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Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Catherine Potet. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique.
- 859 - À la Une: Choguel Maïga renvoyé !
Un Premier ministre devrait-il dire ça ? C’est la question que nous nous posions hier dans cette même revue de presse. Eh bien, nous avons la réponse, c’est non… : quatre jours après avoir vertement critiqué la junte militaire, Choguel Maïga a été limogé hier (mercredi) soir.
« Le Premier ministre éjecté de son fauteuil », s’exclame Malijet. « Dans un flash spécial diffusé sur la chaîne nationale, Alfousseini Diawara, secrétaire Général de la présidence, a annoncé la destitution du locataire de la primature, Choguel Kokalla Maïga, par un décret signé par le président de la transition, le Général Assimi Goita. Cette décision met fin aux fonctions du Premier ministre ainsi qu’aux membres de son gouvernement. »
Pour Sahel Tribune, autre média malien, c’est logique : « Choguel Maïga a été au centre de controverses répétées ces derniers mois. Son discours devant les militants du M5-RFP, samedi dernier, jugé incendiaire par de nombreux observateurs, a exacerbé des tensions déjà palpables entre les différentes institutions et les acteurs politiques du pays. Ses propos, où il dénonçait des “dysfonctionnements institutionnels“ et appelait à une “vigilance face aux rivalités“, ont été perçus comme une tentative de division plutôt qu’un appel à l’unité. »
Quelles suites ?
Et maintenant ?, s’interroge Sahel Tribune : « qui prendra les rênes du gouvernement? Quelle sera la nouvelle orientation politique? Et surtout, comment cette décision impactera-t-elle la dynamique entre les forces civiles et militaires? Le limogeage complet du gouvernement pourrait marquer une réorganisation profonde du pouvoir exécutif,estime le site malien. Le prochain Premier ministre devra relever des défis colossaux : réconcilier une classe politique fragmentée, apaiser les tensions sociales, poursuivre la refondation des institutions, et maintenir le cap vers des élections démocratiques. »
Afrik.com s’interroge également : « quel sort sera réservé à Choguel Maïga ? Quelle posture sera désormais la sienne sur l’échiquier politique malien ? Bien des analystes estiment que son acte est bien calculé pour lui assurer sa survie politique. Attendons de voir. »
Jeune Afrique enchaîne : « plus isolé que jamais, Choguel Maïga a-t-il joué son va-tout en passant à l’offensive contre les généraux, à l’heure où plusieurs signaux laissent penser que des élections pourraient avoir lieu au Mali dans les mois à venir ? Il pourrait en tout cas tenter d’apparaître comme une alternative à la transition menée par les hauts gradés. »
Aux oubliettes ?
Pour L’Observateur Paalga au Burkina Faso, il n’est pas certain que l’ex-Premier ministre malien survive politiquement à son limogeage… « Choguel Maïga a eu beau jeu de faire feu sur les généraux pour se faire une nouvelle “virginité politique“, mais n’a-t-il pas contribué à pourrir la situation au temps d’IBK avec d’autres forces, comme le Haut Conseil islamique du Mali, avec à sa tête l’imam Dicko, chose qui avait amené les militaires à “prendre leurs responsabilités“ ? N’est-ce pas le même Maïga qui ne pouvait pas voir les soldats en peinture et qui a fini par se mettre à leur service, poussé sans doute par une certaine ambition dévorante? Pour ainsi dire, il était très mal placé pour cracher dans la soupe kaki après s’en être goulûment délecté pendant plus de trois ans. Et si son objectif était de se mettre en réserve de la République dans la perspective du “retour à une vie constitutionnelle normale“, il se berce d’illusions, car sauf tremblement de terre on ne voit pas trop comment le général Assimi Goïta va lâcher l’affaire. »
Une page se tourne…
Pour Ledjely en Guinée, l’avenir s’annonce en effet compliqué pour l’ex-Premier ministre : « les militaires laisseront-ils le très politique Maïga jouer de nouveau à l’opposant ? Les chances que la junte soit si indulgente sont très minces. D’ores et déjà, certains évoquent l’hypothèse de poursuites judiciaires contre Choguel Maïga. »
Le mot de la fin pour le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou : « Choguel Maïga a-t-il oublié qu’il n’était que la vitrine civile policée d’un pouvoir militaire ? (…) Malgré les services rendus à la Transition, il a cru qu’il pouvait fixer l’agenda de celle-ci ! Le choc des timings a fait voler en éclat ce bel attelage civilo-militaire, en verve sur le plan diplomatique et en interne. On peut dire qu’une page se tourne (au Mali), la nouvelle est pleine d’incertitudes et de défis majeurs qui éloignent l’horizon des élections. »
Thu, 21 Nov 2024 - 858 - À la Une: Mali, un Premier ministre devrait-il dire ça?
C’est la question que se posent nombre de Maliens depuis le week-end dernier… Depuis le discours, lors d’un meeting, de Choguel Maïga. C’était à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de la reprise de Kidal aux rebelles touaregs, un discours de deux heures au cours duquel le Premier ministre malien a vertement critiqué la gestion de la transition par les militaires au pouvoir à Bamako. Il a ainsi dénoncé l’opacité totale autour du calendrier électoral et a laissé entendre qu’il n’était pas consulté.
Depuis, « la scène politique est en ébullition », s’exclame Maliweb. « Les mouvements proches des militaires exigent la démission de Choguel Maïga », pointe Le Républicain. « Le Premier ministre fait face à une pression accrue suite à ses critiques publiques envers les autorités de transition. Le Collectif pour la Défense des Militaires le qualifie de "traître" et exige sa démission dans les 72 heures pour "haute trahison". D’autres organisations, telles que l’Alliance pour la Refondation du Mali, dénoncent le discours du Premier ministre comme une tentative de "déstabilisation de la transition". Le mouvement Unis pour le Mali appelle les autorités à nommer un nouveau chef de gouvernement capable de rassembler ».
Isolé, polarisé ?
Alors quelle mouche a donc piqué Choguel Maïga ?
Maliweb a recueilli l’avis de l’analyste politique, Cheick Oumar Konaté, qui fréquente le Premier ministre depuis trois décennies. D’après lui, « Choguel Maïga souffre depuis un an d’être isolé au sein du pouvoir. (…) Il veut obliger le président de la Transition à choisir : soit il le limoge, soit il lui restitue ses pouvoirs de Premier ministre». Et il aurait intérêt à le faire, estime-t-il, car « Choguel Maïga est l’un des rares hommes politiques maliens capables de tenir la dragée haute aux puissances occidentales qui entendent faire payer au Mali sa politique d’émancipation nationale ».
Sahel Tribune,autre média malien, a une toute autre approche : « Choguel Maïga, dans son discours, évoque des "guéguerres sous fonds de sourde rivalité", laissant entendre que ces tensions freinent les avancées. Mais n’est-il pas lui-même une partie du problème ?,s’exclame le site malien. Son leadership, souvent marqué par des postures théâtrales et des déclarations tonitruantes, semble davantage orienté vers la polarisation que vers le rassemblement. Loin d’incarner une boussole pour la Transition, il devient parfois un élément de confusion, nourrissant le doute sur la capacité des institutions à travailler de concert ».
Pari risqué…
« Coup de blues ou de poker ? », s’interroge pour sa part Jeune Afrique. « Choguel Maïga a surtout voulu tester son envergure politique et évaluer ses chances de bien figurer à l’avenir,affirme le site panafricain. La fin de l’année dira si l’actuel chef du gouvernement a impressionné ceux qu’il critique, au point de retrouver un peu d’envergure politique, s’il devra passer pas un rétropédalage en forme de mea-culpa public pour se maintenir à son poste, ou bien s’il bouclera ses bagages en espérant rebondir dans une après-transition encore floue ».
« Pari risqué pour Choguel Maïga », commente Ledjely en Guinée : « se sentant en mauvaise posture, le Premier ministre malien veut créer les circonstances de la régénération de son aura perdue auprès d’une certaine opinion publique malienne. Autrement dit, jouer le héros et défenseur des causes justes, en enfonçant les militaires et provoquer de ce fait son limogeage ».
Mais cette stratégie est bien hasardeuse, pointe le site guinéen : « d’abord, parce que Choguel Maïga lui-même a aidé à réduire l’opposition malienne à sa plus simple expression. Ainsi, il n’y a plus grand-monde sur qui il pourrait compter dans la perspective de sa reconversion, de Premier ministre à opposant. Ensuite, parmi les opposants qui demeurent encore sur place, beaucoup pourraient ne pas lui pardonner justement le rôle nocif qu’il aura joué dans l’extinction du débat libre et de la contradiction dans le pays. Bref,conclut Ledjely, il pourrait bien perdre son poste et ne pas pouvoir, comme il l’espère, rebondir».
Le site malien Bamada s’interroge également :« le Premier ministre pourrait-il redevenir une figure centrale de la politique malienne, ou cette sortie marquera-t-elle la fin de son influence ? Est-il en train de se préparer à un nouveau rôle dans la transition ? ».
En tout cas, hier, Choguel Maïga était toujours en poste : il a présidé à la primature la réunion du conseil de cabinet avec les membres du gouvernement.
Wed, 20 Nov 2024 - 857 - À la Une: une nouvelle Constitution pour le Gabon
Le référendum de samedi dernier a rendu son verdict : « le "Oui" sort grand vainqueur,s’exclame L’Union à Libreville, tout comme l’abstention. On leur demandait de dire si "Oui" ou "Non" ils adhéraient au projet de Constitution soumis à leur appréciation. Samedi, les électeurs gabonais ne se sont certes pas bousculés dans les centres de vote, mais selon les résultats officiels le "Oui" a tout ravi ou presque sur son chemin » : avec près de 92% des suffrages.
Reste que, malgré ce score écrasant, « la défiance est apparue au grand jour,estime le site Gabon Review. À la faveur du référendum constitutionnel, les Gabonais l’ont exprimée. De façon solennelle. Selon les chiffres officiels, le taux de participation s’est élevé à 53,54 %, le "Oui" l’ayant emporté avec près de 92 % des suffrages exprimés. (…) La nouvelle Constitution aura donc été validée par moins de 50% des inscrits. Au-delà des querelles statistiques, une large frange du corps électoral a refusé de donner son imprimatur à ce texte, pourtant si essentiel. Loin des débats sur les méthodes de calcul, de nombreux compatriotes ont succombé au fatalisme, faisant le choix de rester chez eux, quitte à laisser d’autres décider pour eux et de leur avenir ».
En tout cas, pointe Jeune Afrique, « une fois les résultats définitifs confirmés par la Cour constitutionnelle, la prochaine étape sera la tenue d’une élection présidentielle, prévue en août de l’année prochaine, pour mettre un terme à la transition. Le général Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils, mais il ne cache pas ses ambitions présidentielles. "Nous sommes là pour construire le pays et ce pays, on va le construire ensemble", a-t-il récemment déclaré ».
Tous les pouvoirs ?
Le Pays au Burkina est partagé… D’un côté, le journal souligne « l’avancée démocratique majeure que porte le texte : celle de la limitation des mandats présidentiels. Aux termes de la nouvelle Constitution, le président est, en effet, élu pour 7 ans renouvelables une seule fois». Mais d’un autre côté, pointeLe Pays, « le nouveau texte n’est pas sans soulever de vives inquiétudes. La nouvelle Constitution supprime le poste de Premier ministre ; ce qui, de facto, concentre tous les pouvoirs dans les mains du président même s’il est prévu un vice-président. On craint donc que le général Brice Oligui Nguema qui ne fait plus mystère de ses ambitions présidentielles, se soit taillé un costume sur mesure ». Bref, conclut le journal, « le balayeur est prêt, contrairement à ses promesses, à s’installer dans la maison après l’avoir balayée ».
Contagion kaki ?
Pour Ledjely en Guinée, le pouvoir kaki s’implante durablement sur le continent…
« Au Gabon, on risque de passer d’un total de 55 ans de pouvoir civil – certes d’une seule famille – à un pouvoir militaire. Parce que cette nouvelle Constitution permet bien au général Clotaire Oligui Nguema de se porter candidat. (…) De même, en Guinée, même si le président de la Transition avait initialement promis qu’il n’entendait pas se porter candidat, les signaux qui sont aujourd’hui renvoyés à travers tous les mouvements de soutien qui évoluent sur le terrain donnent à croire que ces promesses ne prévalent plus. Or, là aussi, en l’absence d’une véritable opposition, le général Mamadi Doumbouya remportera la prochaine présidentielle. Et il en sera sans doute de même au Mali et au Burkina Faso,s’exclameLedjely. D’autant que dans ces deux pays, la crise sécuritaire servira de prétexte suffisant pour justifier que les présidents de Transition, présentés comme plus aptes faire face à un tel défi, demeurent encore en place. Dans une moindre mesure, les mêmes arguments prévaudront en faveur du général Abdourahamane Tiani, au Niger ».
