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Journal d'Haïti et des Amériques

Journal d'Haïti et des Amériques

RFI

13h10-13h30 (TU) sur l'antenne Monde, Anne Cantener vous propose un rendez-vous d’information destiné aux Amériques, avec chaque jour, un dossier spécial Haïti. Haïti, avec quelque trois millions d’auditeurs, est le deuxième bassin d’audience de notre radio, après celui de l’Afrique francophone. Le pays compte six émetteurs pour diffuser RFI en modulation de fréquence. C’est pour cet auditoire que, chaque jour, RFI consacre un reportage, ou une interview, spécifiquement consacré à Haïti. 

446 - En Haïti, l'ONG Médecins sans frontières suspend ses activités
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  • 446 - En Haïti, l'ONG Médecins sans frontières suspend ses activités

    Après 30 ans de présence dans le pays, Médecins sans frontières (MSF) ne cache pas que c'est une tragédie pour les habitants soignés dans la capitale et notamment les enfants. L’ONG estime qu'elle n'a plus le choix à cause de la violence des gangs, mais aussi celle des forces de l'ordre.

     

    Dans la nuit du lundi 18 novembre au mardi 19 novembre 2024, de violents affrontements ont opposé des gangs à un groupe de policiers et d'habitants en plusieurs points de la capitale. Bilan : au moins 28 morts, identifiés comme des membres de la coalition « Vivre ensemble » dont les corps ont parfois été brûlés et laissés dans la rue. « Port-au-Prince s’est réveillée dans l’angoisse, les rues désertes et les quartiers bouclés » rapporte notre correspondant Peterson Luxama. Selon un porte-parole adjoint de la police nationale, les événements ont débuté vers deux heures du matin lorsque la police a intercepté un camion et un minibus qui montaient en direction de Pétion-Ville avec, à leur bord, des membres de groupes armés. Au moins dix d’entre eux ont été abattus, poursuit notre correspondant. Les forces de l’ordre ont récupéré des armes automatiques, des centaines de munitions et un drone. Depuis, des opérations de ratissage sont en cours et tous les axes routiers sont complètement bloqués. Dans la vallée de Bourdon, un agent de sécurité interrogé par Ayibopost raconte qu’après un assaut d’hommes armés, ces derniers ont été pris en chasse par la police et la population. Parmi les victimes, un enfant, « non armé », « envoyé en mission (…) selon ses dires ». D’après deux témoins interviewés, l'épilogue est tragique : « la foule tue l’enfant et met le feu à son cadavre », relate Ayibopost.

    À lire aussiHaïti: une trentaine de membres de gangs armés abattus dans les rues de Port-au-Prince

    En Bolivie, l’enfer des enfants cireurs de chaussures

    Ce 20 novembre 2024, c’est la Journée mondiale de l'enfance. Encore trop souvent, des mineurs sont contraints de travailler au lieu d’aller à l’école. En Bolivie, les jeunes peuvent être employés dès l’âge de 14 ans, mais l’État peine à vraiment les protéger. Beaucoup des cireurs de chaussures de la capitale La Paz exercent bien avant cet âge pour tenter d’aider leur famille. Ils sont stigmatisés, et jugés souvent sans avenir par les passants. Le visage couvert d’un passe-montagne, Ronald explique que c’est pour ne pas être reconnu. « Ce n'est pas que nous sommes mauvais, mais pour beaucoup ce n'est pas un travail digne », confie ce jeune-homme au micro de notre correspondante Camille Bouju.

    Dernière étape de la visite d’Emmanuel Macron en Amérique latine. Le Président français rencontre le président chilien Gabriel Boric, après ses escales en Argentine et au Brésil pour le sommet du G20. L’occasion de rappeler l’attachement commun au multilatéralisme, menacé avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. L’occasion aussi, espère la France, de relancer les relations avec l’Amérique latine. « La France est en train de perdre des places au profit de la Chine ou l’Allemagne (…) et il faudrait qu’elle propose des coopérations de longue durée, pas seulement de circonstances, car on a besoin de lithium [dont le Chili est le premier producteur mondial, ndlr] », souligne Sébastien Velut, professeur de géographie à l'institut des hautes études de l'Amérique latine.

