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- 658 - Dorothée Munyaneza: «Mettre au centre de la scène les femmes afro-descendantes»
Dorothée Munyaneza, l'artiste britannico-rwandaise, vient de recevoir ex æquoavec le chorégraphe mozambicain Idio Chichava le prestigieux prix européen Salavisa de la danse décerné par la Fondation Calouste Gulbenkian. Et la chorégraphe, qui s'est affirmée dans la danse, vient de créer sa première pièce de théâtre présentée au théâtre des Bouffes du Nord dans le cadre du Festival d'Automne à Paris, au sein d'une tournée en France et en Belgique. Inconditionnelles, une adaptation d'un texte de Kae Tempest, nous emmène au cœur d'une prison pour femmes.
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Mon, 02 Dec 2024 - 657 - Virginia Tangvald se plonge dans le passé trouble de son père navigateur
Née en mer en 1986, Virginia Tangvald grandit au Canada. Après des années dans la musique, elle est devenue réalisatrice. Les Enfants du large est son premier roman. Il est inspiré de sa famille et de son père, le navigateur Peter Tangvald dont le parcours a été souvent marqué par la mort. Un livre éminemment littéraire.
« Virginia a vu le jour à bord du bateau construit par son père, Peter Tangvald, célèbre aventurier ayant fait plusieurs fois le tour du monde. De lui, elle n’a aucun souvenir : sa mère s’est enfuie avec elle bébé, avant que son père périsse dans un naufrage qui prendra aussi la vie de sa sœur. Seul survivant, son frère continuera à naviguer jusqu’à disparaître à son tour en mer.
De cette histoire de liberté à tout prix, d’errance et de perte, Virginia rassemble les pièces éparpillées sur les quatre océans dans un premier roman sidérant. Une enquête familiale pour conjurer le sort, combler les blancs des archives et ancrer son identité. Une odyssée fascinante, de l’île de Bonaire, à Porto Rico, en passant par Toronto et la Norvège, où la romancière embarque le lecteur sur la trace des siens pour se trouver elle-même. Une ode à ce pouvoir des mots : fixer des vies entre deux eaux. »
Présentation des éditions JC Lattès
Fri, 29 Nov 2024 - 656 - Susie Morgenstern remporte le prix de la Grande Ourse 2024
Le Salon du livre et de la presse jeunesse s'est ouvert ce mercredi 27 novembre à Montreuil, en banlieue parisienne. Pendant une semaine, petits et grands vont pouvoir y découvrir l'ensemble des parutions pour jeunes lecteurs, et rencontrer des auteurs. Pour la 40ᵉ édition de ce Salon, le prix de la Grande Ourse a été décerné à la star de la littérature Jeunesse Susie Morgenstern. Cette autrice née aux États-Unis en 1945 a publié plus d'une centaine d'ouvrages et, comme elle nous l'a confiée, son œuvre est loin d'être terminée.
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Thu, 28 Nov 2024 - 655 - Lubna Azabal dans le film «Rabia»: «Ce n'est pas un bourreau comme les autres, cette Madame»
Poussée par les promesses d'une nouvelle vie, Jessica, une Française de 19 ans, part pour la Syrie rejoindre Daech. Arrivée à Raqqa, elle intègre une mafada, une maison de futures épouses de combattants et se retrouve vite prisonnière de Madame. L'actrice Lubna Azabal incarne cette charismatique directrice qui tient les lieux d'une main de fer, dans le long métrage Rabia, de la réalisatrice allemande Mareike Engelhardt.
Wed, 27 Nov 2024 - 654 - Le plasticien Thonton Kabeya à la biennale de Dakar: «Mon œuvre est complexe parce que je l'ai voulue universelle»
Thonton Kabeya est originaire de la République démocratique du Congo et vit depuis près de 10 ans en Afrique du Sud. Il se nourrit de son expérience dans ses toiles pleines de vie. Il est en ce moment exposé pour la première fois au « in » de la biennale de l’Art africain contemporain, Dak’Art, dans l’ancien palais de justice de Dakar. Kasala, inner city blues, en référence à une chanson de Marvin Gaye, est une grande œuvre entre peinture, sculpture et installation, comme une mini ville avec plusieurs niveaux : en haut des immeubles du monde entier aux façades abîmées, et en dessous des petits personnages qui continuent à vivre leur vie.