Et attention, prévient Ledjely : « la perspective(d’une contagion kaki sur le continent)est d’autant plus à redouter qu’au niveau mondial, le modèle démocratique inspiré de l’Occident est aujourd’hui ébranlé par l’émergence de leaders très peu enclins à se conformer aux principes qui faisaient office de standards depuis la Seconde guerre mondiale. Se sentant floué par les politiciens, dits de métier, le monde se tourne désormais vers des leaders dits forts et franc-parleurs. Quitte à ce qu’ils soient excentriques, populistes, autocrates ou complotistes. Or,soupire le site guinéen, en Afrique, des leaders qui cochent toutes ces cases, on en trouve plutôt dans les armées. Il y a donc quelques raisons de s’inquiéter ».
Tue, 19 Nov 2024 - 856 - À la Une: le Pastef «haut la main»
C’est le grand titre du quotidien 24 Heures à Dakar. Le parti au pouvoir remporte donc largement les élections législatives qui avaient lieu hier. Les résultats provisoires sont attendus dans les heures qui viennent. Mais d’ores et déjà, les projections avancées par les médias sénégalais ne laissent place à aucun doute. Le Pastef va disposer d’une écrasante majorité. D’après le site d’information Dakar Actu, le parti présidentiel raflerait près de 80% des sièges à l’Assemblée, soit 131 députés sur 165. « Entre 126 et 132,avance pour sa part le site Seneweb. Arrive ensuite Takku Wallu, avec des estimations comprises entre 7 et 14 députés pour la coalition dirigée par Macky Sall. Jamm Ak Njarin d’Amadou Ba devrait avoir entre 5 et 8 députés. Et Samm Sa kaddu, qui regroupait une grande partie de l’opposition, n'aurait que 2 députés, alors que le reste des coalitions/partis devrait se contenter de deux autres places ».
D’ailleurs, les partis d’opposition ont reconnu leur défaite…
Un tournant…
Commentaire de 24 Heures : « le Sénégal a une fois de plus démontré sa maturité démocratique (…). Le parti Pastef, dirigé par Ousmane Sonko, a remporté une victoire éclatante, marquant un tournant significatif dans l’histoire politique du pays. Ce qui est particulièrement remarquable, c’est la manière dont cette victoire a été saluée par les principaux adversaires politiques, témoignant d’un respect profond pour les valeurs démocratiques ».
Et le quotidien dakarois de se féliciter de la victoire du parti présidentiel : « seul le Pastef sort la tête de l'eau et reste dans la dynamique des Présidentielles. Parce que non seulement la cohérence était au rendez-vous sous la houlette d’Ousmane Sonko, la continuité aussi, et les promesses enfin. Ce n’est pas rien face au néant qu’il y avait en face. Àforce vouloir répondre au leader de Pastef sur un terrain que ce dernier maîtrise à merveille, beaucoup de candidats se sont fourvoyés ».
L’essai de la présidentielle transformé
Pourquoi un tel score ? « Cette tendance, qui vient confirmer les résultats de la présidentielle, était prévisible », pointe WalfQuotidien.
Walf qui a interrogé plusieurs spécialistes :« enseignant-chercheur à la faculté de droit de l’Ucad, Serigne Thiam estime que cela s’explique d’abord par le fait qu’entre la dernière présidentielle et les législatives anticipées, l’esprit de vote des Sénégalais qui avaient donné la victoire à ce pouvoir n’a pas trop changé. Autre enseignant-chercheur, Daouda Ngom estime que ces tendances favorables à Pastef sont constitutives d’une matérialisation d’un discours de “rupture au sommet de l’État“. Selon lui, les électeurs ont exprimé leur souhait de se départir définitivement d’un système et de donner plein pouvoir au régime actuel. “C’est une question de continuité et de confiance renouvelée“, affirme-t-il. Pour sa part, le spécialiste des médias, Ibrahima Bakhoum pointe la pléthore de listes : “quand on a 41 listes avec des bulletins qui se ressemblent, dit-il, l’électeur est complètement déboussolé. Certains sont restés chez eux. C’est un scrutin qui n’a pas atteint le niveau qu’on aurait pu être en droit d’attendre, mais qui a été beaucoup plus calme que ce que l’on craignait“ ».
Moins d’un électeur sur deux s’est déplacé…
En effet, la participation est en berne. Un peu de moins de 50%... WalfQuotidien nous explique pourquoi : « d’abord, il y a cette proximité entre les deux élections de mars et novembre. La lassitude faisant son effet, il y a, dans toutes les démocraties, une tendance à se détourner des urnes pour vaquer à ses occupations élémentaires. Ensuite, il y a que, depuis 2012, cette campagne de novembre 2024 a battu tous les records de violences, autant verbales que physiques. (…) Il s’y ajoute que 41 listes pour un corps électoral d’un peu plus de 7 millions d’inscrits cela faisait un peu trop. »
Alors, préconise WalfQuotidien, « pour mieux réenchanter le peuple et offrir une plus grande légitimité aux gouvernants, un certain nombre de correctifs s’imposent, notamment l’instauration d’un bulletin unique, le maintien de la caution et l’espacement des scrutins, à défaut d’un couplage. Le décalage des élections, outre le coût inhérent à l’organisation, donne au citoyen l’impression d’une campagne électorale permanente si ce n’est d’une routine qui, comme tout le monde le sait, tue l’envie. Et partant, tue la démocratie ».
Mon, 18 Nov 2024 - 855 - À la Une: un match retour au Sénégal
Dernier jour de campagne avant les élections législatives anticipées de dimanche... Une « 2e mi-temps », dit Wakat Séra, entre le Premier ministre Ousmane Sonko, tête de liste du Pastef, et l'ancien président Macky Sall, qui défend la coalition d'opposition Takku Wallu. « Il compte donner la preuve, écrit le site d'informations burkinabè,qu’après le pouvoir, il y a encore le pouvoir. Sans avoir quitté le Maroc, le prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye rassemble large autour de lui, pour faire garder à l’opposition la propriété de l’Assemblée nationale. » « Entre Macky Sall et Ousmane Sonko, qui gagnera cette nouvelle confrontation ? » s'interrogeWakat Séra. « Les deux capitaines ont gardé les mêmes maillots », mais « l’opposition est devenue le pouvoir, et le pouvoir est devenu l’opposition. Seul l’arbitre, en l’occurrence le peuple, est resté le même. »
« Au-delà des ambitions entièrement politiques, il se joue derrière ces législatives, des destins personnels avec en toile de fond, des instincts revanchards », analyse Le Pays, toujours depuis Ouagadougou. « Pour le duo Ousmane Sonko-Diomaye Faye, il s’agit de faire rendre gorge à l’ancien chef de l’État, Macky Sall, qui lui a rendu la vie dure », rappelle le quotidien burkinabè. Et pour l'ex-président, « qui n’a certainement pas encore digéré d’avoir été éconduit du palais présidentiel, estime Le Pays, il s’agit d’abord de se mettre à l’abri de tout tracas judiciaire ».
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Les violences de la campagne ont relégué les débats au second plan
« Quatre coalitions tenteront d'engranger le maximum de députés », résume le quotidien burkinabè, avec un « match dans le match pour deux d'entre elles ». « Pour Takku Wallu et les autres, il s'agira d'imposer une cohabitation et un Sénégal quasi ingouvernable pour le Pastef », analyse Aujourd'huiau Faso, qui précise que « la commission électorale autonome s'est dit prête pour le grand jour » : « Les défis logistiques et organisationnels ont été quasiment relevés ; les urnes, isoloirs et le personnel sont aussi fin prêts ». Reste donc à attendre l'issue de ces élections, après une campagne qui « s'est transformée en un théâtre de tensions où la violence a éclipsé les débats d'idées », regrette Seneplus. « Pourtant, beaucoup de citoyens espéraient assister à des débats prometteurs », assure le site internet sénégalais, en précisant que « les enjeux abordés dans les rares moments de débat avaient une importance capitale. La dette publique, le déficit budgétaire, la fiscalité et la gestion des ressources minières et énergétiques sont autant de questions qui méritent un examen approfondi. » Mais « les promesses de changements radicaux, portées par chaque camp, ont été éclipsées par des stratégies de dénigrement et des attaques personnelles », ajoute encore Seneplus, qui garde donc « un goût amer » de cette campagne.
« Quelles que soient les motivations de ces violences, poursuit Le Pays, elles sont indignes du Sénégal qui était resté jusque-là présenté comme un phare démocratique sur le continent. La classe politique n’a pas le droit de vendanger l’héritage patiemment bâti par les pères fondateurs », prévient Le Pays, qui conclue que, « pour toutes ces raisons, le Sénégal ne doit pas décevoir ».
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Dérive autoritaire au Bénin ?
Comme le rapporte La Nouvelle tribune, l'ONG assure que la détention de ce professeur de droit est « arbitraire ». Amnesty International se fonde sur la conclusion, qui vient d'être rendue publique, du groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies. Il estime que Joël Aïvo a été « incarcéré en raison de sa mobilisation et de son engagement politique en faveur de la démocratie », rapporte Le Monde Afrique. Le journal français rappelle que ce « constitutionnaliste a été condamné, en décembre 2021, à dix ans de réclusion criminelle et à près de 68 000 euros d’amende pour "blanchiment de capitaux" et "atteinte à la sûreté de l’État" ». Mais « pour de nombreuses ONG internationales, cette condamnation, ajouteLe Monde Afrique, illustre la dérive autoritaire depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon ». Le quotidien précise d'ailleurs que « le jour même » où l'avis du groupe de travail sur la détention arbitraire a été rendu sur le cas de Joël Aïvo, « Louis-Philippe Houndégnon, l'ancien directeur général de la police nationale, a été interpellé par un commando armé à son domicile ». « Ces dernières semaines, précise Le Monde Afrique, d’anciens proches du président ont également été arrêtés et incarcérés à la prison de Cotonou ».
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Fri, 15 Nov 2024 - 854 - À la Une: au Soudan, la guerre oubliée…
« C’est sans doute le conflit le plus dévastateur du moment, mais il passe largement sous les radars de la diplomatie, des médias et des protestations populaires », relève Le Monde Afrique. Il s’agit de la guerre civile au Soudan. Une guerre qui a « probablement causé la mort de plus de 150 000 civils du fait des bombardements et des massacres, de la famine et des épidémies qui s’ensuivent. Elle a obligé 13 millions de personnes, soit près d’un habitant sur quatre, à fuir de chez elles. (…) Depuis dix-huit mois, les FSA, les forces armées du Soudan, dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les FSR, les milices paramilitaires des Forces de soutien rapide, menées par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit "Hemetti", ont entraîné le pays de 49 millions d’habitants dans une spirale de violence dont personne n’entrevoit le dénouement. »
« Cela doit cesser ! »
Et Le Monde Afrique de hausser le ton : ce « long cauchemar des Soudanais, ponctué de bombardements aériens, de massacres, de viols, d’épidémies, de deuils, sur fond de crise humanitaire, doit cesser. Cela suppose de bloquer le flux continu d’armes qui alimente les protagonistes et de reprendre le chemin de la médiation, abandonné en octobre. Mais les pressions internationales qui, seules, peuvent ramener le Soudan sur la voie de la paix exigent elles-mêmes que les opinions publiques cessent d’accepter que ce pays soit abandonné à son sort. Il est courant de citer l’Ukraine et le Proche-Orient comme les deux guerres en cours les plus préoccupantes. La moindre des choses serait de ne pas oublier celle qui ravage le Soudan. »
L’ONU impuissante ?
Justement, pour la première fois depuis le début de la guerre au Soudan il y a plus d’un an et demi, un groupe d’experts du Conseil de sécurité des Nations unies est à Port-Soudan. Une visite de trois jours qui « vise à examiner la situation sur le terrain. »
Ça n’est pas trop tôt !, s’exclame Le Pays au Burkina Faso. « Plus de dix-huit mois ! C’est le temps qu’il aura fallu aux Nations unies pour envoyer une délégation d’experts au Soudan où la guerre fait rage (…). » Qui plus est, pointe le quotidien ouagalais, « rien ne garantit que cette visite des experts onusiens (…) permettra de faire bouger les lignes dans le sens de la désescalade tant espérée. Autant dire que c’est une mission pour se donner bonne conscience. Car, en trois jours, on ne voit pas ce que ces experts peuvent poser comme actes concrets sur le terrain pour changer la donne. On est d’autant plus poussé au pessimisme,soupire encoreLe Pays, que l’objectif de cette mission est de rencontrer les instances nationales chargées de l’application d’une vieille décision de l’ONU, en l’occurrence la décision 1591 de 2005 portant embargo sur les armes à l’encontre de personnes ou d’entités non-étatiques au Darfour, comme les Janjawid. Une situation qui en dit long sur le fonctionnement de l’organisation mondiale qui fonde pourtant les espoirs des plus faibles. C’est pourquoi,conclut le quotidien burkinabé, au-delà de cette mission, on attend de voir comment l’ONU pourra se sortir du bourbier soudanais. »
Un consensus ?