    À lire aussiLe G20 douche les attentes sur le climat et affiche ses divisions dans sa déclaration commune

    Los Angeles veut protéger ses immigrés

    Aux États-Unis, le compte-à-rebours a commencé avant la prise de poste de l'administration de Donald Trump, les villes démocrates se préparent.Au lendemain de la confirmation par Donald Trump « qu'il utiliserait l'armée pour aider à expulser les immigrants sans papiers », les dirigeants de la ville de Los Angeles adoptent une ordonnance dite de « sanctuaire » interdisant que les ressources de la ville soient utilisées pour mener à bien des contrôles fédéraux en matière d'immigration, rapporte le New-York Times. Cette loi n’empêchera pas le gouvernement fédéral de procéder à des expulsions massives à Los Angeles car « la ville doit se conformer à un mandat valide émis par un juge fédéral ou d’État » mais, selon le Los Angeles Times, l’enjeu est surtout « de signaler que la mairie soutient sa large population immigrée (…) environ 4,3 millions de personnes, dont 800 000 sont sans papiers » précise le quotidien local.

    À lire aussiÀ la Une: Trump ou la stratégie du bulldozer

    Journal de la 1ʳᵉ : Paulo Albin, une grande voix de la musique martiniquaise, s’est éteint

    Paulo Albin, c’est 50 ans de carrière et plusieurs tubes passés à la postérité. Retour sur sa carrière avec Audrey Govindin de Martinique la 1ère.

    En Guadeloupe, plus 6 % de voyageurs à l’aéroport Paul caraïbes au mois d'octobre. 128 340 passagers de plus que sur la même période. La raison : l'arrivée de nouvelles compagnies, mais avec des disparités selon les destinations, explique notre confrère Frank Aristide.

    ► Morceau musical : Where the wild things are, du canadien Patrick Watson.

    Wed, 20 Nov 2024
  • 445 - Au Chili, la natalité en crise

    Avec un taux de fécondité de 1,17 enfant par femme, le Chili se classe parmi les pays les moins féconds du monde. En dix ans, le nombre de naissances sur le sol chilien a baissé de près d’un tiers, conséquence de l’autonomie grandissante des Chiliennes, pour qui être femme n’est plus obligatoirement synonyme d’être mère.

    Dans son dossier Amériques, notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné, relate les mouvements de fond qui ont mené à cette petite révolution de la natalité chilienne : autonomie reproductive, meilleur accès des femmes à l’éducation et au monde du travail, perception plus moderne de la famille et baisse massive des grossesses juvéniles.

    Extrait du témoignage de Florencia, rencontrée devant l’Université du Chili : « Moi, je respecte complètement la décision de ne pas être mère, parce que je crois qu’il y a bien plus de raisons de ne pas vouloir d’enfants plutôt que d’en vouloir. Je pense qu’une femme ne peut pas complètement se réaliser une fois qu’elle devient mère. Elle est reléguée socialement, que ce soit dans ses études, dans sa carrière ou même dans son rôle dans la société. Et je crois que la pression pour devenir mère, elle vient des générations précédentes. Car il y a cette conception que la femme naît pour être mère. Elle naît pour prendre soin des autres. Elle naît pour rester à la maison. »

    Les Chiliennes veulent étudier, développer leur carrière professionnelle, et sont très conscientes de la vulnérabilité de leurs aînées, qui n’avaient pas accès à l’enseignement supérieur, souligne Martina Yopo Diaz, sociologue à l’Université de Cambridge et professeure à l’Université Catholique du Chili : « Il y a un facteur en particulier qui a participé à l’émancipation des Chiliennes face à l’injonction de la maternité. Après le retour de la démocratie, dans les années 1990, le taux de participation des femmes a fortement augmenté dans l’enseignement supérieur. Et aujourd’hui, « être une femme » ce n’est plus nécessairement « être une mère ». Les femmes ont d’autres aspirations. Dans le passé, les Chiliennes n’étaient pas indépendantes financièrement et n’avaient pas fait d’études qui leur permettent d’accéder à cette indépendance. »

    Reportage de Naïla Derroisné à écouter dans son intégralité dans l’émission du jour.

     

    Haïti toujours sur le pied de guerre

    Inauguration hier (18 novembre 2024) d'une nouvelle base militaire dans le district de Port-au-Prince, la base Vertières, pensée comme un symbole du renforcement des Forces armées d'Haïti. En théorie, 2 000 nouveaux soldats doivent s'y installer, avec des infrastructures modernisées, capables, par exemple, d’accueillir et d’entretenir plusieurs hélicoptères.

