher sur la tête,s’indigne le quotidien24 heuresà Dakar.(…)On a déterré la hache de guerre et ressuscité la loi du talion comme dans la jungle. On se rend coup sur coup. Œil pour œil, dent pour dent. Le thermomètre n’en finit plus de grimper dangereusement. Et ça craint très sérieusement pour la paix sociale et la cohésion nationale(…). La question qui brûle les lèvres aujourd’hui, poursuit 24 Heures, c’est de savoir de quoi demain sera fait. C’est aussi et surtout de savoir si le scrutin pourra survivre à un tel déchaînement de violences et de haine morbide et à de tels dérapages verbaux gratuits. »

    « Un Premier ministre ne devrait pas dire ça… », renchérit L’Observateur Paalga au Burkina Faso. « On a, en effet, le sentiment que Sonko n’habite pas encore tout à fait la fonction de Premier ministre. Certes, il est le patron d’un parti en compétition, mais il devrait faire l’effort d’être au-dessus de la mêlée et ne pas encourager la violence. Or avec cette sortie, il contribue à exacerber des tensions qui sont déjà suffisamment palpables. »

    Le quotidien Aujourd’hui insiste : « Quelle mouche du coche a donc piqué Ousmane Sonko, le Premier ministre du Sénégal pour qu’il en arrive à cette dérive langagière ? »

    « Il est au pouvoir, mais Ousmane Sonko doit s’imaginer encore dans l’opposition,renchérit Ledjely en Guinée. C’est la seule explication possible à l’appel à la vengeance qu’il a lancé en direction de ses partisans du Pastef. »

    Une « accalmie de façade » ?

    Ousmane Sonko est donc, par la suite, revenu sur ses propos…

    « Le dégel », titre WalfQuotidien. « Sonko appelle à l’apaisement. Le leader de Pastef a mis de l’eau dans son bissap. Il a modéré son discours et demandé à ses militants de poursuivre la caravane sans répondre par la violence. »

    Désormais, « la classe politique est face à ses responsabilités », relève Sud Quotidien.

    « Après l’escalade, une accalmie de façade ? », s’interroge Vox Populi.

    Enfin, on revient au quotidien 24 Heures, pour qui il faut vite tourner la page : « Au moment où certains(sinistrés par les inondations)pataugent encore dans les eaux et n’ont que leurs yeux pour pleurer devant l’immensité des dégâts. Au moment où des millions de paysans ont perdu la voix face à des récoltes qui ne sont pas à la hauteur des espoirs caressés en début d’hivernage. Au moment où enfin, tout le monde constate avec désolation l’escalade qui frappe les prix des denrées de première nécessité. C’est dire s’il y a du lourd, du très lourd même dans l’agenda gouvernemental. N’ajoutons donc pas une seconde escalade à celle-là, une angoisse supplémentaire à l’angoisse déjà présente, s’exclame24 Heures. Tournons vite la page des joutes verbales et des confrontations violentes et laissons le bulletin de vote faire le reste. »

    Wed, 13 Nov 2024
  • 852 - À la Une: nouveau souffle à Maurice…

    « Nouveau souffle », c’est le grand titre du quotidien mauricien L’Express. « Fin du suspense », pointe le journal qui égraine, dans les 21 circonscriptions, les résultats des élections législatives de dimanche. « Les chiffres officiels pour la circonscription n°6 sont tombés(en dernier)après 1 heure du matin. Et ils confirment la grosse victoire des candidats de l’Alliance du changement », s’exclame L’Express. Le parti d’opposition de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam rafle donc la mise. Dans la foulée, le chef du gouvernement, Pravind Kumar Jugnauth, a reconnu sa défaite.

    « L’île sœur change de majorité politique », peut-on lire sur le site Linfo, à La Réunion voisine. « Dans les rues de Maurice, l’ambiance est à la célébration. 14 ans après son dernier mandat, Navin Ramgoolam fait son grand retour au poste de Premier ministre. Les urnes ne trompent pas, les Mauriciens cherchaient du changement », pointe le site réunionnais qui cite ce militant :« C’est un message fort pour la démocratie et contre la mafia, affirme-t-il. Oui à une île Maurice où il fait bon vivre. »

    Érosion démocratique ?