Certes, constate le site Afrik.com, « la délégation onusienne entend examiner de près les défis actuels à l’application de cette résolution. »Mais« non sans dialoguer avec les responsables de la sécurité soudanaise et les organisations locales. En incitant les acteurs locaux à trouver un consensus, l’ONU espère promouvoir une désescalade des tensions et la mise en place de mesures de stabilisation. Le Conseil de sécurité envisage de présenter un rapport détaillé à l’issue de cette mission de terrain, qui servira de base pour de futures décisions. Selon plusieurs sources diplomatiques,relève encoreAfrik.com, ce rapport pourrait recommander des ajustements à la résolution 1591, notamment en matière de sanctions ciblées et d’embargos sur les armes, pour mieux répondre aux nouvelles réalités du conflit. »
« La résolution doit venir des Africains ! »
Enfin, on revient au Monde Afrique qui publie, outre son éditorial, toute une série de reportages consacrés à cette guerre civile dévastatrice. Et cet entretien avec Mo Ibrahim. Le milliardaire anglo-soudanais estime que le Conseil de sécurité de l’ONU devrait s’impliquer davantage dans la guerre civile au Soudan. « L’Afrique, dit-il, doit demander aux Nations unies l’envoi d’une force internationale pour protéger les Soudanais. Le Conseil de sécurité doit adopter une résolution très claire, qui doit permettre d’assécher les sources d’approvisionnement en armes et en financement des deux camps, à travers par exemple un nouvel embargo sur les armes. Une résolution qui permette aussi d’établir des zones protégées. (…) Le Conseil de sécurité est polarisé entre l’Occident et la Russie, et parfois la Chine,constate Mo Ibrahim. La solution doit donc venir des membres africains du Conseil. Si l’idée d’une résolution vient du continent, ni les États-Unis, ni la Chine, ni la Russie n’opposeront leur veto. »
Thu, 14 Nov 2024 - 853 - À la Une: une fin de campagne électorale sous haute tension au Sénégal…
À quelques jours des législatives de dimanche, les incidents se sont multipliés en début de semaine, entre militants du Pastef, le parti du Premier ministre Ousmane Sonko, et ceux de l’opposition, notamment du parti Samm Sa Kaddu de Barthélemy Dias.
Lundi, relève le site d’information Senego, « une manifestation politique à Saint-Louis a dégénéré en violences, entraînant des blessés parmi les participants. »
« Plusieurs arrestations ont été effectuées, par la suite,précise Walf Quotidien, dans les rangs des militants de l’inter-coalition Samm Sa Kaddu/Takku-Wallu et ceux du parti Pastef. » Des armes ont été saisies.
Et du côté du pouvoir, le ton est monté… avant de redescendre…
« Après des déclarations virulentes appelant à la "vengeance proportionnelle" contre les agressions subies par son parti Pastef, le chef du gouvernement Ousmane Sonko a finalement exhorté hier, ses militants à la retenue,relève le site Seneplus. "N’attaquez personne, ne frappez personne, ne provoquez personne. Désactivez tout mais qu’on reste vigilant", a déclaré le Premier ministre dans la soirée. Des propos qui contrastent avec sa dernière sortie où il affirmait que "Barthélémy Dias et sa coalition ne devaient plus battre campagne dans ce pays". »
Œil pour œil, dent pour dent…
Reste que la sortie plutôt musclée du Premier ministre sénégalais a frappé les esprits dans la presse sénégalaise et dans la presse de la sous-région…
« Force est de reconnaître que nos "héros" semblent marcher sur la tête,s’indigne le quotidien24 heuresà Dakar.(…)On a déterré la hache de guerre et ressuscité la loi du talion comme dans la jungle. On se rend coup sur coup. Œil pour œil, dent pour dent. Le thermomètre n’en finit plus de grimper dangereusement. Et ça craint très sérieusement pour la paix sociale et la cohésion nationale(…). La question qui brûle les lèvres aujourd’hui, poursuit 24 Heures, c’est de savoir de quoi demain sera fait. C’est aussi et surtout de savoir si le scrutin pourra survivre à un tel déchaînement de violences et de haine morbide et à de tels dérapages verbaux gratuits. »
« Un Premier ministre ne devrait pas dire ça… », renchérit L’Observateur Paalga au Burkina Faso. « On a, en effet, le sentiment que Sonko n’habite pas encore tout à fait la fonction de Premier ministre. Certes, il est le patron d’un parti en compétition, mais il devrait faire l’effort d’être au-dessus de la mêlée et ne pas encourager la violence. Or avec cette sortie, il contribue à exacerber des tensions qui sont déjà suffisamment palpables. »
Le quotidien Aujourd’hui insiste : « Quelle mouche du coche a donc piqué Ousmane Sonko, le Premier ministre du Sénégal pour qu’il en arrive à cette dérive langagière ? »
« Il est au pouvoir, mais Ousmane Sonko doit s’imaginer encore dans l’opposition,renchérit Ledjely en Guinée. C’est la seule explication possible à l’appel à la vengeance qu’il a lancé en direction de ses partisans du Pastef. »
Une « accalmie de façade » ?
Ousmane Sonko est donc, par la suite, revenu sur ses propos…
« Le dégel », titre WalfQuotidien. « Sonko appelle à l’apaisement. Le leader de Pastef a mis de l’eau dans son bissap. Il a modéré son discours et demandé à ses militants de poursuivre la caravane sans répondre par la violence. »
Désormais, « la classe politique est face à ses responsabilités », relève Sud Quotidien.
« Après l’escalade, une accalmie de façade ? », s’interroge Vox Populi.
Enfin, on revient au quotidien 24 Heures, pour qui il faut vite tourner la page : « Au moment où certains(sinistrés par les inondations)pataugent encore dans les eaux et n’ont que leurs yeux pour pleurer devant l’immensité des dégâts. Au moment où des millions de paysans ont perdu la voix face à des récoltes qui ne sont pas à la hauteur des espoirs caressés en début d’hivernage. Au moment où enfin, tout le monde constate avec désolation l’escalade qui frappe les prix des denrées de première nécessité. C’est dire s’il y a du lourd, du très lourd même dans l’agenda gouvernemental. N’ajoutons donc pas une seconde escalade à celle-là, une angoisse supplémentaire à l’angoisse déjà présente, s’exclame24 Heures. Tournons vite la page des joutes verbales et des confrontations violentes et laissons le bulletin de vote faire le reste. »
Wed, 13 Nov 2024 - 852 - À la Une: nouveau souffle à Maurice…
« Nouveau souffle », c’est le grand titre du quotidien mauricien L’Express. « Fin du suspense », pointe le journal qui égraine, dans les 21 circonscriptions, les résultats des élections législatives de dimanche. « Les chiffres officiels pour la circonscription n°6 sont tombés(en dernier)après 1 heure du matin. Et ils confirment la grosse victoire des candidats de l’Alliance du changement », s’exclame L’Express. Le parti d’opposition de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam rafle donc la mise. Dans la foulée, le chef du gouvernement, Pravind Kumar Jugnauth, a reconnu sa défaite.
« L’île sœur change de majorité politique », peut-on lire sur le site Linfo, à La Réunion voisine. « Dans les rues de Maurice, l’ambiance est à la célébration. 14 ans après son dernier mandat, Navin Ramgoolam fait son grand retour au poste de Premier ministre. Les urnes ne trompent pas, les Mauriciens cherchaient du changement », pointe le site réunionnais qui cite ce militant :« C’est un message fort pour la démocratie et contre la mafia, affirme-t-il. Oui à une île Maurice où il fait bon vivre. »
Érosion démocratique ?
Pourtant, le Premier ministre sortant Pravind Kumar Jugnauth s’était présenté à ce scrutin en position de force, pointe Jeune Afrique. « Fort, en effet, de la conclusion début octobre d’un accord "historique" entre Maurice et Londres sur la souveraineté de l’archipel des Chagos, vu comme un succès majeur pour le gouvernement mauricien après plus d’un demi-siècle de litige. Mais son espoir de profiter de cet accord dans les urnes a été rapidement douché, relève le site panafricain, lorsque des extraits de conversations téléphoniques d’hommes politiques, de membres de la société civile, de diplomates et de journalistes ont fuité sur les réseaux sociaux courant octobre(des conversations, largement partagées sur Facebook, qui mettaient en cause des figures proches du Premier ministre, à l’approche du scrutin).En réaction, les autorités avaient annoncé le 1er novembre le blocage des réseaux sociaux jusqu’au lendemain du scrutin, avant de se raviser face à l’indignation de l’opposition et des médias. Une initiative malheureuse,commenteJeune Afrique, qui a encore ajouté à l’inquiétude de certains observateurs qui voient à Maurice des signes d’érosion démocratique. »
Reconnaître sa défaite : « Bravo ! »
En tout cas, « il faut saluer la maturité et le sens de responsabilités dont ont fait montre les acteurs politiques mauriciens, s’exclame Le Pays au Burkina Faso. C’est tout à leur honneur. Surtout que le parti au pouvoir et ses alliés ont eux-mêmes reconnu leur défaite, et félicité le vainqueur. Dans un continent où le mot d’ordre est de ne pas organiser des élections pour les perdre, la démarche du Premier ministre mauricien mérite d’être relevée et magnifiée,pointe Le Pays ; tant elle ne court pas les rues. Bien au contraire, la tendance est à la manipulation des résultats avec ce que cela provoque comme conséquences : contestation électorale, violences politiques, déchirures sociales, etc. Ces cas sont surtout légion dans les pays francophones où bien des dirigeants, refusant de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir, rusent avec la démocratie, quand ils ne s’en soucient pas comme d’une guigne.(…) Cela dit,conclut le quotidien ouagalais, il ne reste plus qu’à encourager les acteurs politiques mauriciens à maintenir le cap de sorte à ne pas brader les acquis démocratiques dans leur pays connu pour être une nation politiquement et économiquement stable. Et pour cela, force doit, toujours et à toute épreuve, rester aux institutions. »
Transition en douceur ?
On s’oriente donc vers une « transition en douceur » à Maurice… C’est du moins ce qu’estime le site Afrik.com : « Le Premier ministre sortant a déclaré qu’il coopérerait avec les nouvelles autorités pour assurer la stabilité et la continuité des projets en cours.(…) Ce changement de dynamique politique ouvre la voie à une nouvelle phase de négociations et de compromis pour former un gouvernement stable. »
Reste, poursuitAfrik.comque« les enjeux économiques restent au cœur des préoccupations. Maurice, bien qu’ayant connu un développement significatif dans le secteur du tourisme, des services financiers et des technologies, doit faire face à une croissance plus lente, exacerbée par la crise mondiale. L’inflation, la montée du coût de la vie, ainsi que la gestion des ressources naturelles et de l’environnement sont des sujets qui préoccupent profondément les populations. En attendant,conclutAfrik.com, les citoyens mauriciens s’attendent à ce que la situation se calme rapidement et que les institutions politiques, telles que le Parlement et la présidence, jouent leur rôle dans la consolidation de la démocratie. »
Tue, 12 Nov 2024 - 851 - À la Une: l’Afrique frappée de plein fouet par le changement climatique
Depuis ces dernières années, le temps change sur le continent… Les sécheresses s’intensifient, suivies de pluies diluviennes qui provoquent inondations et glissements de terrain. Résultat : des récoltes réduites, donc des risques accrus de famine. Et des habitations et des routes détruites…
Le Monde Afrique prend l’exemple du Malawi. « Les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient dans ce pays pauvre et enclavé d’Afrique australe, mettant en péril la sécurité alimentaire de ses habitants », relève le journal.