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Tue, 26 Nov 2024 - 653 - «Histoire de l'art au féminin», une BD grand public pour rendre l'honneur aux oubliées de l'art
Marion Augustin est l'autrice et la scénariste d'une bande dessinée riche et documentée à mettre entre toutes les mains.Histoire de l'art au féminin est publié aux Éditions Casterman, des portraits et des récits parcourent plusieurs siècles d'une histoire occidentale où les femmes artistes ont souvent été minorées ou oubliées.
Mon, 25 Nov 2024 - 652 - Le chef d'orchestre vénézuélien Rafael Payare: «La musique n'est pas un privilège, c'est un droit»
Il parvient à électriser la scène et la salle rien qu'avec une baguette et son talent : c'est le chef d'orchestre Rafael Payare. Ce Vénézuélien aux gestes exubérants et précis est issu d'El Sistema, un programme destiné aux enfants de quartiers défavorisés, où il apprend le cor avant de découvrir la direction d'orchestre. À 44 ans, le chef charismatique traverse l'Atlantique pour célébrer les 90 ans de l'Orchestre symphonique de Montréal dans les plus grandes salles de concert européennes — de Londres à Vienne en passant, ce 22 novembre, à la Philharmonie de Paris.
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Fri, 22 Nov 2024 - 651 - Arébénor Bassene, le plasticien «historien» exposé à la Biennale de Dakar
C’est la deuxième biennale de Dakar pour le plasticien sénégalais Arébénor Bassène, qui a cette année la chance d’être à la fois présent à l'in et à l'off. Ce peintre érudit a étudié pendant de longues années, sur les bancs de la fac, l’histoire et les civilisations africaines. Il a commencé par exposer dans une galerie belge avant de percer dans son pays. Ses toiles colorées, semi-abstraites, faites de mouvements et de couleurs, ont toujours un lien avec l’histoire du continent, tout comme les matériaux qu’il utilise. Rencontre à la galerie Selebe Yoon de Dakar, où il expose dans le cadre de l'off de la Biennale.
De notre correspondante à Dakar,
Thu, 21 Nov 2024 - 650 - «L'Agrafe» de Maryline Desbiolles: «Je n'ai pas de goût pour l'exotisme»
L'Agrafe, c'est le nom donné au péroné, cet os dans la jambe. C'est le titre du dernier roman de Maryline Desbiolles. Emma Fulconis, l'héroïne du roman, se fait effectivement mordre à la jambe et s'ensuit une quête de ses origines harkis sur fond de racisme dans l'arrière-pays niçois où se déroule l'histoire. Un arrière-pays au paysage rude et beau à la fois comme ses habitants. L'autrice qui a déjà à son actif plusieurs dizaines d'ouvrages nous emmène dans cette nature puissante et sa population complexe avec une écriture ciselée qui nous happe.
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Wed, 20 Nov 2024 - 649 - Michel Hazanavicius évoque la Shoah dans un film d'animation sans la nommer: «on est tous potentiellement des Justes»
Comment parler d'un des crimes les plus abominables, un génocide aux enfants ? Et notamment le génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Un film, qui sort mercredi 20 novembre 2024 en salles en France, après avoir été sélectionné en compétition au festival de Cannes, y parvient par le biais du conte. Dans La plus précieuse des marchandises, le réalisateur Michel Hazanavicius adapte, en animation, un récit de Jean-Claude Grumberg. Michel Hazanavicius est l'Invité culture.
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Wed, 20 Nov 2024 - 648 - Biennale d'art contemporain au Sénégal: «Icônes oubliées», une exposition du photographe Djibril Drame
Le Sénégal accueille actuellement, et jusqu’au 7 décembre 2024, la 15e édition de la biennale d'art contemporain. Plus d'une centaine d'artistes venus du continent et du monde entier sont exposés à l'ancien palais de Justice, mais aussi dans plusieurs galeries de Dakar. Djibril Dramé, photographe sénégalais, est l'un d'entre eux. Sélectionnée pour le « off », l'exposition, Forgotten Icons, « Icônes oubliées », curatée par la commissaire Fatima Bocoum, s’expose en plein air, sur la corniche de la capitale. Quatre photos grand format de 2 mètres sur 3, représentent les chanteuses Nina Simone, sa fille Lisa et Oum Khaltoum ainsi que l’écrivaine Ama Ata Aidoo. À travers cette exposition éponyme tirée de sa série photographique, l’artiste de 38 ans revisite l’héritage de ces icônes et revendique vouloir faire vivre son art dans l’espace publique.