    L’évènement s’est tenu en grande pompe en présence des plus hauts représentants de l'État (Conseil présidentiel de transition, Premier ministre, chef de la police) et le n°1 de l'armée haïtienne, le lieutenant-général Derby Guerrier, a sauté sur l'occasion pour réclamer davantage de moyens afin de lutter contre les groupes armés : « Nous devons nous atteler à mettre de côté nos rancœurs et nos intérêts pour nous mettre au service de la patrie bien-aimée. Excellences, a-t-il lancé aux responsables politiques présents dans l’assistance, permettez que l’armée qui souffre dans sa chair comme dans son âme, réclame de vous les moyens nécessaires lui permettant, à côté de notre police, de récupérer les zones de non-droit et de garantir la tranquillité et la paix pour les fils de notre Nation. »

    Ironie de l'histoire, relate Echo Haïti News, cette cérémonie solennelle a dû s'interrompre après des tirs sporadiques entendus aux abords de la nouvelle base, près de l'aéroport international de Port-au-Prince. Évacuation précipitée des invités qui a, conclut le média en ligne, « jeté une ombre sur cette journée historique ».

     

    La galère des Haïtiens de l'étranger

    On a beaucoup parlé des discours de Donald Trump pendant sa campagne, mais tout n’est pas rose de l’autre côté du miroir. Dans le Boston Globe, reportage à lire au Chili, un pays que les communautés haïtiennes ont longtemps considéré comme un refuge, par la grâce de sa politique migratoire bienveillante et de son économie prospère. Chiffre stupéfiant cité par le Boston Globe, entre 2012 et 2020, le nombre d'Haïtiens au Chili est passé de 2 000 à plus de 182 000. Et sont arrivés en parallèle des ressortissants vénézuéliens, péruviens et boliviens. On y lit dans la bouche d'un sénateur chilien que « le pays n'était pas prêt à ça », qu'il n'y a pas d'emploi, que les immigrants haïtiens se retrouvent marginalisés, réduits aux petits boulots de vendeurs de rue, chassés par la police et logés dans des camps de fortune. Et pour conclure, qu’entre relents de racisme et pression politique, le Chili d'avant n'est plus comme avant.

     

    Nominations Trump, la valse continue à Washington

    La liste des nommés s'allonge, les polémiques aussi. Deux piliers de l'administration Trump sont pointés du doigt dans des affaires de mœurs : Matt Gaetz, le futur patron de la justice américaine, accusé de relations sexuelles avec une mineure et Pete Hegseth, nommé à la Défense. Ce dernier reconnaît s'être fendu d'un gros chèque pour acheter le silence d'une femme qui avait porté plainte contre lui.

    Gaetz et Hegseth restent présumés innocents et nient toute infraction pénale. Mais vont-ils survivre à la vague #metoo aussi facilement que Trump lui a survécu ? C’est ce que se demande le Boston Globe. Et la réponse est dans la question, écrit Joan Vennochi dans sa tribune, « l'époque où les hommes étaient enfin tenus responsables de leurs transgressions sexuelles a déjà l'air si vieux et si loin, c'est presque un mirage » lorsque l’on sait que la majorité des femmes blanches a voté pour lui.

    Sombres prédictions qui semblent se confirmer puisque la Chambre des représentants ne veut rien rendre public de l’affaire impliquant Matt Gaetz, qui doit prendre le portefeuille de la Justice. On sait que le comité d'éthique de la Chambre a pondu un rapport sur ses agissements, on ne sait pas exactement ce qu'il y a dedans, mais on sait qu'il y est question de sexe, de drogue et de cadeaux à ses proches. On sait aussi que ce n'est pas près de sortir, puisque Mike Johnson, le speaker républicain, ne veut pas selon ses mots, « ouvrir la boîte de Pandore ». Ruth Marcus dans le Washington Post y voit un positionnement d’une « faiblesse pathétique », d'autant plus que Matt Gaetz a visiblement fait des pieds et des mains pour retarder la procédure. Et a démissionné le plus vite possible, le jour même de sa nomination à la Justice, sachant très bien que le comité d'éthique ne publierait rien s'il n'était plus membre de la Chambre. Le Post rappelle qu’avant de prendre ses fonctions, Gaetz va pourtant devoir être auditionné par le Sénat, l’autre chambre du Congrès, qui va le passer à la moulinette. Comment les sénateurs peuvent-ils se prononcer si l'enquête de la Chambre ne sort pas ? « Le Sénat n'aura qu'une seule option, refuser de confirmer la nomination de Matt Gaetz, ce qu'il devrait faire dans tous les cas ».