L’envoyé spécial du Monde Afrique constate les dégâts : « une cicatrice indélébile. L’océan de boue et de rochers éventre toujours le village de Ndala. Dix-huit mois après le passage du cyclone Freddy, cette bourgade du sud du Malawi en porte encore les stigmates. La tempête tropicale, d’une violence inouïe – le plus long cyclone observé dans l’hémisphère Sud –, a fait plus de 1000 victimes ou disparus au Malawi, en mars 2023. (…) Ici, un glissement de terrain a dévalé la montagne, à la nuit tombée, résultat de l’accumulation de quatre jours de pluies diluviennes. Les flots de la rivière Nanchidwa, chargés de pierres, ont alors balayé des dizaines de maisons, leurs habitants et le bétail. La balafre est encore clairement visible ; une brèche d’une quarantaine de mètres de large fend le village en deux. Autour de cet amas de roches, la vie fait du surplace ». Et, pointe encore Le Monde Afrique, « à Ndala, l’heure n’est pas encore à la reconstruction – environ 150 familles demeurent sans domicile. Et pour cause. Non seulement les boues ont enseveli les terres arables en contrebas, mais le Malawi subit cette année une sécheresse record, causée par le phénomène El Niño ».
Activistes climatiques réprimés…
Face à ces phénomènes climatiques, certains citoyens se mobilisent. Mais ils se heurtent parfois à des intérêts économiques et étatiques puissants. C’est le cas en Ouganda, relève Le Point Afrique. L’Ouganda « où le gouvernement n’en finit plus de réprimer les activistes climatiques du pays. Après l’arrestation début août de 47 personnes qui marchaient vers le Parlement pour remettre une pétition contre le très décrié méga projet pétrolier EACOP porté par TotalEnergies, la police de Kampala a, de nouveau, arrêté 21 militants, le 26 août. Ils tentaient de rejoindre le Parlement pour remettre une nouvelle pétition ».
Interrogée par Le Point Afrique, l’activiste climatique Mbabazi Faridah, dénonce les risques environnementaux du projet : « l’oléoduc doit s’étendre d’Hoima, dans l’ouest de l’Ouganda, à Tanga en Tanzanie, traversant des zones sensibles, affirme-t-elle – lacs, rivières et autres sources d’eau – le long de son tracé. Il y a des risques de déversements et de fuites de pétrole, qui pourraient entraîner une contamination du sol et des sources d’eau dans ces régions et, par conséquent, dévaster l’agriculture, nuire à la vie aquatique et affecter l’approvisionnement en eau potable des communautés situées le long du tracé de l’oléoduc ».
COP29 : la « grande hypocrisie » ?
Alors que faire face à ces phénomènes climatiques et à l’exploitation toujours plus intense des énergies fossiles, parfois au détriment de l’environnement ? La COP29 qui s’ouvre ce matin à Bakou en Azerbaïdjan va tenter d’apporter des réponses. Mais, dans les médias du continent, l’heure n’est pas à l’optimisme…
« COP29 à Bakou : la grande hypocrisie », s’exclame Le Pays au Burkina. « Ce sommet intervient dans un contexte géopolitique et économique marqué par une baisse tendancielle de la croissance mondiale, et par des contraintes et coupes budgétaires drastiques dans quasiment tous les pays. On comprend donc pourquoi, à l’échelle nationale, les gouvernements aient relégué, pour la plupart, le sujet de la crise climatique, au second plan dans l’ordre des priorités».
Les présidents des États-Unis, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de la Russie aux abonnés absents, déplore le quotidien burkinabé…
Le Pays qui dénonce donc « l’hypocrisie de tous ces absents qui sont pourtant censés être les principaux acteurs dans la lutte contre la dégradation continue de l’environnement. Les Africains, qui sont les victimes collatérales pour ne pas dire innocentes du réchauffement climatique du fait de l’utilisation abusive des combustibles fossiles par les grandes puissances, les Africains ont raison d’en avoir ras-le-bol ».
Résultat, tempête Ledjely en Guinée : « l’Afrique devrait boycotter cette grande farce. (…) Les financements promis n’arrivent pas, en dépit des professions de foi sans cesse renouvelées. (…) L’Afrique devrait donc se détourner de ces rencontres où tout se limite aux grandes annonces ».
Mon, 11 Nov 2024 - 850 - À la Une: les affrontements entre police et manifestants au Mozambique
Une grande journée de mobilisation était prévue, jeudi 7 novembre, à Maputo, la capitale du Mozambique, à l'appel du principal opposant. Venancio Mondlane revendique la victoire aux élections générales du 9 octobre, et dénonce des irrégularités lors du scrutin. D'après les résultats officiels, il n'a remporté que 20% des voix, derrière Daniel Chapo, le candidat du Frelimo, le parti au pouvoir. Venancio Mondlane appelait donc à une «journée de libération du Mozambique » mais «des gaz lacrymogènes tirés par la police ont interrompu les manifestations », relate Africanews, qui précise que « des centaines de partisans ont été pris dans des échauffourées avec la police». «Les rues habituellement animées étaient désertées, précise le site internet Afrik.com, les commerçants fermés, les banques ont suspendu leurs activités », alors que la tension grandissait. La situation a d’ailleurs poussé l'Afrique du Sud à fermer temporairement son principal poste-frontière avec le Mozambique.
Après presque un mois de contestation, «au moins 20 personnes ont déjà trouvé la mort» : c'est ce qu"indique Wakat Séra, qui se demande combien de victimes faudra-t-il encore. « Tout porte à croire, selon le site d'information burkinabé, que face à la riposte musclée et disproportionnée qui lui est appliquée par les forces de l’ordre, le mouvement de protestation n’est pas au bout de sa lutte. Lassés des 50 années de règne sans partage du Frelimo, les manifestants semblent avoir résolument opté pour le changement ». Wakat Séra s'interroge encore : «À quand des règnes justes et des élections de paix en Afrique ? La question reste posée, estime le site burkinabé, surtout pour un Mozambique dont l’économie exsangue et des conditions de vie difficiles, ont poussé nombre de ses citoyens à migrer vers des cieux plus cléments ».
À cela s'ajoute une « crise sécuritaire », rappelleLe Pays, avec «l’insurrection islamiste» dans la province du Cabo Delgado. Le quotidien burkinabé appelle donc les protagonistes à la « raison », «aussi bien l’opposition qui doit comprendre que la rue n’a jamais été une solution durable et pérenne, que le pouvoir qui doit éviter de faire dans la répression aveugle». « Ces fortes tensions postélectorales sont la preuve que la démocratie au Mozambique a encore du chemin à parcourir, ajouteLe Pays. Et c’est ensemble que les acteurs politiques parviendront à la bâtir ».
Début de la campagne pour le référendum constitutionnel au Gabon
« Sauf tremblement de terre, le "Oui" devrait l'emporter », affirme Le Pays, pour qui «le doute n’est d’autant pas permis que le pouvoir aura tout mis en œuvre pour cette victoire dont le principal bénéficiaire n’est autre que le président Brice Clotaire Oligui Nguema». Le journal burkinabé rappelle que la nouvelle Constitution proposée par le gouvernement de transition prévoit « l’instauration d’un régime présidentiel, avec suppression du poste de Premier ministre ». « Le terrain est donc déjà balisé» pour Brice Clotaire Oligui Nguema, selon Le Pays, «puisqu’il est le seul membre de la transition autorisé à se présenter à la prochaine présidentielle». «À n’en point douter, ajoute le journal, la suppression du portefeuille du chef du gouvernement, vise, en réalité à lui donner les pleins pouvoirs ».
L'éditorial en Une du site internet du quotidien national gabonais est moins tranchant : ce référendum constitutionnel, prévu le 16 novembre, est un « rendez-vous politique majeur», est-il écrit sur l'Union. « Chaque camp, chaque citoyen, devra pouvoir s'imposer par la justesse et la pertinence de ses arguments». On sait que « l'objectif premier est de permettre au pays» de sortir du processus de transition, est-il encore précisé, avant de conclure : «Vu sous cet angle, l'idéal serait que le "Oui" l'emporte ».
Le Maroc compte toujours plus d'habitants
C'est le résultat du recensement pour 2024 : même si cet accroissement démographique ne fait que diminuer depuis 1960, la population a «plus que triplé» sur cette période, selon Le Matin. Le Maroc compte désormais 36 828 330 habitants. Une « dynamique démographique portée principalement par le milieu urbain », selon le quotidien marocain, qui précise que cinq régions abritent plus de 70% de la population, et sept grandes villes concentrent plus d'un tiers de la population urbaine du royaume : plus de trois millions d'habitants à Casablanca, plus d'un million à Tanger, Fès et Marrakech.
Fri, 08 Nov 2024 - 849 - À la Une: la victoire de Trump vue d’Afrique
« Du marocain Mohammed VI au congolais Félix Tshisekedi, en passant par le nigérian Bola Tinubu ou encore le bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, plusieurs dizaines de chefs d’État africains ont salué la victoire de Donald Trump,relève Jeune Afrique. Des réactions souvent dictées par un pragmatisme parfois teinté de craintes des conséquences du retour du milliardaire à la tête des États-Unis ».
En fait, précise le site panafricain, « si le peu d’intérêt, voire le mépris, de Donald Trump à l’égard du continent pendant son premier mandat est de notoriété publique, il s’agit, pour les chefs d’État africains, d’appliquer à la lettre les principes de la realpolitik. Il est urgent de ne pas se fâcher avec un président américain aussi revanchard vis-à-vis de l’administration Biden-Harris que potentiellement imprévisible sur la scène internationale ».
RDC : la donne va-t-elle changer ?
Jeune Afrique prend l’exemple de la RDC : « le come-back de Trump risque-t-il d’avoir des conséquences sur les accords qui lient les deux pays ? L’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche avait notamment été suivie d’une coopération d’un montant de 1,6 milliard de dollars sur cinq ans, en novembre 2021. Une somme destinée à financer des projets allant de l’éducation à la protection de la biodiversité, en passant par la lutte contre l’insécurité dans l’est du pays ».
D’ailleurs, poursuit le site panafricain, l’administration Biden était intervenue dans le conflit avec le Rwanda : « Washington soutenant jusqu’à présent avant tout une résolution politique, via le processus de Luanda, plutôt que l’option d’un règlement militaire de la crise». Alors, s’interrogeJeune Afrique, « l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche va-t-elle changer la donne, alors que le M23, soutenu par le Rwanda, progresse chaque semaine un peu plus dans sa conquête de territoire dans les provinces de l’Est ? ».
« Donald Trump de retour, un espoir pour les Congolais ? », s’interroge en écho le site Africa News qui reste pour le moins prudent… « Si certains y voient un signe d’espoir pour la stabilisation du pays, d’autres restent sceptiques quant à l’impact réel de cette nouvelle administration sur leur quotidien. (…) L’avenir de la coopération entre les deux pays reste incertain. La question est de savoir si ce retour marquera un tournant décisif pour la RDC ou si le pays restera confronté aux mêmes défis».
Indifférence ?
Pour Sidwaya à Ouagadougou, entre l’Afrique et Trump, c’est « je t’aime moi non plus… » : « en dépit de ses saillies vis-à-vis d’elle, l’Afrique ne saurait laisser Trump indifférent,affirmeSidwaya, du fait de sa primauté en matière de ressources naturelles, du rôle stratégique qu’elle pourrait jouer dans la résolution de certains conflits majeurs (notamment celui du Proche-Orient) et des bouleversements géostratégiques observés dans certaines régions du continent ».
Le quotidien Aujourd’hui, toujours au Burkina, affirme a contrario que « le continent n’a rien à attendre du Grand Old Party et de Trump ! Il n’y aura aucun miracle ! »
En effet, insiste L’Observateur Paalga, « on ne voit pas trop ce qui pourrait changer avec le retour du bientôt octogénaire aux cheveux peroxydés. Tout au plus, pourrait-on s’attendre à une remise en cause de programmes tels le Compact ou l’AGOA, la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique, qui abolit depuis 2000 les droits d’importation aux États-Unis de produits fabriqués dans un certain nombre de pays d’Afrique subsaharienne et qui expire normalement l’année prochaine. Pour le reste,pointe encoreL’Observateur Paalga, le berceau de l’humanité demeure un ramassis de« pays de merdes »,qualifiés ainsi par Trump lors de son premier passage à la Maison-Blanche. Autant dire que l’Afrique et le monde sont encore partis pour quatre ans de "Trumperies" ».
« Wait and see… »
Enfin, interrogé par Walf Quotidien à Dakar, le professeur Ousmane Sene, directeur du Centre de recherches ouest-africain, ne se fait également aucune illusion : « Est-ce qu’il y aura un renforcement de la coopération avec l’Afrique ? Cela, on pouvait l’espérer beaucoup plus avec Kamala Harris qu’avec Donald Trump, affirme-t-il. Mais ce qu’on peut dire pour emprunter une expression typiquement américaine, c’est "wait and see". Attendons de voir ! Mais ce que je vois,pointe le chercheur, c’est que l’Afrique n’est pas une priorité majeure pour Donald Trump ».