Pour aller plus loin: Djibril Dramé
Tue, 19 Nov 2024 - 647 - Zep: «La bande dessinée a fait mon éducation citoyenne, et Titeuf m'a fait découvrir le monde»
Le dessinateur Zep est sans doute l'un des auteurs de bande dessinée les plus connus, grâce à l'immense succès de la série Titeuf, ce petit garçon à la houppette blonde et la langue bien pendue. Mais cet auteur suisse de 56 ans ne se repose pas sur sa série à succès. Depuis dix ans, il fait paraître des récits adultes avec un style graphique bien différent. Un beau livre, qui vient de paraître aux éditions Rue de Sèvres, explore toute sa gamme. Son titre : Dessiner le monde.
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Mon, 18 Nov 2024 - 646 - Cinéma: «Finalement», le 51e film de Claude LelouchWed, 13 Nov 2024
- 645 - Alain Souchon et ses fils: une tournée en famille sur ordonnance
Le chanteur de 80 ans et deux fils, Pierre et Charles, se sont lancés dans un Tour de France d'une centaine de dates. Ils interprètent tous les soirs les grands succès d’Alain Souchon, mais aussi des titres plus confidentiels. « C’est mon docteur qui m'a conseillé de faire cette tournée en famille », déclare le chanteur. « Je suis allé le voir parce que j’avais un petit coup de mou. Il savait qu’on avait déjà fait des concerts ensemble ». À partir de ce soir et pour une dizaine de dates, le trio fait étape au Casino de Paris.
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Tue, 12 Nov 2024 - 644 - Sarah Lenka: son nouvel album «Isha» raconte l'exil et le déracinement
Disque après disque, la chanteuse Sarah Lenka trace une voie à part dans le paysage musical français. Elle vient de sortir un nouvel album intitulé Isha (ce qui signifie « Femmes » en hébreu). Les textes sont écrits en anglais et racontent son histoire familiale, marquée par l'exil et le déracinement.
À écouter aussiSession Live Marion Rampal et Sarah Lenka
Mon, 11 Nov 2024 - 643 - La trajectoire de Kamel Daoud, lauréat du Prix Goncourt 2024 pour «Houris»
L'invité culture est l'écrivain Kamel Daoud, lauréat du Prix Goncourt 2024 pour son troisième roman Houris, publié chez Gallimard. Une fiction puissante qui revient sur la décennie noire en Algérie à travers le récit d'une jeune femme prénommée Aube, égorgée à 5 ans par les terroristes et qui a miraculeusement survécu.
Kamel Daoud, né en 1970 à Mesra, en Algérie, est un écrivain et journaliste algérien d'expression française. Après avoir obtenu un baccalauréat scientifique, il poursuit des études de lettres françaises à l'université d'Oran.
En 1994, Kamel Daoud commence sa carrière journalistique au Quotidien d'Oran, un journal francophone algérien. Il y publie sa première chronique trois ans plus tard, intitulée Raina raikoum(« Notre opinion, votre opinion »). Il devient rédacteur en chef du journal pendant huit ans, période durant laquelle il jouit d'une grande liberté d'expression, malgré les contraintes politiques et sociales.
Parallèlement à sa carrière de journaliste, Kamel Daoud se lance dans l'écriture littéraire. Son premier roman, Meursault, contre-enquête (2013), est une réécriture du célèbre L'Étranger d'Albert Camus, vue du point de vue de l'Arabe anonyme tué par Meursault. Ce roman lui vaut le prix Goncourt du premier roman en 2015, ainsi que le Prix François-Mauriac et le Prix des cinq continents de la Francophonie.
En 2024, Kamel Daoud publie Houris, une œuvre qui explore les thèmes de la religion, de la liberté et de l'identité. Ce roman est salué par la critique pour sa profondeur et son originalité. Daoud continue de s'interroger sur les questions existentielles et sociétales, offrant à ses lecteurs une réflexion profonde sur le monde contemporain. Son roman remporte le prix Goncourt 2024 et est sélectionné en 2024 pour le prix Goncourt des lycéens.
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«Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l'histoire d'une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant. »
Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d'indépendance, qu'elle n'a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu'elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix. Son histoire, elle ne peut la raconter qu'à la fille qu'elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l'a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être. (Présentation des éditions Gallimard)
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Fri, 08 Nov 2024 - 642 - «Bach appartient à mon enfance en Afrique», Salia Sanou présente sa dernière création à Paris
Salia Sanou le chorégraphe Burkinabé vit entre l'Europe et Ouagadougou où il a créé le centre chorégraphique la Termitière avec Seydou Boro. Cet habitué du Théâtre de la Ville à Paris vient d'y présenter sa dernière création. De Fugues... en suite... s'inspire de la musique de Bach qu'il marie au kora et au balafon. Une pièce féminine pour six danseuses.