     

    Au Venezuela, le spectre de la catastrophe monétaire

    Depuis des années, les Vénézuéliens ont connu l’hyperinflation – jusqu’à 130 000% - et les dévaluations successives de la monnaie officielle, le bolivar. Rare parenthèse : le cours du bolivar était resté stable depuis la fin de l’année 2023, 36 bolivars pour un dollar. Mais ces derniers mois, depuis le scrutin présidentiel, il s’est remis à baisser. Il faut compter cette semaine 45 bolivars pour un dollar sur le marché officiel. Et il en va de même sur le marché parallèle, celui du dollar, où son prix augmente de façon exponentielle (53 bolivars pour un dollar). Le pays vit actuellement avec les deux monnaies, on achète et on paie en bolivars ou en dollars. Et le spectre des catastrophes monétaires passées pèse encore et toujours sur le Venezuela, rapporte notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle. Reportage à écouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

     

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Une épidémie de dengue se propage en ce moment en Guadeloupe.

    Tue, 19 Nov 2024
  • 444 - Les Haïtiens de nouveau contraints de fuir les gangs à Port-au-Prince

    À Port-au-Prince, la violence des gangs plonge les quartiers de Solino, Nazon et Christ-Roi dans le chaos. Des milliers de familles fuient, abandonnant tout. Face à l’impuissance de l’État, les citoyens, accablés, réclament une intervention internationale urgente.

    Depuis plusieurs jours, les quartiers de Solino, Nazon et Christ-Roi à Port-au-Prince sont livrés à la terreur des gangs armés, notamment ceux de la coalition «VIV ANSANM». Les habitants fuient par milliers, emportant le strict minimum dans une atmosphère de panique générale. Témoignages après témoignages, des familles décrivent au micro de notre correspondant Peterson Luxama leur désespoir et leur sentiment d’abandon. «Je ne sais pas pour combien de temps la police va continuer à nous pousser à partir», s’indigne une mère de famille, dénonçant l’inaction des autorités face aux pillages et aux meurtres.

    Pour les jeunes comme Jeantel Lainé, étudiant en droit, cette réalité dépasse l’imaginable. «Jamais je n’aurais pensé vivre une telle situation», confie-t-il. Comme lui, Émilie, étudiante à l’Université d’État d’Haïti, dénonce l’impact de cette crise sur les institutions : «Les écoles, universités et hôpitaux sont paralysés. Le pays est aux mains des bandits.» L’absence de réponse étatique laisse les citoyens dans une profonde désillusion, tandis que les prix des produits de première nécessité s’envolent, aggravant une crise déjà insoutenable.

    Des organisations de défense des droits humains, à l’instar de Défenseur Plus, tirent la sonnette d’alarme. «Les droits fondamentaux, dont celui à la vie et à la libre circulation, sont bafoués quotidiennement», déclare Antonald Mortimé, appelant la communauté internationale à intervenir avec une force onusienne pour soutenir la police haïtienne. La montée des violences, couplée à un État défaillant, pousse Port-au-Prince dans une spirale de désespoir et d’instabilité.

     

    Début du G20 à Rio de Janeiro : un sommet sous tensions internationales

    Le G20 s'est ouvert aujourd'hui (18 novembre 2024) à Rio de Janeiro, au Brésil, dans un climat marqué par des tensions géopolitiques et des désaccords profonds. Pour le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, ce sommet constitue une opportunité de projeter le leadership de son pays sur la scène internationale.

    Selon Hervé Théry, géographe spécialiste du Brésil à l’Université de São Paulo, Lula avait prévu d'utiliser cette réunion pour mettre en avant des initiatives ambitieuses, notamment la lutte contre la faim et la pauvreté. Mais ces objectifs sont fragilisés par plusieurs obstacles majeurs : « l’élection de Donald Trump, celle de Javier Milei en Argentine, et les divisions persistantes sur les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient », souligne le quotidien O Estado de S. Paulo.

    Les négociations pour une déclaration finale s'avèrent ardues. D'après O Globo, les discussions se sont poursuivies jusque tard dans la nuit, sans parvenir à un consensus. Pour l'heure, aucun mot sur Israël, la Russie ou même le terme « guerre » ne figure dans les documents provisoires.