Thu, 07 Nov 2024 - 848 - À la Une: la présidentielle américaine vue d’Afrique…
Entre Harris et Trump, « pour qui bat le cœur des Africains ? », s’interroge Le Pays. Réponse du quotidien burkinabè : « Si l’on se réfère à l’ère Trump passée, on pourrait croire que, globalement, le continent noir souhaiterait une victoire de la candidate démocrate. L’on se souvient, en effet, que lors de son premier mandat, Trump n’a pas montré beaucoup d’intérêt pour les pays africains qu’il avait sevrés de l’aide américaine à travers le retrait des USA de nombreux fonds ou projets et qu’il avait surtout qualifiés de "pays de merde". Et selon certains spécialistes, la donne ne devrait pas changer en cas de victoire du candidat républicain à la présidentielle », affirme Le Pays. « Un retour de Trump signifierait une réduction de l’implication américaine dans tout ce qui est multilatéralisme, comme la question du climat et possiblement une réduction de l’aide au développement. »
Qui plus est, poursuit le quotidien burkinabè, un retour de Trump favoriserait « un nouveau printemps des dictatures sur le continent noir ; les régimes autoritaires africains pourraient facilement renouer ouvertement les liens avec la Russie et la Chine. Cela dit,pointe encoreLe Pays, les Africains devraient se garder de toute passion débordante pour cette élection américaine. Et pour cause, ils doivent bien comprendre que le président américain est d’abord élu pour les Américains. Kamala Harris ou Donald Trump travaillera d’abord à servir les intérêts américains et non pour se charger des problèmes du monde. »
L’Afrique ? Pas leur tasse de thé…
En effet, renchérit Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, « un président américain est élu par les Américains ; il est à la Maison Blanche pour s’occuper d’abord des affaires des États-Unis ; les affaires domestiques de l’Afrique, ce n’est pas sa tasse de thé. On l’a vu en 2008,rappelle le journal, lorsque Barack Obama a été élu : les Kényans ont dansé et chanté, car un "fils du pays" était devenu l’homme le plus puissant du monde. Tout simplement parce que le 44e président des USA avait des origines kényanes de par son père. » Et « Obama a soigneusement évité lors de son premier mandat d’aller à Nairobi, et même en Afrique. Autant Obama n’était pas un frère africain, s’exclameAujourd’hui, autant Harris ou Trump ne sont ni des sœurs ou frères de sang, ni des cousins germains ! »
À écouter aussiCheikh Tidiane Gadio: «Trump n’est pas prévisible, ça va être un problème dans ses relations avec l’Afrique»
Il est vrai, note AfricaNews, que « Donald Trump déjà, lors de son premier mandat de 2017 à 2021, n’a fait aucun déplacement sur le continent. Il a montré peu d’intérêt pour ses problématiques majeures comme les enjeux climatiques. Seule bonne note de sa politique africaine, l’initiative Prosper Africa soutenant les investisseurs américains et la classe moyenne croissante à travers l’Afrique.
Quid de Kamala Harris ? La candidate démocrate a déjà fait savoir qu’elle concentrerait sa politique sur les intérêts nationaux. Dans cette optique, la sexagénaire prévoit de réduire les investissements américains à l’étranger. C’est peu dire qu’elle ne nourrit pas de réelles ambitions pour l’Afrique. Continent qu’elle a visité en mars 2023. »
« Nous souhaitons que Kamala Harris l’emporte »
Enfin Jeune Afrique s’engage… Dans son éditorial, le mensuel déclare « voter Harris contre Trump ». Pourquoi ? C’est « avant tout parce qu’un second mandat de Donald Trump ferait courir au monde – et par voie de conséquence à l’Afrique – des risques incalculables,affirme Jeune Afrique. (…) On laissera aux électeurs américains le soin de décider s’ils veulent ou non réélire un homme de 78 ans toujours plus raciste, qui rêve de déporter 12 millions de migrants, de lancer des missiles sur le Mexique, d’envoyer l’armée tirer dans les jambes de ses opposants et qui a écarté de son entourage toutes celles et ceux qui étaient encore capables de canaliser ses instincts belliqueux, son impulsivité vengeresse et son caractère notoirement imprévisible. »
Et le mensuel panafricain d’enfoncer le clou : « Il suffit de lire les posts des influenceurs afro-centristes et souverainistes, manifestement séduits par l’ethno-nationalisme viril de Trump, pour s’en convaincre : les forces qu’une victoire du candidat républicain libèrerait sur le continent ne seraient pas celles du progrès et de la démocratie, mais celles du conservatisme, du repli identitaire et du caporalisme. Voilà pourquoi,conclutJeune Afrique, nous souhaitons que Kamala Harris l’emporte. »
Tue, 05 Nov 2024 - 847 - À la Une: les violences électorales au Sénégal
« La campagne électorale(pour les législatives), qui a démarré dimanche dernier, amorce sa deuxième semaine,relèveWalfQuotidienà Dakar. Sept jours durant lesquels les coalitions, notamment Samm Sa Kaddu, Takku-Wallu, Pastef… ont sillonné le pays. Mais, le constat est là,pointe le quotidien sénégalais :les propositions des acteurs ont été occultées au profit de la violence physique et verbale. "Des affrontements physiques qui ne correspondent pas du tout à l’esprit républicain et aux valeurs démocratiques", constate Moussa Diaw, enseignant-chercheur à l’Ugb de Saint-Louis. Jean-Charles Biagui, enseignant-chercheur en sciences politiques, à l’Ucad, ajoute qu’il n’y a "rien de nouveau sous les cieux. Les mêmes pratiques se poursuivent. Durant la première semaine, poursuit-il, la violence a pris le dessus sur les programmes politiques. C’est particulièrement déplorable, qu’après tant de luttes, tant de morts pour la démocratie; la culture politique n’évolue pas", se désole-t-il. "Nous sommes toujours dans un contexte où les insultes, les invectives, la politique politicienne ont toujours le dessus sur les offres politiques", affirme-t-il encore. »
Appels au calme…
Conséquence, « Diomaye brandit le bâton », s’exclame WalfQuotidien en première page. En effet, précise le journal, « le président Diomaye Faye indique que les responsables de violences, quel que soit le bord où ils se situent, seront traqués et punis, conformément à la loi. »
Le quotidien 24 Heurescomplète : « De retour à Dakar après une visite officielle en Arabie saoudite et en Turquie, Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé son souhait d’une campagne apaisée en vue des législatives du 17 novembre. Le chef de l’État a insisté sur le fait que la justice accomplirait son devoir. »
Plusieurs organisations de la société civile sont également montées au créneau. Notamment l’association Présence chrétienne. « Un Sénégal juste, prospère et souverain ne saurait se construire dans la violence », affirme l’association religieuse dans un communiqué repris par le site Seneweb. Présence chrétienne invite « à éviter des discours ayant des relents communautaristes mettant en jeu la cohésion nationale ou stigmatisant des composantes de la communauté nationale, et préconise le respect du Code électoral et l’apaisement du discours politique. »
Est de la RDC : Kagamé en position de force…
À la Une également, des affrontements encore et toujours dans l’est de la RDC…
« Le cessez-le-feu décrété par Luanda n’aura duré que le temps d’un feu de paille,relève Le paysau Burkina Faso. En effet, les combats ont repris entre les groupes armés progouvernementaux, encore appelés Wazalendo, et les rebelles du M23 soutenus par Kigali. La reprise des combats serait, selon plusieurs sources, à l’initiative des frontistes contre le gouvernement de Kinshasa, qui cherchent à contrôler le territoire très riche en minerais du Nord-Kivu, la zone de Walikale et cela passe par la prise de la ville de Pinga, une importante base de l’armée congolaise et ses alliés où se trouve un aérodrome stratégique. »
Les autorités de Kinshasa se veulent rassurantes… « Nos vaillants militaires défendent leurs positions en empêchant la prise de la localité de Pinga et de son aérodrome et la progression vers de nouvelles localités », affirme le ministre congolais de la Défense, cité par le site Actualité CD.
Reste, constate le site congolais, que « depuis plus d’une semaine, les rebelles du M23 ont déclenché les hostilités depuis le territoire de Masisi et ont réussi à conquérir la localité de Kalembe. Ce qui leur permet d’enchaîner, depuis, les attaques sur d’autres villages du territoire de Walikale, où au moins une dizaine de villages sont passés sous leur emprise. »
Et Actualité CD de rappeler que « la province du Nord-Kivu compte déjà près de 2 millions et demi de personnes déplacées, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. »
Résultat, pointe Ledjely en Guinée, Kagamé est en position de force… « Il impose son narratif selon lequel il ne fait que se défendre(contre les rebelles rwandais du FDLR implantés en territoire congolais) (…)Avec le vaste territoire qu’il a réussi à gagner avec ces conquêtes successives des rebelles qu’il soutient, le président rwandais espère imposer une situation de fait dans la résolution politique de la crise. »
Mon, 04 Nov 2024 - 846 - À la Une: la commémoration du 1er novembre 1954 en Algérie
« C'était il y a tout juste 70 ans. Aux premières heures du 1er novembre 1954, raconte Afrik.com. L'Algérie, alors département français, bascule dans une ère nouvelle. Un appel au soulèvement parcourt le pays, marqué par une série d'attaques simultanées orchestrées par le FLN, le Front de libération nationale. L'insurrection, d'abord discrète, est le point de départ d'une guerre qui durera près de huit ans, et changera à jamais le destin de l'Algérie et de la France ».
Une date anniversaire que le Matin d'Algérie, souligne, lui aussi : « Le 1er novembre 2024 marque le 70ème anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, un événement majeur qui a vu le peuple algérien s’élever contre l’oppression coloniale française. Cette date symbolise la quête de liberté et d’émancipation, nous poussant à interroger l’héritage de cette lutte et les responsabilités qui en découlent. »
Bref, que reste-t-il de la révolution algérienne ?, se demande le Matin d’Algérie. « La mission de la génération de 1954 était claire : obtenir l’indépendance nationale et bâtir un État juste. Soixante-dix ans plus tard, il est crucial de se demander si cette mission a été accomplie ou trahie ». Visiblement, pour le Matin d’Algérie, il y a encore beaucoup à faire. Le quotidien estime ainsi que «la double légitimité du régime algérien, fondée à la fois sur la lutte contre le colonialisme et sur l’exploitation des ressources, a permis à une élite de justifier sa domination. Cependant, cette légitimité est aujourd’hui contestée par un peuple aspirant à une véritable démocratie et à la justice sociale ».
Vieilles pétoires
Un anniversaire également salué par TSA, Tout sur l'Algérie, qui annonce pour aujourd’hui un défilé « grandiose » pour rendre hommage aux martyrs de la révolution. « C’est seulement le"deuxième défilé du genre", depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune, depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2019. Et pour organiser ce défilé, les autorités algériennes n’ont pas hésité à fermer plusieurs jours l’autoroute qui mène à l’aéroport et où aura lieu"la parade militaire ouverte au public". »
Enfin, dans son éditorial, El Moudjahid salue « cette poignée d’hommes déterminés, sommairement entraînés et armés de quelques vieilles pétoires »(…) qui « déclenchèrent une révolution qui eut un retentissement mondial et fut un véritable détonateur, pour les pays encore opprimés. Le 1er novembre 2024 doit être un point de départ pour un nouveau chapitre de l’histoire algérienne, un chapitre où la voix du peuple, unie et forte, sera entendue et respectée ».
Un doctorant français arrêté en Tunisie
À la Une, également, l’arrestation d’un chercheur français en Tunisie. Sa photo, celle d’un jeune homme blond qui sourit à l’objectif, est à la Une de Webdo Tunisie. Il s’appelle Vincent Dupont, « doctorant à l’Université Aix-Marseille et il a été arrêté le 19 octobre 2024, 10 jours après son arrivée en Tunisie ». Selon le site d’information, il effectuait des recherches sur « les trajectoires socio-professionnelles des personnes engagées lors de la révolution de 2011». « Le jour de son arrestation, poursuit Webdo Tunisie, il a été arrêté par la police, placé en garde à vue, puis présenté à la justice militaire. Les services diplomatiques français sont mobilisés ». « En attendant », précise le journal en ligne, « Vincent Dupont est accusé d’atteinte à la sûreté de l’État ».
De son côté, le Courrier de l’Atlasa interrogé Vincent Geisser, directeur de l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans rattaché à l’université Aix-Marseille. Selon ce dernier, l’objet des recherches de Vincent Dupont « n’est pas un sujet politique lié aux dissidents ou opposants, ce n’est pas un sujet sécuritaire, c’est un sujet sociologique classique ». Selon le journaliste Benoît Delmas, spécialiste du Maghreb, cité par Webdo Tunisie « l’arrestation d’un citoyen français, non binational, sonne comme un avertissement pour les étrangers travaillant en Tunisie. Les ONG sont également dans le collimateur du pouvoir, surtout si elles perçoivent des subventions étrangères (…) poursuit le journaliste. Selon lui,« Tunis change de cap et se coupe peu à peu de l’Occident ».