    Pourtant, le Premier ministre sortant Pravind Kumar Jugnauth s’était présenté à ce scrutin en position de force, pointe Jeune Afrique. « Fort, en effet, de la conclusion début octobre d’un accord "historique" entre Maurice et Londres sur la souveraineté de l’archipel des Chagos, vu comme un succès majeur pour le gouvernement mauricien après plus d’un demi-siècle de litige. Mais son espoir de profiter de cet accord dans les urnes a été rapidement douché, relève le site panafricain, lorsque des extraits de conversations téléphoniques d’hommes politiques, de membres de la société civile, de diplomates et de journalistes ont fuité sur les réseaux sociaux courant octobre(des conversations, largement partagées sur Facebook, qui mettaient en cause des figures proches du Premier ministre, à l’approche du scrutin).En réaction, les autorités avaient annoncé le 1er novembre le blocage des réseaux sociaux jusqu’au lendemain du scrutin, avant de se raviser face à l’indignation de l’opposition et des médias. Une initiative malheureuse,commenteJeune Afrique, qui a encore ajouté à l’inquiétude de certains observateurs qui voient à Maurice des signes d’érosion démocratique. »

    Reconnaître sa défaite : « Bravo ! »

    En tout cas, « il faut saluer la maturité et le sens de responsabilités dont ont fait montre les acteurs politiques mauriciens, s’exclame Le Pays au Burkina Faso. C’est tout à leur honneur. Surtout que le parti au pouvoir et ses alliés ont eux-mêmes reconnu leur défaite, et félicité le vainqueur. Dans un continent où le mot d’ordre est de ne pas organiser des élections pour les perdre, la démarche du Premier ministre mauricien mérite d’être relevée et magnifiée,pointe Le Pays ; tant elle ne court pas les rues. Bien au contraire, la tendance est à la manipulation des résultats avec ce que cela provoque comme conséquences : contestation électorale, violences politiques, déchirures sociales, etc. Ces cas sont surtout légion dans les pays francophones où bien des dirigeants, refusant de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir, rusent avec la démocratie, quand ils ne s’en soucient pas comme d’une guigne.(…) Cela dit,conclut le quotidien ouagalais, il ne reste plus qu’à encourager les acteurs politiques mauriciens à maintenir le cap de sorte à ne pas brader les acquis démocratiques dans leur pays connu pour être une nation politiquement et économiquement stable. Et pour cela, force doit, toujours et à toute épreuve, rester aux institutions. »

    Transition en douceur ?

    On s’oriente donc vers une « transition en douceur » à Maurice… C’est du moins ce qu’estime le site Afrik.com : « Le Premier ministre sortant a déclaré qu’il coopérerait avec les nouvelles autorités pour assurer la stabilité et la continuité des projets en cours.(…) Ce changement de dynamique politique ouvre la voie à une nouvelle phase de négociations et de compromis pour former un gouvernement stable. »

    Reste, poursuitAfrik.comque« les enjeux économiques restent au cœur des préoccupations. Maurice, bien qu’ayant connu un développement significatif dans le secteur du tourisme, des services financiers et des technologies, doit faire face à une croissance plus lente, exacerbée par la crise mondiale. L’inflation, la montée du coût de la vie, ainsi que la gestion des ressources naturelles et de l’environnement sont des sujets qui préoccupent profondément les populations. En attendant,conclutAfrik.com, les citoyens mauriciens s’attendent à ce que la situation se calme rapidement et que les institutions politiques, telles que le Parlement et la présidence, jouent leur rôle dans la consolidation de la démocratie. »

    Tue, 12 Nov 2024
  • 851 - À la Une: l’Afrique frappée de plein fouet par le changement climatique

    Depuis ces dernières années, le temps change sur le continent… Les sécheresses s’intensifient, suivies de pluies diluviennes qui provoquent inondations et glissements de terrain. Résultat : des récoltes réduites, donc des risques accrus de famine. Et des habitations et des routes détruites…

    Le Monde Afrique prend l’exemple du Malawi. « Les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient dans ce pays pauvre et enclavé d’Afrique australe, mettant en péril la sécurité alimentaire de ses habitants », relève le journal.