    Le Brésil propose néanmoins une mesure forte : taxer les grandes fortunes à hauteur de 2% au niveau mondial pour financer la lutte contre la pauvreté. Une initiative que l’Argentine rejette catégoriquement. Par ailleurs, certains diplomates redoutent que le président argentin, Javier Milei, perçu comme un allié du président américain élu, Donald Trump, ne complique encore davantage la situation.

     

    Trump et ses nominations controversées : une administration sous les projecteurs

    Alors que Donald Trump prépare son retour à la Maison Blanche, les nominations pour son administration suscitent déjà la polémique. Selon The New Yorker, les choix du président élu reflètent avant tout sa propre personnalité et ses combats politiques.

    Matt Gaetz, choisi pour diriger le ministère de la Justice, est accusé d’actes controversés, notamment de relations avec une mineure et de consommation de drogues. Trump y voit, selon l’article, « un homme injustement jugé, à son image ».

    Robert F. Kennedy Jr., connu pour ses positions antivax, sera nommé ministre de la Santé. Sa nomination semble conforter les doutes de Trump envers la science, notamment pendant la pandémie de Covid-19.

    Pete Hegseth, pressenti pour prendre la tête du Pentagone, est un critique des généraux « woke » et un défenseur des criminels de guerre. Il incarne, selon Trump, une revanche contre l’establishment militaire qui avait remis en cause ses capacités présidentielles.

    Ruben Gallego : premier sénateur latino élu de l’Arizona

    Ruben Gallego, démocrate, est devenu le premier sénateur latino élu de l’Arizona, un État qui avait pourtant soutenu Donald Trump lors de l’élection présidentielle du 5 novembre.

    Comment a-t-il réussi cet exploit ? En ciblant les hommes latinos, un groupe qui avait largement délaissé Kamala Harris. Dans une interview au WashingtonPost, Ruben Gallego explique : « Les Latinos partagent les mêmes préoccupations que les autres électeurs : l’économie et l’immigration. Mais les démocrates n’ont pas compris les priorités des hommes latinos. Personne ne mesurera jamais le stress émotionnel d’un homme latino incapable de joindre les deux bouts. Cela touche à son identité. » En se connectant à ces réalités, Gallego a su rallier une base souvent négligée, ce qui lui a permis de se faire élire.

     

    Journal de la 1re : le protocole sur la baisse des prix sous le feu des critiques

    Le protocole sur la baisse des prix, signé le 16 octobre 2024 entre l’État, la collectivité territoriale de la Martinique et les grossistes, est désormais au centre de vives contestations. Alors qu’il avait pour ambition de répondre à la crise du pouvoir d’achat, il est aujourd’hui attaqué de toutes parts.

    Mon, 18 Nov 2024
  • 443 - En Haïti, prise de Solino par les gangs : « il n’y a plus d’espoir »

    En Haïti, le quartier de Solino, à Port-au-Prince, est totalement sous la coupe de la coalition criminelle Vivre ensemble, et des centaines de familles ont aussi quitté Delmas 30, Nazon ou encore Christ-Roi, de peur que leurs quartiers ne soient à leur tour des cibles.

    Wilson Gustave Colin fait partie de ceux qui ont tout perdu, sa maison, et plusieurs membres de sa famille en seulement quelques heures. « Avant le 17 octobre », explique-t-il à Vincent Souriau, « la zone de Solino vivait déjà sous tension, mais à ce moment-là il y a eu une avancée des groupes criminels qui sont arrivés à rentrer sur un peu plus de territoire, et à faire fuir la police. Ce qui a créé une situation de panique généralisée, et a vidé la zone de ses habitants». Le frère de Wilson Gustave Colin a été assassiné : comme d’autres, après avoir perdu sa maison il n’avait nulle part où aller, et est resté dans la « zone de danger », où il a été tué. Wilson Gustave Colin fait part de sa colère, et dit éprouver une sensation d’impuissance : « il n’y a plus d’espoir, on peut rien faire avec les autorités qui sont là. Et on a vu l’attitude de la communauté internationale, des États-Unis d’Amérique, qui n’ont rien fait pour empêcher cela ». Pour lui, les gangs sont une organisation terroriste, et la police haïtienne n’a pas été formée pour y faire face : « on ne peut pas avoir une force multinationale pour juste appuyer la police nationale, on veut un appui plus expérimenté en termes de lutte contre le terrorisme pour intervenir dans le cas d’Haïti ».