Fri, 01 Nov 2024 - 845 - À la Une: les dix ans de l'insurrection au Burkina Faso
Le 31 octobre 2014, au Burkina Faso, une insurrection populaire contraignait à la démission le président. Cela fait donc dix ans que « le peuple burkinabè s'est dressé héroïquement contre le pouvoir autocratique que Blaise Compaoré a instauré au lendemain de l'assassinat de son frère d'arme le capitaine Thomas Sankara », écrit Le Faso. Le journal se rappelle d'une mobilisation « monstrueuse et historique », avec « plus d'un million de personnes dans les rues de Ouaga », criant des slogans comme « Blaise Ebola!» ou « Blaise dégage! ».
L'insurrection du 31 octobre 2014 est aussi en Une du journal Aujourd'hui au Faso,avec cette question : « Pourquoi transition sur transition au Burkina? » Pour son éditorialiste, « l'opposant en démocratie se fie aux urnes pour arriver au pouvoir, ici, il s'appuie sur l'armée. [...] Le peuple endosse donc l'habit d'arbitre majeur et s'impose». Pour Aujourd'hui au Faso, « la refondation de l'État est une œuvre longue» et, pour ce faire, « il faut la participation de tous les Burkinabè. Et la volonté de quitter l'éternel recommencement ».
En RDC, les rebelles du M23 progressent dans l'Est
Jeune Afriqueraconte que « les combats se sont intensifiés ces dix derniers jours après plusieurs semaines d'accalmie ». Les rebelles s'approchent de Pinga, « un verrou sur la route de l'ouest, au cœur d'une zone minière riche », décrit le mensuel sur son site, avant de décrire l'impuissance de l'Angola, médiateur dans ce conflit.
« Les réponses internationales restent incohérentes pour stopper l'escalade du conflit », écrivent un chercheur et un universitaire dans une tribune publiée dans Le Monde Afrique. Ils regrettent qu'il y ait « peu de pression exercée sur Kinshasa au sujet de la collaboration de l'armée congolaise avec des groupes armés non étatiques. Idem pour l'implication militaire des groupes voisins ». La tribune dénonce enfin une « hypocrisie des intervenants étrangers » et des réponses qui « s'inspirent de lectures simplistes sur les causes de la guerre ».
Au Nigeria, un long retour à la normale après une panne de courant géante
Dix-sept États, sur les 36 que compte le pays, ont été touchés par une importante panne. En cause : une attaque d'un groupe armé sur des lignes à haute tension, qui a privé d'électricité des millions de personnes dans le Nord. Le Nigérian The Guardian affirme que « l'électricité a été rétablie dans quatre États », mercredi soir, « provoquant la liesse dans les zones touchées ».
Au Burkina, Wakat Sera remarque que ces pannes sont « plus qu'un épiphénomène» : « c'est la triste réalité que subissent beaucoup de pays africains ». Le journal analyse les causes : en plus des actes malveillants, il y a « le fossé de la demande et de l'offre [qui] devient abyssal », « les installations faites pour la plupart depuis Mathusalem ne répondent plus aux besoins des nombreux consommateurs ». Wakat Sera se demande alors « comment avec autant de soleil, une richesse naturelle que leur envient les autres continents, les Africains ne peuvent-ils pas se mettre ensemble pour construire de grandes centrales solaires ? » et appelle à prendre le Maroc comme exemple, car le pays a entrepris des projets en ce sens.
Thu, 31 Oct 2024 - 844 - À la Une: le «nouveau chapitre franco-marocain»
La visite de trois jours du président français, Emmanuel Macron, au royaume chérifien, s'achève ce mercredi 30 octobre 2024. Pour L'Opinion, on assiste à un « nouveau chapitre franco-marocain »: la relation entre les deux pays « n'a jamais paru aussi franche, aussi sincère, mais surtout aussi prometteuse qu'elle ne l'est aujourd'hui». Emmanuel Macron « récolte aujourd'hui, poursuit l'édito, les fruits de sa position claire et sans ambages sur la marocanité du Sahara ».
En effet, mardi 29 octobre 2024, le chef d'État français a réaffirmé la « souveraineté » du royaume sur le Sahara occidental, territoire disputé. Les médias marocains développent aussi les différents partenariats signés entre Paris et Rabat. « Veolia construira à Rabat la plus grande station de dessalement d'eau de mer en Afrique », s'exclame par exemple Telquel.
La signature de partenariats économiques n'ont pas échappé au journal Le Pays, au Burkina Faso. « Le Maroc est la première destination des investisseurs français en Afrique », rappelle l'édito, qui commente « comme quoi, seuls les intérêts guident les pas ». Des contrats « d'autant plus importants», grince Le Pays, « qu'après avoir perdu le Sahel [...], ce qui a créé un manque à gagner pour certaines entreprises française, la France ne peut pas se permettre le luxe de perdre un partenaire comme le Maroc ».
En Guinée, la junte dissout et suspend la moitié des formations politiques
Pour Aujourd'hui au Faso, c'est la « fin du pagailleux multipartisme et le début de Doumbouya-le-démocrate ». Le site voit, dans ces dissolutions, « une œuvre de salubrité politique ». « Que ce soit en Guinée, au Burkina ou ailleurs, a-t-on besoin de 200 programmes politiques pour développer un pays ? » conclut l'édito.
Au contraire, pour Wakat Sera, la décision de Doumbouya est « la continuation de sa marche résolue vers la confiscation du pouvoir ». « Les Guinéens », regrette le site, « assistent, impuissant[s], à la disparition progressive de l'espace d'expression, [...], à l'absence de la liberté tout court ».
Au Sénégal, la presse raconte la campagne des législatives anticipées
« Pastef poursuit sa caravane à l'intérieur du pays », écrit le quotidien 24 Heures, dans laquelle se trouve le Premier ministre, Ousmane Sonko, vêtu d'orange sur les photos, avec son éternelle casquette.
Jeune Afrique, de son côté, analyse « comment Ousmane Sonko et Pastef ont révolutionné le financement en politique ». Le journal rappelle que le parti fait payer le public pour venir à ses meetings. Une stratégie « étonnante, dans un pays où les militants n'y assistent que s'ils y sont financièrement incités», note l'article. Lors d'un meeting de levée de fonds à Dakar, le 19 octobre, le parti au pouvoir dit avoir levé, « en quatre heures », « près de 500 millions de francs CFA ».
Jeune Afrique démontre que le Pastef a toujours eu recours aux « cagnottes en ligne », pour financer des élections législatives ou présidentielles, souvent grâce à la diaspora sénégalaise. Un «marketing politique savamment orchestré», analyse le mensuel. « Pastef tient à montrer à ses adversaires qu'il jouit d'une bonne popularité au sein de l'opinion, et qu'il y est solidement enraciné ».
Ali-Foreman, la plus célèbre série de crochets de l'Histoire
Une combinaison de crochet, puis un direct du droit de Mohammed Ali entrés dans la légende. Il y a 50 ans, le 30 octobre 1974 à Kinshasa, le boxeur américain battait son compatriote George Foreman lors du « combat du siècle ». Un événement que beaucoup aimeraient revivre, dans la capitale de RDC. « Kinshasa attend de pouvoir fêter dignement cet anniversaire sur fond de rivalités entre promoteurs », raconte Jeune Afrique. La RDC espère organiser, en 2025, le « Fight for Peace » et ainsi « alerter l'opinion internationale sur la guerre en cours dans l'est ».
Plusieurs boxeurs ont déjà fait part de leur envie d'être sur le ring à Kinshasa, comme l'Américain Anthony Joshua ou le congolais Martin Bakole ... mais ce projet reste pour l'instant « un combat de gros sous et de réseau politique», conclut Jeune Afrique.
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Wed, 30 Oct 2024 - 843 - À la Une: le réchauffement diplomatique entre Paris et Rabat
Le président français Emmanuel Macron a entamé, mardi 28 octobre 2024, une visite au Maroc. Il a été accueilli par le roi Mohammed VI, accompagné d'une importante délégation de ministres, mais aussi d'une quarantaine de chefs d'entreprises. Les journaux marocains détaillent les contrats de partenariat signés : « LGV, eau, décarbonation, énergie, gaming... 22 accords ont été conclus», rapporte TelQuel.
« Back to business», « retour aux affaires », lance L'Opinion qui note que dans la capitale, « les drapeaux de la France et du Maroc flottent côte à côte». « Après une trop longue absence, revoir ces deux drapeaux ensemble est une preuve supplémentaire que, malgré les errements, tout chef d'État finira par retrouver le chemin de Rabat».
« Des retrouvailles qui irritent l'Algérie»
Le journal note que « jamais Paris n'était allé si loin dans l'adoubement de la thèse marocaine» sur le Sahara occidental. En juillet dernier, le président a reconnu « la souveraineté marocaine» sur ce territoire disputé, ce qui avait provoqué la colère d'Alger.
En Algérie, TSA affirme que cette visite suscite « des inquiétudes en France quant à l'avenir de la relation très précaire avec l'Algérie», notamment en raison du différend sur le Sahara occidental. Le média algérien rappelle qu'Alger reste pour la France « un partenaire non moins important que le Maroc».
Selon Le Monde Afrique, « Paris espère amortir le choc en travaillant à une nouvelle offre mémorielle sur la guerre d'Algérie ou la conquête coloniale ». Le président français achèvera sa visite au Maroc mercredi 30 octobre 2024.
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Au Tchad, une nouvelle attaque meurtrière de Boko Haram
Au moins 40 personnes ont été tuées dans les rangs de l'armée, dans la région du Lac, proche du Nigeria, dimanche 27 octobre 2024. Au Burkina Faso, Le Paysestime que « Deby-fils doit se retrousser les manches... du treillis» et rappelle que son père, en 2020, avait lancé avec « succès» l'opération « colère de Bohoma», contre le groupe islamiste.
De son côté, le quotidien guinéen Le Djely se demande s'il faut « craindre la résurgence de Boko Haram» et se rappelle que l'an dernier, le groupe, « affaibli», « avait piteusement changé de stratégie en procédant à des enlèvements» contre rançon.
Désormais, si les combattants du groupe peuvent mener des attaques d'ampleur contre l'armée, cela « suppose qu'ils se sont renforcés tant au niveau de leur arsenal que de leur effectif», poursuit Le Djely. Avant de conclure : « il ne faut pas donner l'occasion aux partenaires occidentaux qui ont été chassés de là de nous renvoyer à la figure que, depuis leur départ, les djihadistes ont pris le contrôle de la région ».
La campagne pour les législatives émaillées de violences au Sénégal
La campagne se poursuit au Sénégal, avant les élections législatives anticipées, prévues le 17 novembre 2024. « C'est parti pour une campagne électorale violente», se désespère Walf, qui revient sur le saccage du siège de Taxawu Sénégal et les affrontements entre partisans de Barthélémy Dias et Abass Fall. « L'argument de la force, poursuit Walf, prend le dessus sur les programmes des candidats».
De son côté, le journal 24 Heures rapporte les appels au calme de diverses personnalités, notamment de candidats ou encore du ministre de l'Intérieur et de la sécurité publique.
« L'enfer de Shakaola » au Kenya
Jeune Afrique publie une enquête sur la communauté religieuse dirigée par le pasteur Paul Mackenzie, accusé d'avoir « incité des centaines de fidèles à jeûner jusqu'à la mort». L'article raconte la journée du 17 mars 2023. « Ephraïm n'a que 8 ans», habillé élégamment, « on pourrait le croire apprêté pour un baptême ou un mariage». « Il n'a plus mangé depuis une semaine». Ce vendredi doit être « le jour de sa rencontre avec Jésus ». Ses parents lui « lie[nt] les mains derrière le dos et le laisse[nt] pour mort, au milieu de la forêt de Shakaola».
Le petit garçon est finalement sauvé, mais des centaines d'autres ont péri, influencés par ce « sulfureux prédicateur kényan, Paul Mackenzie», pour qui l'apocalypse devait avoir lieu en août 2023. L'enquête de Jeune Afrique pointe le fait que « plus d'une semaine va s'écouler avant que la police interpelle le pasteur pour l'interroger ». À ce jour, « 448 corps ont été retrouvés» dans la forêt de Shakaola, mais des centaines d'autres sont toujours portées disparues.