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Thu, 07 Nov 2024 - 641 - Gilles Perret: «le vrai sujet du film "Au boulot!", ce sont les classes populaires»
Et si une grande bourgeoise, chroniqueuse libérale des plateaux télé, partageait quelques heures le quotidien de travailleurs pauvres ? C’est l’argument du nouveau film de François Ruffin. Dix ans après le succès de Merci Patron, le député de gauche réalise avec Gilles Perret une comédie documentaire intitulée Au boulot, elle confronte l’éditorialiste médiatique Sarah Saldmann à la réalité des travailleurs précaires.
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Thu, 07 Nov 2024 - 640 - «Figures»: une fresque monumentale de la Franco-Malgache Malala Andrialavidrazana
C'est une spectaculaire fresque murale de 60 mètres de long qui est exposée jusqu’au 5 janvier sous la verrière du Palais de Tokyo, à Paris. Cette œuvre, intitulée Figures, est signée de la plasticienne franco-malgache Malala Andrialavidrazana, qui l’a créée spécialement pour cette exposition. L’artiste réagence sur cette fresque le travail de photomontages numériques qu’elle développe depuis une dizaine d’années. Ces photomontages prennent forme au moyen de sources comme des timbres, des billets de banque, des estampes et surtout des cartes géographiques.
Pour en savoir plus sur l'exposition Figures, cliquez ici.
À écouter dans Vous m'en direz des nouvellesLes collages cartographiques de Malala Andrialavidrazana façonnent de nouvelles «figures» du monde
Mon, 04 Nov 2024 - 639 - Rencontre avec le chorégraphe et danseur Vinii Revlon, légende du voguing
Plus qu'une danse, c'est un véritable mouvement né aux États-Unis dans les années 1960. Le voguing, c'est un mélange de poses de magazines en accélérées et dansées, par et pour les personnes queers racisé.e.s. C'est devenu aujourd'hui un phénomène en France. Cette discipline underground a récemment été mise en avant lors des JO 2024 de Paris, grâce au danseur et chorégraphe, Vinii Revlon.
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Fri, 01 Nov 2024 - 638 - Découverte en BD de la «Maison Blanche, en coulisses avec Obama, Trump et Biden» par Karim Lebhour
Alors que les Américains sont appelés aux urnes lundi 5 novembre pour l'élection présidentielle, une bande dessinée française, publiée chez Delcourt, nous invite à découvrir le lieu de résidence du président : la Maison Blanche. À travers les anecdotes de Jérome Cartilier l'ancien correspondant à Washington de l'Agence France Presse, Karim Lebhour signe le scénario de cette nouvelle bande dessinée Maison Blanche, en coulisses avec Obama, Trump et Biden.
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Thu, 31 Oct 2024 - 637 - Théâtre: Mickaël Délis «décortique» sa condition d'homme dans «Le premier sexe»
L'acteur, auteur et metteur en scène Mickaël Délis joue une pièce autour du sujet de la masculinité. Le spectacle fait salle comble et s'intitule Le premier sexe - ou la grosse arnaque de la virilité, un seul en scène drôle et émouvant et une galerie de personnages pour raconter son parcours de petit garçon, d'adolescent, et enfin d'homme. Mickaël Délis est au micro de RFI.
► Le premier sexe - ou la grosse arnaque de la virilité à voir à la Piccola Scala à Paris,jusqu'au 27 novembre 2024. Le mardi et le mercredi à 19h15. Relâche le 13 novembre, puis reprise en décembre 2024 les lundis à 19h15, le mardi 31/12 à 19H15 et en janvier, février et mars 2025, les mercredis à 21h15, les samedis à 19h et les dimanches à 17h15.
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Wed, 30 Oct 2024 - 636 - Céleur Jean Hérad, peintre de la souffrance haïtienne
Céleur Jean Hérard, qui fut d'abord artisan puis l'un des sculpteurs majeurs de la nouvelle École haïtienne, s'est lancé depuis quelques années dans la peinture. Ses tableaux, marqués par la souffrance du corps et de l'esprit, constituent un puissant hommage aux difficultés que traversent ses contemporains en Haïti. Entretien
RFI : Bonjour, Céleur Jean Hérard. Vous exposez actuellement vos peintures à la galerie Christophe Person à Paris. Et ce que l'on voit à travers vos tableaux, ce qui est frappant, ce sont les corps en souffrance, les visages et les corps déformés. Avez-vous voulu peindre la souffrance que vit actuellement le peuple haïtien ?