    L’envoyé spécial du Monde Afrique constate les dégâts : « une cicatrice indélébile. L’océan de boue et de rochers éventre toujours le village de Ndala. Dix-huit mois après le passage du cyclone Freddy, cette bourgade du sud du Malawi en porte encore les stigmates. La tempête tropicale, d’une violence inouïe – le plus long cyclone observé dans l’hémisphère Sud –, a fait plus de 1000 victimes ou disparus au Malawi, en mars 2023. (…) Ici, un glissement de terrain a dévalé la montagne, à la nuit tombée, résultat de l’accumulation de quatre jours de pluies diluviennes. Les flots de la rivière Nanchidwa, chargés de pierres, ont alors balayé des dizaines de maisons, leurs habitants et le bétail. La balafre est encore clairement visible ; une brèche d’une quarantaine de mètres de large fend le village en deux. Autour de cet amas de roches, la vie fait du surplace ». Et, pointe encore Le Monde Afrique, « à Ndala, l’heure n’est pas encore à la reconstruction – environ 150 familles demeurent sans domicile. Et pour cause. Non seulement les boues ont enseveli les terres arables en contrebas, mais le Malawi subit cette année une sécheresse record, causée par le phénomène El Niño ».

    Activistes climatiques réprimés…

    Face à ces phénomènes climatiques, certains citoyens se mobilisent. Mais ils se heurtent parfois à des intérêts économiques et étatiques puissants. C’est le cas en Ouganda, relève Le Point Afrique. L’Ouganda « où le gouvernement n’en finit plus de réprimer les activistes climatiques du pays. Après l’arrestation début août de 47 personnes qui marchaient vers le Parlement pour remettre une pétition contre le très décrié méga projet pétrolier EACOP porté par TotalEnergies, la police de Kampala a, de nouveau, arrêté 21 militants, le 26 août. Ils tentaient de rejoindre le Parlement pour remettre une nouvelle pétition ».

    Interrogée par Le Point Afrique, l’activiste climatique Mbabazi Faridah, dénonce les risques environnementaux du projet : « l’oléoduc doit s’étendre d’Hoima, dans l’ouest de l’Ouganda, à Tanga en Tanzanie, traversant des zones sensibles, affirme-t-elle – lacs, rivières et autres sources d’eau – le long de son tracé. Il y a des risques de déversements et de fuites de pétrole, qui pourraient entraîner une contamination du sol et des sources d’eau dans ces régions et, par conséquent, dévaster l’agriculture, nuire à la vie aquatique et affecter l’approvisionnement en eau potable des communautés situées le long du tracé de l’oléoduc ».

    COP29 : la « grande hypocrisie » ?

    Alors que faire face à ces phénomènes climatiques et à l’exploitation toujours plus intense des énergies fossiles, parfois au détriment de l’environnement ? La COP29 qui s’ouvre ce matin à Bakou en Azerbaïdjan va tenter d’apporter des réponses. Mais, dans les médias du continent, l’heure n’est pas à l’optimisme…

    « COP29 à Bakou : la grande hypocrisie », s’exclame Le Pays au Burkina. « Ce sommet intervient dans un contexte géopolitique et économique marqué par une baisse tendancielle de la croissance mondiale, et par des contraintes et coupes budgétaires drastiques dans quasiment tous les pays. On comprend donc pourquoi, à l’échelle nationale, les gouvernements aient relégué, pour la plupart, le sujet de la crise climatique, au second plan dans l’ordre des priorités».

    Les présidents des États-Unis, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de la Russie aux abonnés absents, déplore le quotidien burkinabé…

    Le Pays qui dénonce donc « l’hypocrisie de tous ces absents qui sont pourtant censés être les principaux acteurs dans la lutte contre la dégradation continue de l’environnement. Les Africains, qui sont les victimes collatérales pour ne pas dire innocentes du réchauffement climatique du fait de l’utilisation abusive des combustibles fossiles par les grandes puissances, les Africains ont raison d’en avoir ras-le-bol ».

    Résultat, tempête Ledjely en Guinée : « l’Afrique devrait boycotter cette grande farce. (…) Les financements promis n’arrivent pas, en dépit des professions de foi sans cesse renouvelées. (…) L’Afrique devrait donc se détourner de ces rencontres où tout se limite aux grandes annonces ».