     

    Un nouveau « peyi lok » ?

    « Sur les réseaux sociaux », écrit Le Nouvelliste, « là où se joue en direct la tragédie des résidents de Solino (…), il y a d’autres complaintes, celles d’automobilistes, de capitaines d’entreprises par rapport à une énième rareté de produits pétroliers au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et en province. » Car, annonce Gazette Haïti, le terminal pétrolier de Varreux est fermé à cause de l’intensification des violences. Un chef d’entreprise évoque aussi l’impossibilité de sortir des conteneurs de produits alimentaires de la capitale depuis trois jours – et selon lui « Port-au-Prince coche presque toutes les cases d’un énième ‘peyi lok’». Alors que, souligne Le National, les prix de certains produits alimentaires grimpent sur le marché international, et que « l’inflation suit sa course en Haïti».

     

    Des nominations encore à confirmer

    Aux États-Unis, la polémique continue autour des nominations du président élu Donald Trump. Dernière en date, celle de Robert Kennedy Junior, qui sera ministre de la Santé – enfin peut-être. Car, écrit le New York Times, un débat s’est engagé sur le fait de le confirmer ou pas, car son « scepticisme à l'égard des vaccins et ses opinions peu orthodoxes sur la médecine mettent les responsables de la santé publique profondément mal à l'aise ».

    Même débat concernant l'arrivée de Matt Gaetz à la justice : « Des républicains du Sénat ont prévenu qu’il aurait du mal à obtenir le soutien nécessaire à sa confirmation », rapporte le Wall Street Journal, à cause des accusations «d'inconduite sexuelle» qui le visent – il est entre autres soupçonné de relations avec une mineure.

    Selon le Washington Times, sur les choix les plus « non conventionnels » de Donald Trump, il y a deux camps au Sénat parmi les républicains : ceux qui estiment qu’il faut les confirmer le plus vite possible pour que Donald Trump puisse avancer, et ceux qui ont sorti les drapeaux rouges – certains parce que ces nominations les ont fait rire, d’autres parce qu’ils demandent plus de temps pour les étudier. Et c’est ce qu’a fait justement le New York Times concernant la Justice, la Défense et le Renseignement : « les trois secteurs du gouvernement qui se sont révélé les obstacles les plus tenaces pour Donald Trump lors de son premier mandat ». Du coup, aujourd’hui, il laisse de côté « les figures de l'establishment qu'il avait installées à ces postes, il y a huit ans » au profit de personnes « dont la qualification la plus importante pourrait être la loyauté à son égard ».

     

    Inauguration d’un mégaport au Pérou

    Le terminal de Chancay, construit par la Chine et situé à 80 kilomètres au nord de Lima, est une infrastructure stratégique dans le cadre des Nouvelles routes de la soie. En Une, La Republica parle du« plus grand port d’Amérique du Sud », avec quelques chiffres : d’ici 2025, il devrait contribuer à hauteur de 1% au PIB péruvien ; 750 000 conteneurs seront transportés dans l'année qui vient ; 700 milliards de dollars d'échanges sont prévus avec la Chine d'ici à 2030. Ce port est aussi vu comme une plateforme logistique pour des pays d’Amérique latine, qui leur permettra d’exporter leurs produits vers l’Asie. El Comercio précise quand même que les pays voisins du Pérou s'inquiètent de l’impact qu’aura ce terminal sur leurs propres ports.

    Un port inauguré ce jeudi (14 novembre 2024) par la présidente Dina Boluarte et son homologue chinois Xi Jinping, présent dans le pays pour le sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique. L’inauguration a été virtuelle, à partir du palais présidentiel, pour raisons de sécurité. Mais dans son discours, écrit La Republica, Dina Boluarte a étonné « en décrivant le Pérou comme ‘un pays de frères, de paix et de développement’, ignorant complètement les nombreuses marches qui ont eu lieu au niveau national contre l'augmentation de la criminalité.» Et, rapporte El Buho, « ce que Dina craignait le plus s'est produit. L'un des membres de la délégation chinoise s'est retrouvé face aux manifestants, malgré l'important contingent policier déployé pendant les jours de grève, destiné à réprimer la population et à arrêter les étudiants. »

     

    La pollution des bruits sous-marins

    Alors que la COP se poursuit à Bakou, au Canada les autorités tentent de réduire la pollution marine - celles des sacs plastiques ou des rejets de produits pétroliers et chimiques, mais aussi celle produite par le bruit sous l'eau. Car le bruit des activités humaines perturbe beaucoup les animaux marins.