Céleur Jean Hérard : Oui, moi, je travaille sur la dépression du peuple haïtien, aussi sur la dépression mondiale de ce qui se passe dans le monde. À partir de là, j'essaie de travailler mes personnages parce que je suis très à l’écoute de ce qui se passe. Moi, je voyage beaucoup dans le monde, ici, en Europe, ou en Amérique, mais il faut dire vraiment qu'en Haïti, la situation est pire. Et franchement, ça impacte mon travail.
Diriez-vous que vos peintures visent à guérir cette souffrance ?
Oui, c'est vrai, c'est comme une forme de guérison de cette souffrance. Comme vous voyez, dans mon travail, il y a beaucoup de couleurs, beaucoup de formes, et vous avez l'impression que c'est une sorte de revendication pour dire au monde « c'est juste qu'il y a de la souffrance, mais il y a aussi quelque chose d'autre, au-delà de la souffrance ». C’est ce que je voulais réellement mettre en avant pour pousser les êtres humains à prendre conscience [de cette violence, NDLR], pour qu'il y ait une prise de conscience. Pour qu’il y ait une autre réalité et qu'il y ait un monde beaucoup plus équilibré. C'est pour ça que dans mon travail, vous allez voir beaucoup de formes et beaucoup de couleurs. Je cherche un travail d'équilibre pour au moins pousser à cette prise de conscience et j’espère que cela va arriver.
J'ai lu dans une interview que vous disiez ne pas vous définir comme un artiste engagé, mais comme un témoin de votre époque.
Alors c'est vrai, cette phrase, elle est sortie quand il y a eu des étudiants dans mon atelier — dans lequel on accueille beaucoup d'étudiants… Et souvent, ils essayent de me poser une étiquette d’artiste engagé. Et moi, je ne pense pas que c'est vraiment le terme approprié pour ce que je fais. Moi, je pense que je suis plutôt un témoin de ce qui se passe et du moment actuel. Parce que quand on me qualifie d'artiste engagé, je me dis souvent que cela peut être un peu dangereux. Parfois, il y a des étiquettes un peu extrémistes ou radicales… mais en réalité, on n’est pas toujours engagé, on est souvent juste témoin de ce qui se passe dans le lieu où l’on vit, dans l'espace où l’on est, de la ville, de la terre. Donc, moi, je ne suis qu’un témoin qui essaye de raconter en fonction de ma perspective comment je vois le monde, et surtout, comment je vois la vie en Haïti.
Haïti a une grande tradition de peinture. Est-ce que cette tradition vous habite ? Est-ce que vous faites référence à cette tradition dans votre travail ?
Je voudrais vous raconter une anecdote. Hier, Christophe Person [le galeriste, NDLR] a organisé un dîner à la galerie avec les collectionneurs. Et à un moment donné, pendant la conversation, on parlait de Basquiat [Jean-Michel Basquiat, peintre américain d'origine haïtienne né aux États-Unis, décédé en 1988, NDLR]. Et des gens ont commencé à revendiquer Basquiat comme peintre haïtien. Moi, je disais qu’il fallait arrêter avec tout ça, car je pense qu'en Haïti, nous avons produit davantage que Basquiat. Peut-être même que nous avons déjà produit cinq Basquiat ! Entre le passé et le présent, nous avons démontré la force de notre créativité. Je pense qu'il faut regarder la peinture haïtienne telle quelle, sans faire référence à une identité venue d’ailleurs pour montrer vraiment la force du travail.
Les tableaux de Céleur Jean Hérard sont à découvrir à la galerie Person à Paris jusqu'au 30 novembre ou sur le site du Centre d'art d'Haïti à Port-au-Prince.
Tue, 29 Oct 2024 - 635 - La vie extraordinaire d'Anita Conti, pionnière de la lutte pour la préservation des océans
Le duo d’artistes Catel Muller, au dessin, et José-Louis Bocquet, au scénario, ont entrepris depuis quelques années de raconter l’histoire de femmes qui ont marqué leur temps et dont le parcours a été invisibilisé à travers une très belle collection de bandes dessinées, intitulée « Les clandestines de l’Histoire », aux éditions Casterman. Cette fois, ils font revivre les exploits d’Anita Conti, surnommée la dame de la mer, dont le livre Racleurs d’océans alertait sur la surpêche dès les années 1950.
À écouter dans Jusqu'où va la science ?À l’écoute des océans pour la Fête de la science
Mon, 28 Oct 2024
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