Tue, 29 Oct 2024 - 842 - À la Une: la mort de l'ancien Premier ministre nigérien Hama Amadou
« Un baobab de la vie politique nationale est tombé », titre Mouryaniger. « Une grande figure de la politique nigérienne s'éteint à 74 ans », annonce de son côté ActuNiger alors que l'Evènement Niger, parle d'une « grande perte », pour le pays et salut « un grand combattant de la démocratie », « qui croyait profondément à cet idéal de gouvernance, d’où son engagement à défendre et à promouvoir la démocratie et la justice sociale ». L'évènement Niger rappelle aussi qu'Hama Amadou avait connu « des hauts et des bas dans la vie politique. Des ennuis judiciaires lui ont valu la prison. L’adversité politique l’a contraint également à connaître l’exil politique ». Aux yeux de Mouryaniger, Hama Amadou « laisse un grand vide autour de lui. Pour ses partisans, ses amis et ses adversaires, pour avoir réussi à incarner à la fois, le visage de l’opposition et de la majorité politique au Niger, ces trente dernières années, avec sa robe de dirigeant politique, en tant que Premier ministre ou président de l’Assemblée nationale ». Enfin, pour ActuNiger, Hama Amadou était « une personnalité incontournable de la scène politique nigérienne ». En 2021, « il s'était porté candidat à l'élection présidentielle », rappelle le site d'information. « Bien que la campagne ait été marquée par des controverses et des défis judiciaires, sa candidature invalidée par la Cour Constitutionnelle a illustré son désir constant de s'impliquer dans l'avenir politique du pays », conclutActu Niger.
Révision de la Constitution
À la Une également, la République Démocratique du Congo, où le président Félix Tshisekedi envisage de changer la Constitution. « Le président a officiellement exprimé son souhait de voir toiletter la Constitution de la RDC », annonce Objectif-info.cd. Dans une allocution à Kisangani, Félix Antoine Tshisekedi a précisé que cette révision va« permettre à la loi suprême de la RDC, de s’adapter aux réalités actuelles du pays ». « Notre constitution n’est pas bonne. Elle a été rédigée à l’étranger par des étrangers. Il faut une constitution sur base de nos réalités », a-t-il dit. « Cette confirmation du président au sujet de la Constitution, ajoute Objectif-info.cd, balise ainsi la voie vers la 4ᵉ république de la RDC ». Afrikarabia, de son côté, juge que l'initiative du président congolais « ravive la polémique sur une possible tentative de Félix Tshisekedi de s'accrocher au pouvoir ». Beaucoup soupçonnent l'UDPS, (le parti présidentiel), de vouloir ouvrir la voie à un 3ᵉ mandat de Félix Tshisekedi, ou de vouloir en rallonger la durée ». Ce qui déclenche d'ailleurs la colère de l'un de ses principaux opposants : dans Actualité.cd, Moïse Katumbi estime que « Félix Tshisekedi a trahi la confiance du peuple ». « La constitution ne changera pas », assure-t-il. « Elle a été approuvée par le peuple et aujourd'hui, Félix Tshisekedi traite ce peuple comme des étrangers ? Ça ne m'étonne pas. Je crois que Félix Tshisekedi n'était pas prêt à diriger la RDC (...) et même si on lui laissait 30 ou 40 ans au pouvoir, il ne serait toujours pas prêt ».
Vague d'indignation
Enfin au Cameroun, une vidéo de scènes de torture, refait surface sur les réseaux sociaux, cinq ans après son enregistrement, explique Le bled qui parle. La vidéo montrant les sévices subis par Longué Longué a suscité une vague d'indignation selon Le bled parle :elle montre l'artiste « connu pour son engagement critique », « ligoté et torturé ». Longué Longué précise « qu'il a été arrêté à l'hôtel Sawa par des militaires et torturé dans les locaux de la sécurité militaire à Douala ». « Selon nos informations, ajoute Le bled parle, cette vidéo date de 2019, soit au lendemain de l’élection présidentielle de 2018, remportée par Paul Biya ». Pourquoi ressort-elle aujourd'hui ? Mystère. En tout cas, précise Actu Cameroun, « le ministre de la Défense a ouvert une enquête », pour que selon ses mots, « toute la lumière soit faite sur cette regrettable affaire ».
Fri, 25 Oct 2024 - 841 - À la Une: pour une meilleure gouvernance en Afrique
« Les Africains sont de plus en plus exigeants vis-à-vis de leurs gouvernants : ce que révèle le dernier rapport de la fondation Mo Ibrahim », pointe Jeune Afrique. « Peu de progrès sur la gouvernance, une insécurité croissante et l’État de droit qui recule dans de nombreux pays. Le rapport dresse un portrait peu flatteur des avancées sur le continent au cours des dix dernières années. Pour près de la moitié des pays d’Afrique, le niveau de gouvernance globale est même à un niveau inférieur, en 2023, que celui qu’ils affichaient en 2014. (…) Comment expliquer une telle “stagnation“ du continent ? » Réponse de Jeune Afrique : « en premier lieu, par la détérioration des indicateurs liés à la sécurité et à l’État de droit (-1,6 point depuis 2014), qui tire vers le bas les chiffres globaux, alors que, dans de nombreux autres critères étudiés, des progrès notables ont été enregistrés »,principalement« au niveau des infrastructures, de la parité femmes-hommes ainsi que dans le domaine de la santé. »
Attentes supplémentaires…
En fait, pointe le site panafricain, « les Africains se montrent de plus en plus critiques envers leurs gouvernants. C’est la grande surprise de ce rapport : il relève un décalage important entre ce que donnent à voir les données agrégées sur la situation réelle, et la perception qu’en ont les citoyens. “Les progrès réels effectivement réalisés ont suscité des attentes supplémentaires, et ainsi alimenté les déceptions“, analyse Nathalie Delapalme, directrice exécutive de la Fondation Mo Ibrahim. »
Point positif, malgré tout, analyse encoreJeune Afrique, « en gagnant en qualité de vie, en voyant la liberté d’expression et de la presse progresser, même difficilement, les sociétés africaines ont ouvert une brèche, celle de l’exigence. Et Nathalie Delapalme de mettre en garde contre les discours populistes ou les promesses inatteignables : “les attentes déçues engendrent frustrations et colères,dit-elle, qui nourrissent instabilité et conflits“. »
Bons et mauvais élèves…
Alors au tableau d’honneur de ce rapport : « les Seychelles se distinguent en occupant la première place du classement,relève Afrik.com. Le pays a réalisé des avancées notables dans des domaines comme l’éducation, la santé et l’égalité hommes-femmes. Il devance ainsi l’île Maurice, qui était longtemps en tête. D’autres nations comme la Gambie, la Somalie et la Sierra Leone ont également enregistré des progrès significatifs. »
A contrario, poursuit Afrik.com, ce rapport de la fondation Mo Ibrahim « souligne des régressions importantes dans des pays tels que les Comores, le Mali, la Tunisie, le Burkina Faso, ou encore la Guinée. Ces États sont confrontés à des défis majeurs, exacerbés par des coups d’État militaires et des conflits internes. Le Soudan, le Soudan du Sud et l’Éthiopie sont cités comme des exemples de pays où les conflits ont aggravé la situation au cours de la dernière décennie. »
La Guinée : 42ème sur 54…
Exemple donc : la Guinée… « La Guinée parmi les mauvais élèves », soupire le site d’information Guinée Matin. « 42ème sur 54. C’est le rang que nous occupons dans le rapport Mo Ibrahim », avec « une gouvernance marquée par une insécurité galopante, de multiples violations des droits de l’homme (enlèvements, tueries, restrictions des libertés et droits individuels et collectifs…), un recul de la démocratie, la corruption, des détournements de deniers publics, etc. (…) La Guinée,déplore encoreGuinée Matin, fait partie des onze pays d’Afrique qui suivent (toujours d’après ce rapport) une “tendance inquiétante de détérioration” sur les dix dernières années. »
Le fardeau de la dette
Enfin on revient à Afrik.com qui pointe l’inquiétude de la fondation Mo Ibrahim « quant à la “camisole de force financière“ qui étouffe les pays africains. »
En effet, précise le site,« le poids de la dette limite la capacité des gouvernements à investir dans les secteurs vitaux comme la santé, l’éducation et les infrastructures. Par ailleurs, la montée des régimes autoritaires, notamment en Afrique de l’Ouest et Centrale, compromet la stabilité politique. Elle rend les réformes plus difficiles à mettre en œuvre. »
Toutefois, pointe encoreAfrik.com, « malgré le tableau général sombre, Mo Ibrahim reste optimiste quant à l’avenir du continent, en grande partie grâce à la jeunesse africaine. Il estime que les jeunes sont mieux informés, plus entrepreneurs et déterminés à changer les choses. Ce dynamisme pourrait être la clé pour surmonter les obstacles actuels et redynamiser la gouvernance en Afrique. »
Thu, 24 Oct 2024 - 840 - À la Une: la visite du président français au Maroc
Les journaux du royaume du Maroc soulignent le rapprochement entamé par Paris et Rabat ces derniers mois : « les deux pays avaient besoin d'un nouvel élan », explique le Matin, qui évoque sobrement des « relations diplomatiques denses ». Le quotidien marocain rappelle « les prémices » de ce réchauffement, à savoir la position du président français sur le Sahara occidental. Pour Emmanuel Macron, « le présent et l'avenir » de ce territoire disputé « s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Le journal l'Économiste se réjouit quant à lui d'une « montée en puissance » du partenariat économique entre les deux pays. Cette année, il s'est « non seulement confirmé, mais affermi comme l'un des plus dynamiques en Afrique », explique-t-il, tandis que le journal français le Monde croit savoir que, parmi les accords qui seront signés, « l'un des principaux sera un protocole d'accord bilatéral dans le domaine de l'énergie ». En plus d'une importante délégation ministérielle, Emmanuel Macron sera aussi accompagné d'une quarantaine de dirigeants d'entreprises.
Cette visite est « une victoire diplomatique régionale », pour le roi Mohammed VI, estime dans un édito Aujourd'hui au Faso. « Jupiter assume sa marocanité jusqu'au bout », ajoute le quotidien burkinabè, reprenant le surnom du président français. Et le journal lui donne raison de se rapprocher du Maroc, puisque la France est en difficulté dans d'autres régions, notamment au Sahel où « elle est en désamour, souligne l'édito,pour cause de liens historiques et d'accusations de néocolonialisme ».
Au Sénégal, le début de la campagne pour les législatives
La campagne pour les législatives anticipées du 17 novembre a débuté dimanche 27 octobre 2024, au Sénégal. Le camp présidentiel, le Pastef, est à « mi-parcours de[son]dessein politique », souligne le quotidien sénégalais24 Heures, qui rappelle que l'enjeu pour « Ousmane Sonko et ses ouailles » est d'obtenir une « majorité confortable ». Sinon, « ils devront faire face à des situations inédites dans leur gouvernance et la mise en œuvre du Projet Sénégal 2050 », vaste projet économique et social visant à redresser le pays.
Dès le premier jour de campagne, « ça clashe déjà », titre le quotidien Walf. Il rapporte les critiques, les passes d'armes entre candidats. Notamment celles de Barthélémy Dias, maire de Dakar. « Barth' descend Ousmane Sonko, écrit Walf. Il a accusé le Premier ministre de menteur », rapporte le quotidien, qui, plus loin dans une chronique, estime que le débat public dans le pays est « devenu un ring à ciel ouvert » et qu'il faut « élever le niveau ».
Jeune Afrique déplore un « discrédit général » du journalisme africain
L'hebdomadaire Jeune Afrique évoque les récentes convocations de journalistes au Sénégal, il y a quelques semaines. Cet exemple est « déprimant et symbolique », souligne un édito baptisé « sale temps pour le journalisme sur le continent ». Il énumère les raisons qui « détruisent, selon lui, toute la chaîne de l'information », à savoir « l'assimilation de tout journalisme factuel et indépendant à une défiance face au pouvoir en place, la traque et l'incarcération de journaliste » ou encore « la faiblesse chronique des écosystèmes médiatiques ».
Mon, 28 Oct 2024 - 839 - À la Une: Paul Biya, le retour
« Il est là ! », s’exclame Cameroun Tribune en première page avec cette photo montrant le président camerounais à son arrivée à l’aéroport de Yaoundé, depuis Genève, en compagnie de son épouse Chantal, à la chevelure rousse flamboyante.
« Dans un contexte de rumeurs malveillantes sur son état de santé,relève le quotidien camerounais, les populations, sorties massivement pour la circonstance, ont réservé un accueil des grands jours au Chef de l’État, le long de l’itinéraire de l’aéroport international jusqu’au Palais de l’Unité ».