    La correspondante de RFI Pascale Guéricolas s’est rendu sur les berges du fleuve St Laurent, au Québec. Elle y a rencontré le Réseau d’observation des mammifères marins, qui guette les bélugas, de petites baleines blanches en voie de disparition dans ce fleuve. Sous l’eau, les bélugas émettent des bruits pour communiquer.

    Cette surveillance empêche les interactions entre les mammifères marins et les engins des chantiers. Mais elles ne les protègent pas de bruits sous-marins très forts comme celui des forages - qui empêchent les bélugas de communiquer, mais peuvent aussi les blesser ou les tuer.

    Pour réduire les bruits des nombreux navires qui circulent sur le fleuve, les chercheurs ont imaginé des résonateurs acoustiques. Certaines lignes maritimes songent, elles, à changer leurs trajets. Les normes à respecter pour ne pas perturber la faune devraient se préciser dans les prochains mois.

     

    Le journal de La Première

    Rodrigue Petitot, Le leader du mouvement contre la vie chère est jugé en Martinique ce vendredi (15 novembre 2024).

    Fri, 15 Nov 2024
  • 442 - Tentative d’attentat au Brésil

    Attaque présumée contre la Cour suprême à Brasilia, ce mercredi (13 novembre 2024) : après avoir tenté en vains de pénétrer dans le bâtiment de la Cour suprême, un homme a provoqué plusieurs explosions, dont une l’a tué. Les enquêteurs tentent d’éclaircir son mobile.

    Ces explosions interviennent alors que le pays accueille, la semaine prochaine, un sommet du G20 à Rio de Janeiro et le président chinois à Brasilia. « Selon les premières informations, il s'agirait d'un suicide », affirme la gouverneure de Brasilia. Il y a eu en fait deux explosions, explique O Globo : une près de la Chambre des députés, dans laquelle l’homme a trouvé la mort, et une autre à 500 mètres de là, quand son véhicule a pris feu dans un parking.

    La police fédérale estime qu’il pourrait y avoir un lien avec la tentative de coup d’État du 8 janvier 2023, qui a eu lieu au même endroit. Le président du Tribunal suprême fédéral a indiqué que si c’est le cas, l’enquête sur l’explosion sera jointe à celle du 8 janvier, rapporte Folha de Sao Paulo. Et, souligne le quotidien, les députés du l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro craignent déjà que les explosions de ce mercredi compromettent l’examen du projet de loi amnistiant les personnes condamnées pour la tentative de coup d’État. D’autant que, écrit Folha, le suspect a été candidat à un poste de conseiller municipal du Parti Libéral de Jair Bolsonaro.

     

    À Port-au-Prince, des tirs de jour comme de nuit

     Ce mercredi, nouvelle journée au ralenti dans la capitale haïtienne : il n'y avait quasiment pas d'école ni de commerces ouverts, par contre les tirs ont continué. Nouvelles autorités, mêmes problèmes, constate le quotidien Le Nouvelliste : si les autorités politiques essaient de monter un nouveau gouvernement, la vie quotidienne des Haïtiens est toujours perturbée, avec des tirs de jour comme de nuit, explique le rédacteur en chef du quotidien Frantz Duval. Et, selon l’Organisation internationale des migrations, 4 500 personnes ont quitté leur domicile les deux premiers jours de la semaine.

    Le Nouvelliste rapporte une autre information qui donne une idée de l'ampleur des violences : les soldats des Bahamas, dépêchés au sein de la mission multinationale d'appui à la sécurité, ont été libérés de leurs obligations par leur gouvernement. Ils peuvent partir s'ils ne se sentent pas en sécurité. « Il faut dire que ces derniers jours, on ne voit plus les Kenyans, on n’entend plus parler d’opération majeure de la police», note Frantz Duval : « on résiste toujours ici et là, mais c’est toujours une dégringolade qui continue ».

     

    Attaque d’une ambulance de MSF à Port-au-Prince

    Ce lundi (11 novembre 2024), une ambulance de Médecins sans frontières a été attaquée dans la capitale haïtienne. Elle a d’abord été forcée par la police de changer de destination pour conduire ses trois blessés par balles vers un hôpital public, où des personnes armées ont finalement abattu au moins deux des trois blessés. Les équipes de MSF ont, elles, été gazées, menacées de mort, insultés. « On est tous sous le choc, c’est vraiment la première fois qu’on a du personnel qui se fait agresser, menacer verbalement, violemment », explique Christophe Garnier, le chef de mission de MSF France en Haïti. MSF qui se pose maintenant la question de sa présence dans le pays, même si le départ de l’organisation « serait une catastrophe » : « si on n’a pas l’assurance du gouvernement notamment, de travailler en toute sécurité ça va devenir problématique ».