    Mon, 11 Nov 2024
  • 850 - À la Une: les affrontements entre police et manifestants au Mozambique

    Une grande journée de mobilisation était prévue, jeudi 7 novembre, à Maputo, la capitale du Mozambique, à l'appel du principal opposant. Venancio Mondlane revendique la victoire aux élections générales du 9 octobre, et dénonce des irrégularités lors du scrutin. D'après les résultats officiels, il n'a remporté que 20% des voix, derrière Daniel Chapo, le candidat du Frelimo, le parti au pouvoir. Venancio Mondlane appelait donc à une «journée de libération du Mozambique » mais «des gaz lacrymogènes tirés par la police ont interrompu les manifestations », relate Africanews, qui précise que « des centaines de partisans ont été pris dans des échauffourées avec la police». «Les rues habituellement animées étaient désertées, précise le site internet Afrik.com, les commerçants fermés, les banques ont suspendu leurs activités », alors que la tension grandissait. La situation a d’ailleurs poussé l'Afrique du Sud à fermer temporairement son principal poste-frontière avec le Mozambique. 

    Après presque un mois de contestation, «au moins 20 personnes ont déjà trouvé la mort» : c'est ce qu"indique Wakat Séra, qui se demande combien de victimes faudra-t-il encore. « Tout porte à croire, selon le site d'information burkinabé, que face à la riposte musclée et disproportionnée qui lui est appliquée par les forces de l’ordre, le mouvement de protestation n’est pas au bout de sa lutte. Lassés des 50 années de règne sans partage du Frelimo, les manifestants semblent avoir résolument opté pour le changement ». Wakat Séra s'interroge encore : «À quand des règnes justes et des élections de paix en Afrique ? La question reste posée, estime le site burkinabé, surtout pour un Mozambique dont l’économie exsangue et des conditions de vie difficiles, ont poussé nombre de ses citoyens à migrer vers des cieux plus cléments ».  

    À cela s'ajoute une « crise sécuritaire », rappelleLe Pays, avec «l’insurrection islamiste» dans la province du Cabo Delgado. Le quotidien burkinabé appelle donc les protagonistes à la « raison », «aussi bien l’opposition qui doit comprendre que la rue n’a jamais été une solution durable et pérenne, que le pouvoir qui doit éviter de faire dans la répression aveugle». « Ces fortes tensions postélectorales sont la preuve que la démocratie au Mozambique a encore du chemin à parcourir, ajouteLe Pays. Et c’est ensemble que les acteurs politiques parviendront à la bâtir ». 

    Début de la campagne pour le référendum constitutionnel au Gabon 

    « Sauf tremblement de terre, le "Oui" devrait l'emporter », affirme Le Pays, pour qui «le doute n’est d’autant pas permis que le pouvoir aura tout mis en œuvre pour cette victoire dont le principal bénéficiaire n’est autre que le président Brice Clotaire Oligui Nguema». Le journal burkinabé rappelle que la nouvelle Constitution proposée par le gouvernement de transition prévoit « l’instauration d’un régime présidentiel, avec suppression du poste de Premier ministre ». « Le terrain est donc déjà balisé» pour Brice Clotaire Oligui Nguema, selon Le Pays, «puisqu’il est le seul membre de la transition autorisé à se présenter à la prochaine présidentielle». «À n’en point douter, ajoute le journal, la suppression du portefeuille du chef du gouvernement, vise, en réalité à lui donner les pleins pouvoirs ». 

    L'éditorial en Une du site internet du quotidien national gabonais est moins tranchant : ce référendum constitutionnel, prévu le 16 novembre, est un « rendez-vous politique majeur», est-il écrit sur l'Union. « Chaque camp, chaque citoyen, devra pouvoir s'imposer par la justesse et la pertinence de ses arguments». On sait que « l'objectif premier est de permettre au pays» de sortir du processus de transition, est-il encore précisé, avant de conclure : «Vu sous cet angle, l'idéal serait que le "Oui" l'emporte ». 

    Le Maroc compte toujours plus d'habitants 

    C'est le résultat du recensement pour 2024 : même si cet accroissement démographique ne fait que diminuer depuis 1960, la population a «plus que triplé» sur cette période, selon Le Matin. Le Maroc compte désormais 36 828 330 habitants. Une « dynamique démographique portée principalement par le milieu urbain », selon le quotidien marocain, qui précise que cinq régions abritent plus de 70% de la population, et sept grandes villes concentrent plus d'un tiers de la population urbaine du royaume : plus de trois millions d'habitants à Casablanca, plus d'un million à Tanger, Fès et Marrakech. 

    Fri, 08 Nov 2024
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