Il faut dire que Paul Biya, 91 ans officiellement, n’était plus apparu en public depuis son départ de Pékin, début septembre, à l’issue du sommet Chine-Afrique.
« Le 8 octobre,rappelle Le Monde Afrique, après une série de rumeurs alarmantes, le gouvernement camerounais avait assuré que Paul Biya se portait bien et rejoindrait le Cameroun "dans les prochains jours". Le ministre de l’administration territoriale avait ensuite formellement interdit aux médias d’évoquer l’état de santé du président, en menaçant les contrevenants de poursuites. Depuis, des rumeurs annonçant son retour imminent par deux fois la semaine dernière, contredites par d’autres rumeurs allant jusqu’à annoncer sa mort, ont circulé sur les réseaux sociaux ».
Tensions et difficultés financières…
Alors, « cette fois-ci, c’est la bonne », constate Jeune Afrique. Jeune Afrique qui affirme que lors du séjour suisse de Paul Biya « des tensions ont éclaté au sein du cercle rapproché du chef de l’État, en particulier autour de Chantal Biya, laquelle s’est opposée à certains collaborateurs de son mari. La première dame a notamment reproché à Samuel Mvondo Ayolo, directeur de cabinet du président, d’avoir divulgué à certains de ses proches des informations confidentielles sur l’état de santé du président. (…) Des tensions venues s’ajouter,croit savoir encoreJeune Afrique, à celles nées de difficultés financières liées au séjour présidentiel en Suisse. Alors qu’elle finance habituellement les déplacements du chef de l’État, grâce à des comptes en Europe, la Société nationale des hydrocarbures aurait rencontré des obstacles et des agents du service financier du cabinet civil de la présidence ont dû être dépêchés d’urgence à Genève. La famille présidentielle a d’ailleurs discrètement quitté ces derniers jours l’hôtel Intercontinental pour poursuivre son séjour dans une résidence privée proche du lac Léman ».
Quid de l’après-Paul Biya ?
En tout cas, cette absence prolongée de Paul Biya et l’opacité entretenue par son entourage ont provoqué et provoquent toujours bien des réactions…
« Que nous apprend ce retour ? Tout au plus que le président camerounais est encore vivant,commente Ledjelyen Guinée. Contrairement à ce que certains avaient déjà annoncé. Pour le reste, le débat demeure et tous les doutes sont permis. (…) Et par conséquent, la question de fond reste posée : quid de l’après-Paul Biya ? Parce qu’à presque 92 ans, que le veuillent ou pas le président et ses partisans, la fin est proche. En cela, ses soucis de santé, que l’on tente de masquer ou de minimiser à grands renforts de communication et de propagande, ne sont que des alertes que Paul Biya lui-même devrait entendre et comprendre en toute lucidité ».
En effet, enchaine le site Cameroun Magazine, « la question de la succession du pouvoir est un enjeu majeur pour tout pays, et le Cameroun ne peut pas faire l’impasse sur cette étape cruciale. La nécessité d’une transition du pouvoir bien préparée est essentielle pour maintenir la paix civile et éviter le chaos. Il est temps pour les dirigeants de prendre leurs responsabilités et de planifier l’avenir du pays de manière sereine et constructive ».
Franchira-t-il le pas ?
Aujourd’hui à Ouagadougou renchérit : « avec 42 ans de pouvoir au compteur, le biyaisme laissera probablement une succession très corsée à gérer, pour ne pas dire un après-lui chaotique si rien n’est fait. Ce fut le cas avec Houphouët, avec Mobutu, avec Compaoré et avec Eyadema… L’après-Biya est tabou ; penser sans en parler, et adopter à la limite la loi des 3 singes : rien vu, rien entendu, rien senti ! Sauf qu’il y a le destin de tout un pays dans la balance ».
Enfin, pour Le Pays, toujours au Burkina Faso, il est temps… « Après tant de décennies de règne sans partage, Paul Biya, gagnerait à faire enfin valoir ses droits à la retraite. Ainsi, il pourrait s’éviter l’humiliation dont ont été victimes certains dirigeants du continent qui, se faisant passer pour des messies, refusaient de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir. (…) Franchira-t-il le pas ? Pas si sûr, tant tout porte à croire que l’homme se donne toutes les chances de mourir au pouvoir (…). Il est même à craindre qu’il ne cède aux sirènes des Raspoutine qui l’appellent à briguer un nouveau mandat. On attend de voir ».
Tue, 22 Oct 2024 - 838 - À la Une: Assimi Goïta et ses fidèles
« Mali : le premier cercle très fermé d’Assimi Goïta » : c’est le titre d’une enquête de Jeune Afrique sur les hautes sphères du pouvoir militaire au Mali… « Il y a quelques jours encore, il était le colonel Assimi Goïta. Il est désormais général (d’armée), le plus haut gradé de l’armée malienne,pointe le site panafricain. Avant de se hisser sur le fauteuil présidentiel, à l’issue du "putsch dans le putsch" de mai 2021, le tombeur d’Ibrahim Boubacar Keïta était vice-président de la transition. Si ses soutiens en ont fait le porte-étendard du "Mali Kura" (le Mali nouveau en bambara) et de la souveraineté retrouvée, l’ancien commandant des Forces spéciales cultive la discrétion,relève encore Jeune Afrique. Quand les uns le décrivent comme un homme "secret", les autres y voient une gestion du pouvoir "bunkerisée et paranoïaque". Beaucoup ont spéculé sur les rivalités qui l’opposent au quarteron d’officiers avec qui il a mené le coup d’État du 18 août 2020, mais le chef de la junte semble maintenir l’équilibre avec ses frères d’armes, qui se sont partagés les postes stratégiques ».
Eminences grises…
Et Jeune Afrique donc de détailler l’entourage d’Assimi Goïta, notamment ses éminences grises… À commencer par le général de division Yamoussa Camara. « Considéré par certains comme un "nostalgique" de l’époque de Moussa Traoré et partisan d’un "régime fort", Yamoussa Camara est décrit comme un mentor pour le général Goïta. Il fait désormais partie du comité de rédaction de la charte pour la paix et la réconciliation. (…) Au quotidien, Assimi Goïta peut compter sur son chef d’état-major particulier, le général de brigade Mamadou Lamine, dit "Laurent Mariko". (…) Comme de nombreux présidents du Mali avant lui, Assimi Goïta a fait appel à Ousmane Issoufi Maïga, figure incontournable du pouvoir malien depuis ces dernières années. Surnommé "Pinochet", l’ancien Premier ministre d’Amadou Toumani Touré (2004-2007) a été choisi pour mettre en œuvre la politique de cohésion nationale ».
Et puis dans l’entourage très militaire et très masculin d’Assimi Goïta, il y a une femme, note encore Jeune Afrique : « Fatou Binta Traoré, sa conseillère spéciale pour les questions diplomatiques depuis 2020, lorsqu’il était encore vice-président ».
Abdoulaye Maïga : le porte-flingue…
Enfin parmi les ministres, il y a le Général Abdoulaye Maïga, personnage central pointe Jeune Afrique… « Qu’il s’agisse de mener la charge à la tribune des Nations unies contre les pays jugés hostiles au Mali, ou de remplacer Choguel Kokalla Maïga au poste de Premier ministre lors de son hospitalisation en août 2022, Assimi Goïta sait pouvoir compter sur Abdoulaye Maïga. Ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et porte-parole du gouvernement, le général de division, promu à ce grade la semaine dernière, est devenu le porte-flingue de la transition malienne ».
Les flèches de la presse burkinabè…
Ces promotions des artisans de la junte sont saluées par la presse malienne qui y voit, à l’instar de Malijet « une reconnaissance du peuple pour un parcours exceptionnel ».
La presse burkinabé, elle, est plutôt circonspecte, c’est le moins qu’on puisse dire…
Pout WakatSéra, « au Mali, les colonels se font plaisir ».
L’Observateur Paalga enchaîne : « voilà donc que le locataire du Palais de Koulouba et ses camarades ne trouvent pas mieux à faire que de se bombarder généraux. On a beau chercher, on se demande en quoi ces nominations vont booster la lutte contre le terrorisme et la reconquête du territoire. (…) Quatre ans après l’arrivée des militaires au pouvoir, force est de reconnaître que les spécialistes de la guerre qui étaient venus pour sauver le Mali sont toujours à la peine nonobstant toute la propagande ambiante qui entoure cette guerre».
Si la presse burkinabè décoche souvent ses flèches en direction de ses voisins, elle se garde bien de viser ses propres dirigeants… en particulier le capitaine Ibrahim Traoré, le président de la transition. Comme le souligne le quotidien Aujourd’hui à Ouaga, « la profession de journaliste, ballotée entre la sacralité des faits et les lois en temps de guerre, est encline à une autocensure qui ne dit pas son nom, l’attitude normale restant celle de la prudence et de la responsabilité ».
Mon, 21 Oct 2024 - 837 - À la Une: la libération de l'influenceur Kémi Séba
Interpellé lundi à Paris, l'activiste anti-occidental a été libéré jeudi, et « il dégaine une nouvelle fois », titre Afrik.com « Connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, l’homme a déjà fait une première sortie sur son compte X ». « Ceux qui veulent nous éteindre devront encore attendre, on est désolés de gâcher leurs projets. Nous sommes une génération d’hommes et de femmes noirs libres qui n’avons que pour seule obsession, la décolonisation ultime du continent africain et de sa diaspora ». Pour mémoire, le militant béninois avait été placé en garde à vue lundi pour « intelligence avec une puissance étrangère ». Il a donc été libéré. L'enquête préliminaire se poursuit, précise toutefois la justice française. La justice française que n'hésite pas à narguer Kemi Séba, il assure ainsi : « L’élite néocolonialiste française sait très bien que me garder à l’ombre trop longtemps serait très dangereux pour elle, vu notre audience en Afrique et aux Antilles ».
Promotions au Mali
À la Une également : les colonels promus généraux au Mali. « Le président de transition, le colonel Goïta promu au rang de général », titre AfricaNews qui précise que cette promotion s'est faite avec « un titre spécial », le chef de la transition devenant ainsi « ledétenteur de la plus haute distinction militaire du pays ». « Cinq autres colonels influents de la junte » précise le site d'information, « sont promus au rang de généraux quatre étoiles ». Pour Malijet, ces promotions sont la marque « de la reconnaissance du peuple pour un parcours exceptionnel… quatre ans après leur prise de responsabilité, ces officiers se sont imposés comme des figures incontournables de la refondation malienne ».
De son côté, Bamada.net évoque « l'ascension d'une nouvelle élite au Mali », mais émet quelques réserves : « Cette nouvelle ère militaire, marquée par l’ascension fulgurante de ces officiers, soulève des interrogations profondes sur l’avenir du pays. Les Généraux Goïta et ses compagnons ont, en l’espace de quatre ans, redessiné le paysage politique et sécuritaire du Mali. Si cette promotion peut être perçue comme une reconnaissance de leur rôle dans la gestion de la crise nationale, elle cristallise également les craintes d’une militarisation accrue de la sphère politique ». Enfin, Média Afrique News émet également des réserves : « La promotion de ces officiers intervient,nous dit-on, dans un contexte délicat pour le Mali, toujours confronté à des défis sécuritaires et politiques, alors que le processus de retour à un régime civil suscite des attentes tant sur le plan national qu’international».
Résilience
Enfin, gros plan sur les femmes en milieu rural. Elles sont « les moteurs de la résilience mondiale ». Se basant sur des chiffres rendu public par l'ONU, Sidwaya Quotidien, au Burkina, précise que « les femmes produisent jusqu'à 80 % des aliments dans les pays en développement, mais possèdent moins de 20 % des terres à l'échelle mondiale ». Les femmes ont longtemps été perçues comme les plus vulnérables face à la sécheresse", poursuit Sidwaya Quotidien. Mais le secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, Ibrahim Thiaw, souligne « qu'elles sont aussi « les plus résilientes ». « Que ce soit dans la région du Sahel, dans le nord du Kenya, en Iran, au Pérou ou au Maroc, les femmes ont prouvé leur résilience et leur capacité à surmonter des conditions inextricables ».
Toutefois, remarque le quotidien burkinabé, « des inégalités structurelles persistantes limitent l'accès des femmes et des filles à des ressources essentielles, telles que la terre, l'eau, le crédit et la formation. Ce qui augmente leurs charges de travail et complique leur capacité à faire face à la sécheresse ». L'ONU appelle donc « à une meilleure reconnaissance et à un soutien accru aux efforts menés par les femmes, pour protéger les communautés vulnérables des effets dévastateurs de la sécheresse ».
Fri, 18 Oct 2024
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