     

    La Colombie adopte un texte interdisant le mariage des enfants 

    El Colombiano précise que ces dernières années, la loi interdisant le mariage d’enfants avait déjà échoué à huit reprises à être adoptée. Cette fois, le projet de loi a été soutenu par plusieurs groupes parlementaires. Il est maintenant entre les mains du président Gustavo Petro.

    El Informador indique qu’entre 2020 et 2023, 1 403 mariages d’enfants ont été enregistrés en Colombie. Le Code civil permettait jusqu’ici le mariage à partir de 14 ans avec la permission des parents, ce qui avait « engendré, malheureusement, un marché », écrit le quotidien, « de filles et de garçons qui étaient utilisés comme monnaie d'échange contre du bétail, des ressources, des lots»… Semana rappelle de son côté que les mariages d'enfants « entraînent des cas de violence fondés sur le genre, des grossesses d'enfants et d'adolescentes, la déscolarisation »... La situation des filles indigènes est la plus préoccupante, pointe El Universal : un tiers d’entre elles sont mariées avant d’être majeures à des hommes ayant le double ou le triple de leur âge.

     

    Le racisme au Mexique

    Au Mexique, universitaires et militants cherchent des moyens de parler du racisme, très ancré dans la société du pays, au-delà du cercle des spécialistes de la question. Un racisme lié à l'histoire coloniale. La question mémorielle a d'ailleurs récemment provoqué des tensions entre le Mexique et l'Espagne. Depuis 2019, le pays réclame des excuses à l’Espagne. Pour l’historien et philosophe Martin Rios – que la correspondante de RFI Gwendolina Duval a rencontré, ce serait l’occasion de déconstruire les méconnaissances qui perdurent sur cette période : « Certains groupes en Espagne », explique-t-il, « maintiennent encore que la conquête a été un processus civilisateur où les tribus indigènes ont été libérées. » Une réflexion commune pourrait bénéficier aux deux nations mais aussi à toute l’Amérique latine, estime-t-il, pour assumer le passé.

    Et ne pas s’arrêter là : au Mexique, le récit national repose sur le métissage, mais la classification des différentes catégories de personnes est loin d’avoir disparu, explique José Angel Bazán, qui travaille pour une association de défense des victimes de racisme. Dans les films et les publicités, « la réussite sociale est bien souvent le privilège des personnages blancs tandis que les peaux plus foncées incarnent les représentations de la misère et de la marginalisation sociale ». Une « racialisation » à l’origine de bon nombre d’inégalités économiques.

     

    Des nominations coup de poing

    Aux États-Unis, Donald Trump continue d’annoncer les membres de son gouvernement, et la dernière salve de noms soulève beaucoup de questions. Toute la presse parle d’eux : Matt Gaetz, ministre de la Justice ; Pete Hegseth, secrétaire à la Défense ; et Tulsi Gabbard, directrice du Renseignement national. Trois personnes, selon le Washington Post,« idéologiquement extrémistes et manquant de l'expérience nécessaire », alors que le président les a choisies pour des postes-clé de la sécurité du pays.

    Chacun de ces choix, estime le quotidien, constitue pour le nouveau Sénat à majorité républicaine « un test majeur de sa capacité à faire passer l'intérêt général avant la loyauté envers le parti ». De fait, les sénateurs républicains sont bien embêtés, à en croire le Boston Globe : au Congrès, la presse s’est précipitée pour les faire réagir, et « ils ont affirmé ne pas avoir connaissance des dernières informations, ou ils se sont réfugiés dans des ascenseurs, ou ils ont poussé de longs soupirs incrédules ». De toute façon, Donald Trump compte se passer de leur assentiment, puisque, rappelle le New York Times, il a insisté pour que le chef de la majorité républicaine au Sénat organise des pauses dans les sessions, qui lui permettront d’installer unilatéralement les membres de son cabinet – le quotidien parle d’une « attaque en déni de service contre un des instances de contrôle de la présidence».

     

    Le journal de la Première

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